Transat Jacques Vabre : 4 classes mais combien de favoris ? (Partie 2)
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CLASS 40 : la rançon du succès
Abordables, performants, une classe bien organisée, c’est une success-story qui ne se dément pas. Avec 45 bateaux sur la ligne de départ, ils formeront dimanche plus de la moitié de la flotte à s’élancer entre Le Havre et Fort de France. Avec un niveau particulièrement homogène et un plateau international (10 nationalités) qui ferait le bonheur de n’importe quelle autre classe, difficile de dégager un favori. Certes les experts réunis par les spécialistes de Tip & Shaft sont prêts à mettre une petite pièce sur le duo Carpentier-Santurde des Arco sur Redman, actuel leader du championnat 2021. Mais à y regarder de plus près, tout le monde s’accorde pour relever au moins une quinzaine de bateaux capables d’un podium, et donc potentiellement d’une victoire !
Au premier rang, le tenant du titre bien sûr. Ian Lipinski et Julien Pulvé avaient mis tout le monde d’accord il y a deux ans, avec le tout premier scow à sortir des chantiers. Depuis d’autres les ont bien sûr imités, mais le bateau a été fiabilisé et optimisé, sans compter que les deux skippers le maîtrisent les yeux fermés, et ne diraient bien sûr pas non à un doublé. Parmi les duos les plus cités sur les pontons pour une victoire finale, il y a les Suisses de Banque du Léman, les rouges d’EdenRed et les bleus de Project Rescue Ocean. Derrière cette poignée de « favoris parmi les favoris », quelques outsiders nous paraissent particulièrement bien armés. Le Crosscall d’Aurélien Ducroz et David Sineau, les Entrepreneurs pour la planète de l’expérimenté Seb Audigane, associé au dernier vainqueur de la Mini-Transat 2019. Non loin, deux équipages venus d’Occitanie, qui courent sur des bateaux identiques qui plus est, Kito de pavant et Gwen Gbick contre Jean-Pierre Balmes et Laurent Camprubi. Leur course dans la course pourrait bien leur donner des ailes. Enfin, parmi les trois équipages 100% féminins, est-ce que le duo Amélie Grassi et Marie Riou sur La Boulangère Bio n’a pas tout pour l’emporter, y compris un bateau de toute dernière génération et un solide sponsor ? Attention les garçons, la Classe 40 est aussi la plus mixte. Que de qualités…
OCEAN FIFTY : une équation à 7 favoris
Sept trimarans sur la ligne de départ et plusieurs grilles de lecture possibles pour une classe qui sous son nouveau nom (anciennement Multi 50) connaît un regain d’intérêt certain. A travers le prisme des résultats du championnat annuel mis en place, le Pro Sailing Tour, Leyton de Sam Goodchild et Aymeric Chappellier serait logiquement favori. Seulement Arkema et Koesio sont eux aussi des trimarans récents, au top de la performance et menés par des duos expérimentés. Mais ce serait trop simple de n’avoir que trois favoris. Armel Tripon, après avoir gagné la Route du Rhum 2018 en Multi 50, joué les épouvantails sur le Vendée Globe avec son Scow tout noir, revient naviguer dans sa classe fétiche sur le bien- nommé « Les P’tits doudous ». Et de quatre. Cinq avec le tenant du titre, Gilles Lamiré accompagné d’un sacré co-skipper en la personne d’Yvan Bourgnon. Si vous ajoutez deux fidèles de la classe, expérimentés, aux bateaux fiabilisés, qui s’entraînent même parfois ensemble pour toujours améliorer leurs performances, à savoir Primonial (Sébastien Rogues) et Solidaire en Peloton (Thibaut Vauchel Camus), vous avez passé en revue l’intégralité des concurrents, sans avoir réussi à vraiment détacher un favori.
Si en Ocean Fifty comme en Class 40 la course est très ouverte, un triple suspens va nous tenir en haleine ces deux prochaines semaines. En effet, un bateau d’une de ces deux catégories pourrait bien être le premier… toutes classes ! Avec les subtils parcours différenciés concoctés par l’organisation, les Class 40 doivent parcourir de seulement 4 600 milles pour et les Ocean Fifty 5 800 milles. Ils pourraient bien devancer à Fort de France, à la fois les Ultims (7 500 milles à parcourir) et les Imoca (sur le même parcours que les trimarans de 50 pieds). Les conditions météo, entre absence ou présence d’Alizés pour les Class 40 et influence du Pot au Noir pour les autres, seront décisives. Nous allons devoir consulter, encore plus régulièrement que d’habitude, nos experts de Météo Consult pour mettre à jour nos pronostics.
Si vous n'avez pas encore lu la première partie, n'attendez plus c'est par ici !
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