Vendée Globe : direction l'autoroute du sud !

Bientôt délivrés de la zone de vents mous et erratiques, les skippers vont passer en mode attaque, poussés par un bon flux d’ouest pour 25-30 nœuds. Grandes glissades à venir, à condition de bien rester dans le front pour se faire propulser à vitesse grand V jusqu’aux îles des Terres australes et antarctiques françaises, les Kerguelen ! Sébastien Simon (ARKÉA PAPREC), s’en pourlèche les babines rien que d’y penser : « Dès qu’on sera dans le sud de l’anticyclone de Sainte-Hélène, on rejoindra la dépression australe, on fera de bonnes glissades. La dépression nous emmènera loin, sans doute jusqu’aux Kerguelen. Il faudra rester concentré pour ne pas la louper, sous peine de rater le train. Ce sera un moment très important ». Charlie Dalin, en pôle position sur APIVIA sera donc le tout premier à rentrer dans les 40e : il doublera la latitude 40° Sud cette nuit après une dernière journée de lutte dans les petits airs… Louis Burton (Bureau Vallée 2) et Sam Davies (Initiatives-Cœur), respectivement 8e et 9e, positionnés les plus à l’Ouest, ont atteint leur objectif : se placer pour profiter du flux d’ouest le plus rapidement possible.
Thomson et Ruyant : motivation intacte !
« The BOSS is back ! » claironnait ce matin Alex Thomson alors que son IMOCA rose et noir recommençait à afficher une vitesse à deux chiffres. En 10e position, le Britannique, qui aura mis 4 jours à réparer les importantes fissures sur les parties structurelles de l’avant de son bateau, revient dans le match dans le groupe des chasseurs, entre Initiatives-Cœur et ARKÉA PAPREC. Thomas Ruyant, lui, digère encore son avarie de foil bâbord survenue hier matin mais affiche une détermination sans faille pour diminuer l’écart de plus de 100 milles avec Charlie Dalin. Il sait statistiquement que le foil tribord est le plus utilisé sur un Vendée Globe. La question du jour est : « Faut-il garder le foil endommagé ? ». La réponse de Laurent Bourguès, son directeur technique : « Thomas l’a rentré à fond, mais à certaines allures, en tribord et au reaching, une partie du foil traine dans l’eau et est donc soumis à de fortes contraintes, surtout à haute vitesse. En cas de rupture, des dommages collatéraux sont à craindre, notamment au niveau du tirant d’outrigger. Si ce risque nous semble trop important, Thomas devra couper le foil. »
Distribution de bons points
Le skipper de Time for Oceans a cravaché dur ces quatre derniers jours dans des alizés de sud-est instables. Stéphane Le Diraison a grappillé 160 milles sur La Fabrique du Suisse Alan Roura. « Je suis content de voir que j’ai réussi à recoller un peu le groupe de devant qui m’avait semé progressivement, j’ai récupéré environ 100 milles au groupe de tête, c’est une bonne séquence de la course pour moi ! Ça me motive, je veux absolument rester dans le même système météo que ceux de devant, donc il ne faut rien lâcher maintenant, et saisir toutes les opportunités. » confiait-il ce matin en vacation. Isabelle Joschke (MACSF) est parvenue, elle aussi, malgré son important bricolage sur son balcon arrière, à rester dans le bon tempo à plus de 16 nœuds de moyenne ces dernières 4h. Armel Tripon, lui, fonce le long des côtes brésiliennes, son IMOCA spatulé donnant toute sa quintessence dans les alizés de sud-est. Enfin, il ne reste que deux IMOCA dans l’hémisphère nord : DMG Mori Global One et Charal, qui fait son entrée dans le Pot au Noir. Souhaitons-lui clément afin qu’il puisse goûter aux joies de la compétition sur ce Vendée Globe.