Louis Vuitton Cup : de nombreux dangers pour ce 4ème jour de course

Par Figaronautisme.com

À la suite d’un combat acharné aujourd’hui, les Américains restent dans la course, mais les Suisses sont éliminés, malgré deux victoires sur le plan d’eau à Barcelone.

INEOS Britannia VS Alinghi Red Bull Racing

Avec 8 à 11 nœuds sur le plan d'eau, les AC75 filent à toute allure. Britannia arrive à 2 minutes 10 secondes et fait le premier croisement avant de virer de bord pour aller chercher les Suisses. Lors de la dernière mise en place de la ligne, Alinghi Red Bull Racing part tôt et a du temps à tuer pendant que les Britanniques signalent leur intention de commencer à aller au vent à un rythme soutenu. Les Suisses ont bien compris le biais et démarrent en mode rapide à bâbord de la ligne pour mener jusqu'à la limite. Mais ils perdent ensuite les foils au premier virement de bord, abandonnant tout leur avantage. Les Britanniques virent sous le vent et prennent l'avantage sur une course de vitesse, puis couvrent avec ténacité, construisant une avance rapide et décisive de plus de 100 mètres.

Mais un changement de cap vers la droite ramène les Suisses dans la course et Britannia n'a plus que six secondes d'avance à la première bouée. Au portant, Alinghi navigue intelligemment, prend un peu plus de pression, avant de capitaliser sur un empannage lent des Britanniques et de passer au-dessus de Britannia pour prendre une avance de près de 400 mètres. INEOS Britannia semble avoir de gros problèmes dans la première manche et l'avance s'étend à 800 mètres avec Alinghi Red Bull Racing qui la dépasse d'une minute et une seconde.

A mi-parcours, et avec une solide deuxième place au près, les Suisses contournent à un peu moins de 42 nœuds, avec une avance d'une minute et une seconde. INEOS Britannia peine à empanner au début, avec une large sortie alors que les contrôleurs de vol peinent à maintenir le vol, et l'avance suisse s'étend à plus de 1000 mètres. Britannia traîne autour de la dernière marque sous le vent avec une minute et 25 secondes d'avance, mais avec le vent qui tombe et l'état de la mer qui maintient une hauteur de vague constante d'un peu moins d'un mètre, les deux bateaux sont obligés de naviguer haut dans les virements de bord pour rester en vol. Alinghi Red Bull Racing fait un travail de première classe, en clouant la dernière layline bâbord à la marque au vent que les Britanniques jugent mal et perdent leurs foils.

Fin de la partie pour les Britanniques dans cette course, Alinghi Red Bull Racing amène « BoatOne » sur la ligne d'arrivée pour enregistrer une victoire d'une minute et 23 secondes pour prolonger la série : 4-2.

Alinghi Red Bull Racing bat NEOS Britannia (83 secondes)

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© Ian Roman / America's Cup

Luna Rossa Prada Pirelli VS NYYC American Magic

Dernière chance pour NYYC American Magic mais si les conditions sont difficiles, ils sont boostés par ce qu'ils viennent de voir sur le plan d'eau entre les Suisses et les Britanniques. Au départ, Luna Rossa entre dans la zone et va en profondeur pour faire la traversée tandis que Magic arrive, empanne et se positionne sur l'arrière des Italiens pour une longue course à droite. Sur le dos, Magic récupère d'un empannage lent et se dirige haut avant d'abattre sur la ligne, passant par-dessus l'étrave des Italiens et démarrant dans une position brillante sous le vent et devant. Luna Rossa est obligé de virer de bord immédiatement mais clique sur la pression et passe la ligne de Magic pour prendre la tête de plus de 100 mètres. Luna Rossa semble rapide avec une grande capacité de pointage et les Américains n'ont pas de réponse à ce moment. A la marque supérieure, Luna Rossa contourne alors que Magic tombe des foils sur la limite droite avec la force du vent tombant à seulement 5 nœuds. Cela ne semble pas terminé car les deux bateaux ont du mal à maintenir leur vol au portant et sont obligés de naviguer à grands angles.

