Vendée Globe : slaloms géants !

« Je continue naturellement la course, handicapé, avec une seule aile, mais je me réconforte en me disant qu'il me reste mon foil tribord, qui est peut-être statistiquement le plus important pour un tour du monde. La route est longue. Je continue, je m'accroche ! » confiait Thomas Ruyant ce matin après avoir constaté de sérieuses fissures sur le foil gauche de son bateau. Une mauvaise nouvelle certes pour le Dunkerquois, mais si l’on se souvient d’un certain Alex Thomson en 2016, on retiendra qu’il terminait 2ème à quelques encablures du vainqueur Armel Le Cléac’h… avec un foil en moins. Force est tout de même de constater que sur les 8 nouveaux IMOCA volants que comptait le départ de la course, il n’en reste qu’un seul qui n’a pas encore été ralenti dans son élan : Charlie Dalin sur Apivia qui caracole en tête de flotte depuis 2 jours.
Rendez-vous entre amis
Cette météo capricieuse et volage a eu le mérite de créer des rapprochements et de belles images. Le serveur vidéo de l’organisation a chauffé : images de drone de Benjamin Dutreux et Boris Herrmann, vidéo du bord d’Initiatives-Cœur où l’on aperçoit Bureau Vallée 2, et de Maître CoQ IV bord à bord avec Seaexplorer-Yacht Club de Monaco. C’est fou comme le monde est petit dans un si grand océan ! En ce 17ème jour de course, la bagarre devient très intense dans chaque groupe que compte la flotte étirée sur un peu plus de 3 000 milles. 1,5 milles d’écart entre Boris Herrmann et Yannick Bestaven, 6 entre Sam Davies et Louis Burton, 12 entre Manu Cousin et Pip Hare le long de la corne du Brésil et 2 milles entre Fabrice Amedeo et Clément Giraud qui sortent enfin du Pot au Noir…
Ajouter une couche
Apivia et LinkedOut sont les premiers à sentir les frimas du grand Sud. Déjà plus bas que la latitude du Cap de Bonne-Espérance, à la latitude 38 sud, 160 milles dans l’ouest des îles volcaniques Tristan da Cunha, les deux skippers vont probablement déjà enfiler polaires et sous-couches sitôt la nuit tombée. Encore quelques heures dans une bulle sans vent et bientôt ils vont continuer vers le Sud, non loin de la ZEA (Zone d’exclusion Antarctique), puis prendre le train des dépressions cap à l’est. Le grand Sud les attend, c’est ce qu’ils sont venus chercher !