Transat Paprec : du match à tous les étages

Course au large
Par Figaronautisme.com

La guerre des nerfs se poursuit sur l’Atlantique ce dimanche matin. Après deux semaines de mer, le trio de tête – Skipper MACIF (Loïs Berrehar/Charlotte Yven, 1er), Mutuelle Bleue (Corentin Horeau/Pauline Courtois, 2e à 1,2 mille du leader au classement de 14h00) et Région Bretagne – CMB Performance (Gaston Morvan/Anne-Claire Le Berre, 3e à 3,4 milles du leader) – se tenait en moins de 4 milles à la mi-journée. Les trois duos progressent à une vitesse moyenne quasi similaire au nord de l’orthodromie. Derrière, Région Normandie (Guillaume Pirouelle/Sophie Faguet, 4e à 36,7 milles), légèrement plus au sud, ne relâche pas d’efforts pour tenter de recoller au peloton de tête.

Corentin Horeau - Pauline Courtois - Mutuelle Bleue ©Alexis Courcoux
La guerre des nerfs se poursuit sur l’Atlantique ce dimanche matin. Après deux semaines de mer, le trio de tête – Skipper MACIF (Loïs Berrehar/Charlotte Yven, 1er), Mutuelle Bleue (Corentin Horeau/Pauline Courtois, 2e à 1,2 mille du leader au classement de 14h00) et Région Bretagne – CMB Performance (Gaston Morvan/Anne-Claire Le Berre, 3e à 3,4 milles du leader) – se tenait en moins de 4 milles à la mi-journée. Les trois duos progressent à une vitesse moyenne quasi similaire au nord de l’orthodromie. Derrière, Région Normandie (Guillaume Pirouelle/Sophie Faguet, 4e à 36,7 milles), légèrement plus au sud, ne relâche pas d’efforts pour tenter de recoller au peloton de tête.

Si l’arrivée prévue vendredi prochain est déjà dans toutes les têtes, la route est encore longue jusqu’à Saint-Barthélemy sachant qu’il restait 924,3 milles à parcourir au leader au pointage de 14h00. Si le trio de tête semble se diriger tout droit vers un podium sur cette 16e édition de la Transat Paprec, rien n’est encore acquis, surtout que derrière, Région Normandie fait tout pour essayer de revenir sur les leaders. « On essaie de faire quelques petits coups. On a notamment jibé (empanné) avant les autres en espérant avoir un peu plus de vent qu’eux. Sur les fichiers GRIB*, c’est ce que l’on voyait un peu, mais finalement ça ne s’est pas avéré être exact parce que par-dessous, ils avaient plutôt des meilleurs pointages que nous », expliquait Guillaume Pirouelle à la vacation de ce matin.

« En gros, il y a deux façons de voir les choses : soit on joue la pression en espérant avoir plus de vent, soit on joue les bascules de vent. L’idée, c’est de jouer un peu les bascules en espérant que ceux qui sont devant tombent un peu dans les molles. Ça serait bien que ça ralentisse un peu devant pour que l’on puisse revenir un peu ! On essaie de mettre toutes les chances de notre côté pour avancer le plus vite possible. On tente de rattraper ceux qui sont devant mais on fait aussi attention à ceux qui sont derrière pour qu’ils ne reviennent pas trop. Il y a un peu d’écart mais ça peut aller vite donc on surveille tout ça. On aimerait bien monter sur le podium mais on aimerait bien aussi pas faire pire que 4 ».

Il y a également du match à l’arrière de la flotte, notamment entre Groupe Hélios – Du Léman à l’océan (Arnaud Machado/Lucie Quéruel), 11e à 359,9 milles du leader et Race for Science – Verder (Alicia de Pfyffer/Edouard Golbery), 10e à 280,5 milles. « On barre tout le temps. On ne met jamais le pilote pour essayer de prendre tous les surfs et d’avoir une vitesse moyenne la plus élevée possible. On se relaie pas mal avec Lulu (Lucie Quéruel). Niveau option, c’est compliqué de faire différemment des autres. On aimerait bien qu’il y en ait une vraiment tranchée pour pouvoir jouer le truc mais malheureusement, ce n’est pas le cas, confiait de son côté Arnaud Machado à la vacation du jour. Il n’y a pas grand-chose à jouer avec le nombre de milles qui nous sépare des autres mais on essaie de faire ce que l’on peut. On ne va rien lâcher pour aller chercher la 10e place, mais plus les jours passent et plus c’est dur. C’est compliqué mentalement de se dire qu’il faut se lever toutes les heures, ne pas dormir tout ça pourquoi ? Pour être dernier. On essaie de ne pas trop y penser. La nuit, je me dis qu’Edouard est à côté de moi et je fais tout pour le passer. Heureusement qu’il est là d’ailleurs ! »

Une gestion des grains cruciale

Alors que la flotte progresse toujours dans un flux d’alizé assez stable et qu’il n’y a pas de gros coup à jouer, la fin de la Transat Paprec prend des airs de course de vitesse, mais pas seulement. « Ça va être compliqué pour ceux qui sont derrière de revenir, mais ils vont arriver dans une zone où il commence à y avoir pas mal de grains assez actifs au petit matin. Cela peut créer rapidement des différences de vent assez importantes. Il peut y avoir 50 degrés de rotation et 15 nœuds de plus ou de moins », analyse Martin Le Pape, forfait sur la course sur blessure de son binôme, Elodie Bonafous. « Sur la dernière édition, on avait pris 20 milles à cause d’un grain. Les gars devant étaient partis avec, et nous, on était resté collés derrière. Le problème, c’est qu’ils sont imprévisibles et que tu subis. Tu ne peux pas faire grand-chose, mais ça crée des écarts au sein de la flotte ». Impossible donc à ce stade de la course de savoir qui va l’emporter à Saint-Barthélemy.

«Tout dépendra de la suite des évènements et de la vitesse. Ils vont devoir gérer la vitesse du bateau et les variations de vent, et caler les empannages au moment. Tu peux perdre ou tout gagner à cause d’un grain. Il va falloir être opportuniste », poursuit-il.

Tenir le rythme et garder son sang froid

Selon Martin Le Pape, la gestion du rythme pourrait elle aussi être déterminante sur l’issue de la course. « Il reste encore cinq jours et tout le monde commence à être un peu fatigué surtout que l’alizé est monotone. C’est toujours un peu la même chose : tu barres, ça n’avance pas très vite et il fait chaud. Parfois, on a du mal à garder la niaque pour faire avancer le bateau coûte que coûte. Le temps est long mais il faut continuer de se battre et ne rien lâcher jusqu’à l’arrivée. Et ne pas perdre la tête car tu peux vite t’énerver dans les grains. Et plus tu approches de la terre, plus il y a de grains. Vu les écarts qu’il y a, la victoire pourrait se jouer dans les derniers milles, dans la baie de Gustavia. Pour espérer gagner, il faut être à tout prix dans le paquet de tête. C’est hyper intéressant de voir que les bateaux sont aussi proches alors qu’ils sont au milieu de l’Atlantique. La fin de course va être passionnante à suivre », annonce-t-il. 

On l’aura compris, il faudra attendre vendredi prochain pour savoir quel duo mixte aura réussi le mieux à sortir son épingle du jeu ! 

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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