Sur les grands angles, Luna Rossa perd la tête dans un dépassement fascinant alors que Magic arrive de la limite droite et les Italiens de la gauche, se dépassant en parallèle. En reconnaissance des conditions, le comité de course raccourcit les étapes à 1 mille nautique alors que les deux voiliers se croisent au portant, désespérés de trouver VMG. Vers la fin du parcours, la pression diminue et Magic tombe des foils mais c'est un dépassement difficile pour Luna Rossa qui essaie désespérément de rester en vol. Les bateaux vont de limite à limite avec Luna Ross qui louvoie pour garder la vitesse et le comité de course raccourcit le parcours à 0,8 mille nautique. Magic reprend son vol et à l'approche de la marque sous le vent, il cloue la layline tribord et arrive à la porte avec le delta entre les bateaux à zéro seconde.

Le comité de course a demandé que la course soit raccourcie, il reste donc deux étapes. Magic détient une petite avance après avoir trouvé un zéphyr plus de pression à droite, mais les deux bateaux vont de limite à limite. Luna Rossa reprend la tête à droite. À la dernière marque au vent, c'est coude à coude, mais Magic arrive par tribord et force Luna Rossa à quitter la layline bâbord et envoie des tonnes de sillage d'ailes sur leur étrave, les empêchant de virer de bord. Luna Ross navigue vers la limite, puis tombe des foils sur le dernier virement de bord avant de revenir à une vitesse d'escargot pour contourner la porte. Plus loin dans le parcours, Magic tombe également des foils et tout dépend de qui peut trouver la pression maintenant pour terminer cette course jusqu'à l'arrivée avec les deux bateaux jouant des angles en déplacement.

A mi-parcours, American Magic a presque la moitié du bord de portant en tête, avec près de 900 mètres d'avance, puis trouve la vitesse nécessaire pour prendre son envol alors que ses fans s'emballent à la base. Un dernier empannage sur la layline tribord vers la ligne d'arrivée est exécuté avec brio et la course est attribuée à American Magic lorsque Luna Rossa sort du parcours de 85 mètres et est disqualifié. American Magic franchit la ligne d'arrivée malgré tout et cette demi-finale se termine à 4-2.

NYYC American Magic bat Luna Rossa Prada Pirelli (DSQ)

INEOS Britannia VS Alinghi Red Bull Racing

La confiance est primordiale et les Suisses sont au top après leur victoire décisive dans la première manche de la journée. Après des retards dus au vent, la course reprend dans des conditions marginales et INEOS Britannia écope d'une pénalité pour une entrée en avance et les deux voiliers forment de larges cercles pour éviter le sillage des ailes. Après un désengagement complet, ils se retrouvent ensemble sur la ligne avec Britannia à bâbord amure et BoatOne à tribord. Un geste intelligent de la part de Britannia qui efface sa pénalité tôt et se dirige vers le côté droit du parcours, plus de pression. Alors que les deux bateaux se rejoignent à mi-parcours, les Suisses plongent et se dirigent vers la droite, mais les Britanniques détiennent un léger avantage. À la marque supérieure, et dans une brise montante à 10 nœuds, Britannia contourne avec un avantage de 25 secondes et semble rapide dans ces conditions, avançant au portant à des vitesses frôlant les 40 nœuds.

Avant la marque sous le vent, et avec le comité de course qui a raccourci les étapes à 1,2 mille nautique, Britannia a survécu à plusieurs frayeurs lors des empannages, parvenant de justesse à rester sur les foils pour mener avec 31 secondes d'avance. Les Suisses se dirigent immédiatement vers la droite mais les Britanniques couvrent, venant de la gauche et gardant ensuite un œil attentif sur les Suisses - la grand-voile plus grande que les Britanniques ont changée, aide certainement et Britannia semble être un bateau différent. À la deuxième marque au vent, Britannia contrôle facilement la course avec un delta maintenant de 50 secondes. Avec le vent qui faiblit et souffle, c'est un vent arrière difficile pour les Britanniques, les Suisses travaillant vraiment dur pour essayer de revenir. À la dernière marque sous le vent, Britannia arrive avec deux manches à faire et un delta de 39 secondes.

