Vendée Globe : dans un mouchoir de poche !

Vendée Globe
Lundi 21 décembre 2020 à 16h22

Quel scénario ! Jamais dans l’histoire du Vendée Globe, il n’y a eu si peu d’écart à ce stade de la course : 10 bateaux en 712 milles (de Maître CoQ IV à V and B – Mayenne). Dans ces conditions météo tactiques, le cap Horn, que les premiers pourraient atteindre le 2 ou le 3 janvier, devrait voir une ribambelle d’IMOCA se succéder au pied de son phare.

©Louis Burton / Bureau Vallee 2
Quel scénario ! Jamais dans l’histoire du Vendée Globe, il n’y a eu si peu d’écart à ce stade de la course : 10 bateaux en 712 milles (de Maître CoQ IV à V and B – Mayenne). Dans ces conditions météo tactiques, le cap Horn, que les premiers pourraient atteindre le 2 ou le 3 janvier, devrait voir une ribambelle d’IMOCA se succéder au pied de son phare.

 Souvenez-vous : 800 milles séparaient Armel Le Cléac’h d’Alex Thomson en 2016 sur la route retour au début de l’Atlantique Sud, et au final 15 heures d’écart à l’arrivée. On se prend déjà à rêver d’un incroyable finish aux Sables d’Olonne en ce début d’année 2021…

Noël sans distanciation australe

Comment se positionner par rapport à l’anticyclone qui barre la route ? Yannick Bestaven parviendra-t-il à s’échapper devant cette zone de hautes pressions ? Voici les deux questions du jour, auxquelles les réponses ne sont ni franches ni claires. Même le premier concerné navigue un peu à vue : « Si j’arrive à m’échapper, ça peut être banco mais c’est dur à dire, je serai le premier à arriver dans les zones de hautes pressions et aussi le premier à en sortir, normalement ! » expliquait Yannick Bestaven à la vacation de 10h ce matin. Thomas Ruyant, lui, se gratte la tête en ajustant les modèles météo trois fois par jour : « On a encore de la pression pendant un petit moment, mais plus on va avancer, plus elle sera rare. J’espère que Yannick (Bestaven) ne va pas prendre pas la poudre d'escampette. » La seule chose certaine, c’est que cette grande masse dépourvue de vent se déplace vers la Zone d’Exclusion Antarctique, pile poil sur la route des IMOCA et devrait compresser tout ce petit monde. L’image de l’océan Pacifique et ses longs surfs sur le dos des dépressions en prend un coup. En ce moment, c’est plutôt empannages et chevaux de bois au petit trot le long de la barrière des glaces.

Entre deux dépressions

Elle occupe les esprits de trois navigateurs. Cette fameuse bande rouge qui descend de Nouvelle-Zélande est une dépression assez creuse générant des rafales à plus de 40 nœuds. Romain Attanasio, Clarisse Cremer et désormais Louis Burton qui a perdu 400 milles suite son courageux pit-stop à Macquarie (3 montées au mât et réparations réussies) vont devoir faire le gros dos pour gérer entre mercredi et jeudi des vents de nord-est (ils seront donc au près) costauds et une mer bardée de talus. « Il ne faut pas aller trop vite pour ne pas se faire prendre au plus dur de la dépression » lançait Romain Attanasio dans une vidéo envoyée du bord. « Tant pis, je me ferais rattraper par derrière, mais je vais ralentir. Ce n’est pas très logique, j’ai du mal à faire ça. » expliquait Clarisse Cremer avant-hier. Pour Louis Burton, le programme est inverse : cravacher maintenant pour passer devant la dépression avant qu’elle ne vienne franchement en travers de sa route.

Destremau à la merci d’un gros ennui de barre

Tout le monde cavale en avant du cap Leeuwin dans d’excellentes conditions météorologiques pour avaler les milles. Tout le monde, sauf Sébastien Destremau qui ne s’en sort pas de ses multiples problèmes de barre et de pilote automatique, son bateau sursautant dans des embardées imprévisibles et nerveusement infernales à vivre pour le Toulonnais. « On peut dire que ça commence à sentir le sapin et je n’ai franchement pas beaucoup d'autres options que de ramener merci dans le port le plus proche... Ceci étant dit, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise ! » écrivait Sébastien ce matin. Le skipper laisse planer le doute sur sa volonté de continuer ou pas, voire de s’abriter pour réparer en Australie. Sa trajectoire Nord va le protéger des nervosités du Grand Sud : une grosse dépression devrait secouer les Kerguelen jeudi prochain.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l'atout voyage et évasion de l'équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l'actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne. Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant Ros
Sophie Savant Ros
Sophie Savant Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l'édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com. Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l'Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
François Tregouet
François Tregouet
François Tregouet
Depuis toujours, François est passionné de voile en général et de multicoques en particulier. En croisière ou en course, de l’Europe à l’Australie, il ne les délaisse que lorsque le règlement l’exige : Mini-transat, Fastnet, Giraglia… Jamais rassasié de nouveautés, il a assisté à la plupart des salons sur les cinq continents. Depuis 2018 il se consacre entièrement à la rédaction et à l’information, notamment pour Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s'est toujours intéressé à l'équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l'auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d'occasion et qui décrivent non seulement l'évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son Targa 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
Eric Mas
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Eric Mas est l'un des fondateur de METEO CONSULT – La Chaîne Météo. Éminent spécialiste de météo, Eric est également un marin passionné qui a routé les plus grands skippers sur toutes les eaux du globe : VDH lors du premier Vendée Globe, Philippe Jeantot, Jean Maurel, Michel Desjoyeaux, Francis Joyon, et tant d'autres. Actuellement il participe au projet de Lalou Roucayrol sur son multi 50.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…