Cérémonie d’ouverture des JO : un spectacle empli d’émotion et d’unité

Point de départ du show démarré à 19h30, qui a entremêlé sport, art et protocole olympique, l'humoriste français Jamel Debbouze torche en main dans le Stade de France vide... Erreur, l'enceinte n'accueillait pas la cérémonie !

Pour tenter de sauver la situation, il transmet la flamme à la légende du football Zinédine Zidane. L'ancien N.10 des Bleus s'embarque dans une odyssée parisienne, métro compris. Bloqué, il doit transmettre la torche à des enfants, puis à un mystérieux inconnu, fil rouge du spectacle, inspiré notamment par le jeu vidéo "Assassin's Creed".

Est apparue ensuite la première star de la soirée : Lady Gaga, en bustier noir et plumes roses Dior. Elle a entonné "Mon truc en plumes", titre emblématique du music-hall français. "Une chanson pour honorer les Français", a posté la chanteuse sur ses réseaux, remerciant le comité d'organisation de l'avoir choisie.

Aya Nakamura, chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde, leur a succédé, toute vêtue de plumes d'or, par Dior également, pour un medley de ses tubes "Pookie" et "Djadja" et d'un standard de Charles Aznavour, "For me Formidable".

Avec deux hommes dont les lèvres se sont effleurées, des drag queens recréant le dernier repas du Christ ou encore un mannequin transgenre, la cérémonie a aussi mis en lumière la communauté LGBT+. Autre passage qui fera parler, Philippe Katerine, extra-terrestre de la chanson française, est apparu en Dionysos, peint en bleu, pour interpréter son morceau "Nu".

En parallèle du show dans les différents lieux iconiques de la capitale, les quelque 85 bateaux aux couleurs de leur délégation descendaient la Seine sur six kilomètres, un show hors norme diffusé à des centaines de millions de téléspectateurs dans le monde entier. Comme chaque année, la délégation grecque a ouvert suivi par l'ensemble des nations présentes aux JO. Malgré la pluie battante, les spectateurs venus en nombre ont acclamé chacun des bateaux comme il se devait. Les bateaux étaient de tailles différentes, entourés d’une sécurité renforcée sur la Seine. Les bateaux Highfield étaient eux aussi présents autour des bateaux, afin de veiller au bon déroulement de la cérémonie. Par ailleurs, vous pourrez retrouver les bateaux Highfield lors des épreuves de voile se déroulant à partir du dimanche 28 juillet à Marseille.

Le spectacle était aussi dans les gradins. Anciens champions olympiques et personnalités de tous horizons comptaient parmi les invités de la cérémonie d'ouverture de Paris 2024 depuis les tribunes VIP, près du Trocadéro, en face de la Tour Eiffel. Les ex-championnes d'athlétisme française et de tennis américaine Marie-José Pérec et Serena Williams, l'ancien athlète américain Carl Lewis, l'ancien champion de ski acrobatique français Edgar Grospiron, l'ancien basketteur français Tony Parker ou encore l'ancien footballeur international Didier Drogba étaient présents. Le monde du cinéma était représenté notamment par les réalisateurs australien Baz Luhrmann ("Moulin Rouge") et français Claude Lelouch, ainsi que Thierry Frémaux, le délégué général du Festival de Cannes.

Côté chanson et musique, la superstar américaine Ariana Grande, le pianiste chinois Lang Lang et les chanteurs français Patrick Bruel et Amir, dont le titre "Sommet" a été choisi comme hymne des Jeux olympiques de Paris par France Télévisions. L'astronaute Thomas Pesquet, le chef étoilé Thierry Marx, la "papesse de la mode" Anna Wintour, rédactrice en chef de l'édition américaine du magazine Vogue, ou encore l'aventurier et explorateur Mike Horn ont également assisté à la cérémonie d'ouverture.

