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C’est le départ quasi-simultané des deux World ARC Rallye qui nous a mis la puce à l’oreille. L’édition 2022 est repartie de Johannesburg en Afrique du Sud tandis que le rallye 2023-2024 est parti le 7 janvier de Sainte Lucie. C’est l’une des originalités du précurseur du genre, de proposer un rallye tous les ans, dont on peut prendre le départ soit en Australie, soit en Mer des Caraïbes. Après des années de rêve, de réflexion, de planification et de préparation, ils sont 19 à avoir quitté Rodney Bay pour entamer le voyage de leur vie. Ils devraient être rejoint avant Panama par quatre autres voiliers, ce qui avec 23 unités au total, marque le retour à un volume de flotte post-Covid. Des équipages de tous âges, aux histoires et aux motivations aussi variées que fascinantes, avec douze nationalités présentes, World ARC ne pouvait rêver plus beau plateau pour cette douzième édition. Tous ont en commun en tous cas de partir sereins, rassurés par leur préparation encadrée, les séminaires de formation auxquels ils ont assisté ces derniers mois, les contrôles de sécurité de ces dernières semaines, et les briefings jusqu’au départ. Un temps de préparation qui peut paraître long, mais qui est nécessaire avant d’entamer un si long voyage et qui permet en plus de nouer d’ores et déjà de solides amitiés au sein de la flotte. La fiabilité des bateaux et des équipages a d’ailleurs été immédiatement testée, puisque cueillis dès le départ par une fraîche brise de 15 à 20 nœuds, renforcée par des grains fréquents. Et c’est tout le paradoxe de ce rallye qui n’est pas une course mais qui ne peut empêcher l’esprit de compétition même amicale, de très vite reprendre le dessus. Quel que soit leur temps de traversée, tous les bateaux sont en tous cas attendus pour une première étape à la marina de Santa Marta, sur la côte caraïbe de la Colombie.
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Un concept d'origine anglo-saxonne
Le concept étant objectivement d’inspiration Britannique, il n’est pas surprenant que l’un de ses constructeurs les plus en vue ait créé pour ses clients aisés un rallye dédié. Depuis 2013, de nombreux propriétaires ont participé au tour du monde par le chantier Oyster puisque c’est bien du chantier basé à Southampton dont il est question. Il part d'Antigua en janvier et revient à son point de départ 16 mois plus tard, soit en avril de l'année suivante, après avoir parcouru 27 000 milles nautiques autour de la planète, et fait escale dans 27 destinations, toutes plus mémorables les unes que les autres. Se prouver qu’on est capable de le faire, ressentir l’excitation des grands explorateurs, ou profiter tout simplement d’un des plus beaux voyages qu’il est possible de réaliser, les motivations peuvent être variées. La flotte Oyster a cela de particulier qu’elle regroupe à la fois des propriétaires privés menant leur propre bateau, d’autres qui sont aidés par des équipiers, voire un skipper, professionnels, quand enfin des bateaux ne sont menés que par des marins pros et accueil des clients qui achètent leur place pour une ou plusieurs étapes. Ils participeront alors ou pas aux manœuvres, en fonction de leurs compétences et de leurs envies. Les voiliers de l’actuelle édition sont en ce moment même à Cape Town en Afrique du Sud, où ils ont passé de merveilleuses fêtes, après une navigation difficile entre La Réunion et Durban. Repos et nombreuses attractivités touristiques sont donc au programme, sans négliger la préparation des bateaux en vue des prochaines étapes qui les mèneront vers l’île de Sainte Hélène, puis au Brésil.
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En 16 mois ou en 3 ans, chacun son rythme
S’inspirant de leurs homologues Britanniques, les français de Grand Large Yachting ont adapté l’idée pour s’adresser avant tout à des propriétaires-skippers et même à des familles. Mais le Grand Yachting World Odyssey 500, regroupe lui aussi des bateaux issus du groupe éponyme : Allures, Outremer, Garcia et Gunboat. Soucieux de profiter de toutes les escales, même si certains trouvent que cela va encore trop vite, les 32 bateaux partis de Séville en octobre 2021 sont partis eux pour trois ans autour du monde. Une centaine de marins de 13 nationalités différentes forment une flotte aussi bigarrée qu’unie autour de leur mentor Jimmy Cornell qui a inspiré ce voyage commémorant le 500e anniversaire du premier tour du monde effectué par Ferdinand Magellan et Juan Sebastian Elcano entre 1519 et 1522. Toutes ces formules ne vous inspirent-elles pas des envies de mettre les voiles ?