Les Britanniques ne prennent aucun risque et couvrent de près les Suisses dans le bord final avec beaucoup de concentration pour maintenir le vol et la vitesse dans les virements de bord. Un bon positionnement à l'entrée finale de la marque au vent permet à Britannia de prendre l'avantage et de renforcer son avance. Alors qu'ils ralentissent le dernier run, ils peuvent voir Alinghi Red Bull Racing quitter les foils alors qu'ils effectuent leur dernier virement de bord vers la marque. Aucune erreur maintenant, INEOS Britannia empanne pour rester dans les zones de pression filtrant sur le côté gauche du parcours et franchit la ligne d'arrivée pour sceller la demi-finale et sa place en finale de la Louis Vuitton Cup. Alinghi Red Bull Racing sort de la compétition. Score 5-2.

INEOS Britannia bat Alinghi Red Bull Racing (70 secondes)

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© Ian Roman / America's Cup

Luna Rossa Prada Pirelli VS NYYC American Magic

Au départ, avec un vent toujours marginal mais au-dessus de la ligne de base de 6,5 nœuds, Luna Rossa entre et traverse facilement pour se diriger vers le côté droit de la boîte. Magic suit, et sur le virement de bord de retour, se met sous le vent dans un premier temps avant de revenir en tête sur un bord de bord rapide le long de la ligne. Perfection de Tom Slingsby, il cloue le bout bâbord et force Luna Rossa à virer de bord. Au premier croisement, Magic est en tête mais c'est serré et les Américains aiment le côté droit du parcours. Luna Rossa se dirige vers la layline bâbord tandis que Magic reste sur la layline tribord et lorsque les deux bateaux se rejoignent à la porte, American Magic mène de seulement 7 secondes. La tactique est partagée dans le premier run avec les deux bateaux allant vers des limites alternées, et c'est Luna Rossa qui gagne et prend la tête lorsque les bateaux se rejoignent. Magic semble avoir du mal à contrôler le tangage dans les conditions difficiles mais le vent est très serré dans la première porte sous le vent. Après être revenu de la layline bâbord, Magic reprend la tête sur un empannage tribord et contourne avec un delta de 4 secondes.

Au deuxième bord, Magic choisit de partir à gauche tandis que Luna Rossa clique sur une zone de pression à droite et au croisement suivant, l'Italie reprend l'avantage avec une distance considérable, prenant environ 120 mètres. Luna Rossa protège la droite tandis que Magic voit la pression à gauche, vire de bord et prend la tête. A la deuxième marque au vent, Luna Ross arrive bâbord amure dans la zone des 60 mètres à la balise bâbord et vire de bord, ce qui oblige Magic, qui était assis sur la layline tribord, à virer de bord vers la balise tribord. Le delta était de 8 secondes sur Luna Rossa.

Mais le suspense commence dès les premiers empannages, lorsque les deux bateaux se rencontrent, Luna Rossa étant juste devant, avec quelques longueurs d'avance. Un grand craquement se fait entendre et ce qui semble être une défaillance d'un composant du système de chariot de grand-voile provoque immédiatement l'arrêt du bateau alors que l'équipage se démène pour évaluer les dégâts. Luna Rossa est contraint d'abandonner, tandis qu'American Magic doit terminer le parcours pour remporter la victoire et continuer à naviguer sans opposition. Pas de chance pour les Italiens et une longue nuit pour l'équipe technique qui les précède. Le score est de 4-3 et cette intrigante demi-finale de la Louis Vuitton Cup se jouera jeudi.

NYYC American Magic bat Luna Rossa Prada Pirelli

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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