Paris éternel
Pour la première fois, la cérémonie olympique prenait place hors d'un stade, sur six kilomètres le long de la Seine, jusqu'à la Tour Eiffel. La cathédrale Notre-Dame, qui doit rouvrir en décembre après son gigantesque incendie en 2019, a été à l'honneur, lors d'une séquence chorégraphiée notamment sur ses échafaudages, rendant hommage à tous les corps de métiers impliqués dans sa reconstruction. Le récit, qui jouait avec certains clichés (le French cancan des danseuses du Moulin Rouge, les croissants...), n'oubliait pas l'Histoire de France, notamment la Révolution française et l'œuvre de Victor Hugo ("Les Misérables", "Notre-Dame de Paris"). Il liait arts académiques et culture pop, faisant même intervenir les Minions dans un sous-marin.

Pendant ce show, les berges, les ponts et les toits ont été pris d'assaut par quelques 2 000 artistes (danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, acrobates...), parmi lesquels le danseur étoile Guillaume Diop, puis l'étoile Germain Louvet. Autres moments forts : Gojira, groupe de métal français à l'aura internationale, s'est associé à la chanteuse lyrique franco-suisse Marina Viotti pour interpréter "Ah ! Ça ira", chant révolutionnaire français, avec aussi une Marie-Antoinette à la tête coupée.

Toujours et encore des femmes puissantes : d'Olympe de Gouges (rédactrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791) à Simone Veil en passant par Gisèle Halimi (qui ont toutes œuvré pour la dépénalisation de l'avortement), dix statues de Françaises pionnières dans leur domaine ont émergé de la Seine. Peut-être pour s'installer définitivement dans le paysage français... Pour clore la partie sur l'eau, un cheval mécanique lancé au galop a parcouru la Seine pour propager "l'esprit olympique" devant quelque 320 000 spectateurs, réfugiés sous des parapluies et des ponchos à cause d'une pluie battante, et un milliard d'autres à la télévision. Le directeur artistique Thomas Jolly avait promis des tableaux qui racontent un pays riche de sa "diversité", "inclusif", "non pas une France mais plusieurs France", célébrant "le monde entier réuni".

Un final grandiose
Après avoir accueilli la délégation française, la dernière de la parade, l’ensemble des athlètes s'est réuni autour de la scène en forme de Tour Eiffel installée au Trocadéro. Par la suite, nous découvrons ce cheval d’argent, qui flotte et galope au-dessus des eaux de la Seine, sur les écrans, l’histoire des Jeux Olympiques est retracée, avec des images d’archives. Porteur du drapeau olympique, ce magnifique pur-sang achève sa course au Trocadéro, pour hisser le drapeau olympique au-dessus de la ville lumière. Emmanuel Macron déclare ouverte la 33e édition des jeux modernes quelques minutes après.

Pour finir, un dernier relais grandiose de la flamme. Zinedine Zidane, Rafael Nadal ou encore Serena Williams embarquent de nouveau sur un bateau sur la Seine, pour le dernier passage de la flamme devant les yeux des spectateurs. Plus de 10 athlètes olympiques et paralympiques se passeront la flamme, avant que l'ancienne athlète Marie-José Pérec et le judoka Teddy Riner, derniers porteurs de la flamme et dont l'identité avait été tenue secrète, n'allument conjointement la vasque des JO-2024 dans les Jardins des Tuileries.

Émotion au rendez-vous : Céline Dion, atteinte du syndrome de la personne raide (SPR) et qui n'avait plus chanté en live depuis 2020, a entonné "L'hymne à l'amour" d'Édith Piaf depuis le premier étage de la Tour Eiffel, en larmes, pour des images qui vont faire le tour du monde. C'est sa deuxième cérémonie d'ouverture, après les JO d'Atlanta en 1996. Mais c'est cette séquence qui restera dans l'Histoire. La diva de 56 ans avait déjà interprété ce morceau "après les attentats de 2015 en hommage à Paris", lors d'une cérémonie de remise de prix aux États-Unis, a rappelé Thomas Jolly. Pour clore son spectacle, ce dernier voulait "une personnalité avec une grande voix, qui a un lien avec la France". En France, Céline Dion a connu un énorme succès avec l'album "D'eux" (1995), écrit par le faiseur de tubes français Jean-Jacques Goldman.

Ainsi, en chanson, la flamme olympique s’envole dans une montgolfière devant les yeux de Paris et du monde. Cette cérémonie grandiose est déjà considérée par de nombreux médias du monde comme la plus belle cérémonie jamais organisée.