Route du Rhum 2022 Destination Guadeloupe – Effets accordéon

Par Figaronautisme.com / RDR2022

Alors que le tiercé gagnant en Ultim 32/23 de cette 12e Route du Rhum – Destination Guadeloupe est désormais connu, tout reste encore à faire dans les autres classes et catégories. C’est d’autant plus vrai que le contexte météo reste compliqué sur la route des Antilles.

Ce jeudi, les Ocean Fifty et les leaders en IMOCA composent avec des vents très instables, à la fois en force et en direction, qui ont pour effet de faire puis défaire les écarts au sein de la flotte. Une situation qui n’est, pour l’heure, pas très favorable aux leaders, Quentin Vlamynck (Arkema) comme Charlie Dalin (Apivia) ayant vu l’un et l’autre fondre une partie de leur avance ces dernières heures. Même tendance en Class40 où à la sortie d’un énième front en milieu de nuit dernière, Yoann Richomme (Paprec-Arkea) a perdu lui aussi quelques milles sur la concurrence. Dans ce contexte, après une semaine de course, le match reste plus ouvert que jamais, grand ouvert, d’autant que les conditions à venir sont, encore une fois, loin d’être limpides.

« On galère un peu en ce moment. Il y a de gros nuages et pas mal de grains qui font parfois monter le vent jusqu’à 30 nœuds, mais aussi des zones de molle. La situation n’est pas stable. Régulièrement, il faut gérer de grosses bascules jusqu’à 30 voire 40°, pas toujours dans le bon sens. Ce n’est pas facile. J’ai l’impression que les autres tracent des lignes plus droites que moi », a commenté Quentin Vlamynck (Arkema) qui n’a pas d’autre choix que de s’adapter et de garder les yeux bien ouverts. « Je regarde tous les concurrents. J’essaie de ne pas s’éloigner d’eux. Il faut faire attention de ne pas se faire piéger dans son coin. C’est plein de réflexions en permanence », a détaillé le vainqueur du Pro Sailing Tour 2022.  Même chose ou presque du côté des IMOCA où, dans ce contexte délicat, Charlie Dalin a vu son avance considérablement se réduire ces dernières 24 heures, passant de 74 milles à 21 milles sur son dauphin, Thomas Ruyant (LinkedOut). « Le vent n’est vraiment pas simple à lire. Sur l’eau, il y a de gros écarts d’angles et de vitesse. A certains moments, ça file à 20 nœuds et à d’autres ça s’arrête. Ce n’est pas seulement lié aux différents grains, ça l’est aussi au vent lui-même. On a l’impression de faire tous les bords à l’envers », a indiqué Jérémie Beyou qui doit, comme les autres, constamment revoir ses réglages et adapter son plan de voilure. « Il faut rester en permanence à l’écoute du bateau et faire du mieux possible au gré du vent. On y va un peu en tâtonnant », a ajouté le Finistérien. C’est un fait, la situation météorologique actuelle sur sa zone de course n’est pas des plus classiques. Le fameux anticyclone des Açores, dont lui et ses adversaires sont en train de finir de faire le tour, affiche une forme pour le moins inhabituelle, plus plate que ronde, formant ainsi une sorte de grande barrière à travers l’Atlantique et obligeant les solitaires à tirer des bords plein vent arrière pendant encore au moins 24 ou 36 heures. « On n’a pas le traditionnel effet « aile de mouette ». Ce n’est pas tranché. Ce sont de petites ondulations et ce n’est pas simple. Ce n’est pas fini quoiqu‘il arrive. Il y a encore pas mal d’empannages à faire et la route est encore longue ! », a rappelé le skipper de Charal qui doit, dans l’immédiat, faire preuve d’un peu de patience tout en ajustant au mieux sa trajectoire en vue de la suite.

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Matthieu Perraut sur le Class40 Inter-invest© Photo Vincent Olivaud - RDR 2022

Enfin les bulles à l’avant des Class40 !

Chez les Class40, plus à l’arrière, la donne est un peu différente. Ces dernières heures, le gros du peloton a dû négocier un énième front, plus faible, certes, que les précédents, mais que les solitaires ont eu un peu de mal à traverser. « Il a mis énormément de temps à venir et on a mis du temps à se retrouver de l’autre côté. On a fait du près un peu comme on pouvait. Dans la foulée, toute la garde de robe du bateau y est passée en moins d’une heure ! », a relaté Yoann Richomme (Paprec-Arkea), pas mécontent d’évoluer sous spi, ce jeudi. Une première en huit jours de course. « C’est cool d’avoir enfin libéré les chevaux. Il faut toutefois se réhabituer, gérer les premiers grains, reprendre les bons positionnements et aussi les bonnes écoutes pour pouvoir être réactif en cas de survente », a indiqué le leader de la flotte qui doit, comme ses copains en Ocean Fifty et en IMOCA, composer avec d’importantes différences de pression du vent. « Ce sont des choses qui sont monnaie courante une fois que l’on est au portant. Les écarts se font et se défont alors encore plus vite », a observé le tenant du titre qui a, de fait, concédé près de dix milles à Corentin Douguet (Quéguiner – Innoveo), son plus proche poursuivant, depuis la sortie du front. « Notre mission dans les prochaines 24 heures, c’est d’aller faire un empannage sous l’anticyclone. Une aile de mouette (ndlr : la fameuse !) qui nous permettra de remettre le cap au sud-ouest, avec des zones de transition pas très claires à gérer en sortie, et plutôt défavorables aux leaders », a déploré Yoann Richomme. De quoi détendre une nouvelle fois l’élastique et contenir le suspense !

Ce qu’il faut retenir :

Le podium des Ultim 32/23 de cette 12e édition de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe est désormais connu. Il est composé, dans l’ordre, de Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild), François Gabart (SVR Lazartigue) et Thomas Coville (Sodebo Ultim 3).

Contraint à l’abandon à la suite d’un violent choc avec un OFNI, Matthieu Perraut a rallié Ponta Delgada, aux Açores. Sur place, le skipper d’Inter Invest et son équipe ont fait preuve d’une belle solidarité en choisissant de prêter leur mât à Axel Trehin (Project Rescue Ocean) afin que ce dernier, confronté pour sa part à la rupture d’une barre de flèche, puisse reprendre la course.

Emmanuel Le Roch (Edenred), qui avait réalisé une escale technique aux Açores, a repris sa course peu après 19 heures hier soir. Kéni Piperol (Captain Alternance) qui avait fait de même à la suite d’une voie d’eau à La Corogne, devrait faire de même ce jeudi 17 novembre en fin d’après-midi.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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