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Au bout de 13 jours 12 heures 30 minutes et 27 secondes de course, elle termine à la 7e place de cette 15e édition. « Je finis 7e, pas si longtemps que ça après mes petits camarades…. Au regard de la montagne qu’est cette transat par le nord, en solo, je suis hyper contente. J’ai été fidèle à mes valeurs et à celles de La Boulangère Bio. C’est un super accomplissement pour le bateau, pour moi. Même dans la panade, on a toujours trouvé des solutions. C’est super pour le projet que l’on mène ensemble depuis quatre ans ! » a spontanément raconté Amélie juste après le passage de ligne.
idèle à sa réputation, The Transat CIC a déroulé des schémas météo rugueux qui ont confronté les skippers à des conditions souvent extrêmes. Sur 13 Class40 engagés, sept donc sont arrivés, cinq ne rallieront pas New York et un dernier est encore en course. Autant dire qu’au moment de franchir la ligne, Amélie a pris toute la mesure de cette 7e place. La skipper a fait preuve d’une impressionnante ténacité tout au long de ces 3 342 milles de course !
Après un début de transat dans le groupe de tête (première à la première marque de parcours puis un temps leader 48 heures après le coup d’envoi), Amélie relâche un peu de terrain et reste à l’affût en milieu de peloton, au contact de marins reconnus parmi les plus expérimentés de la Class40 ou parmi les plus grands experts de la course au large. Longtemps bord à bord avec Vincent Riou, la skipper s’émerveille de batailler avec un vainqueur du Vendée Globe et affiche de superbes moyennes. Mais le 5 mai, elle annonce à son équipe à terre que la grand-voile de La Boulangère Bio s’est déchirée lors d’un départ à l’abattée. Contrainte de ralentir fortement, elle fait preuve d’emblée d’une détermination hors-norme et met tout en œuvre pour opérer les réparations nécessaires à la poursuite de sa course. Seule à bord de son Class40, elle va mettre 10 heures à recoudre son immense voile avant de pouvoir la renvoyer en tête de mât. Sa joie est alors immense et elle la partage lors de vidéos qui disent tout de son envie de rallier New York malgré cette avarie qui s’est mise en travers de sa route. Elle revient sur cet épisode de sa course : « Sur le moment, je n’ai pas été trop abattue. Mais j’ai navigué 48 heures sans grand-voile et pendant ces deux jours-là, l’adrénaline est redescendue car j’ai pris conscience que je devais dire bye-bye à l’aspect performance. C’était dur car je me suis bien battue et j’avais l’impression d ‘avoir encore des choses à faire, à dire. Pendant la réparation, finalement je n’ai pas vu le temps passer. Je ne sais pas d’où sort cette énergie. J’étais tellement contente d’avoir réparé ! »
Cette nuit donc, au moment de couper la ligne, elle a laissé éclater une nouvelle fois sa joie, partageant avec son équipe à terre l’immense satisfaction d’arriver à New York, terme de cette transat qui restera gravée comme l’une des courses les plus difficiles à laquelle elle a pu participer. « Je pense que je suis bien chanceuse que l’océan m’ait laissé passer ! j’ai appris beaucoup de choses sur le plan stratégique, sur le comportement du bateau, sur la façon dont je navigue. C’est dur de mettre des mots que tout ce que nous avons vécu. C’est sûrement une étape majeure dans mon parcours de navigatrice et il va falloir du temps pour digérer l’épreuve » a-t-elle expliqué.
La ligne d’arrivée est située à plus de 100 milles de la baie américaine. Amélie va donc devoir patienter encore un peu avant de mettre pied à terre et durant cette dizaine d’heures à vitesse réduite vers les lumières de Manhattan, elle va sans nul doute se refaire tout le fil d’une course hors du commun à laquelle ont participé tous les plus grands marins. Désormais son nom figure également au palmarès de The Transat CIC. Si elle aurait aimé figurer plus haut dans le classement, c’est malgré tout avec fierté qu’elle va amarrer La Boulangère Bio à New York, accueillie certainement par l’un de ses plus proches amis, le skipper Ambrogio Beccaria, admirable vainqueur de cette édition 2024.
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