Quels sont les phénomènes météo les plus redoutés par les marins du Vendée Globe ?

La traversée du Pot au Noir
Le Pot au Noir correspond à une zone intertropicale très instable où les conditions météo peuvent changer rapidement dans le temps et l’espace, ce qui peut surprendre et mettre les nerfs des marins à rude épreuve. C’est dans cette zone proche de l’équateur que se rencontrent les alizés de nord-est dans l’hémisphère Nord et ceux de sud-est dans l’hémisphère Sud. Cette zone de convergence des vents est propice à la formation de gros cumulonimbus, ces nuages à fort développement vertical à l’origine de fortes pluies orageuses et de vents violents. Dans les parages de ces nuages, le vent peut passer brutalement d’une dizaine de nœuds à une quarantaine de nœuds. Les marins doivent donc scruter le ciel et se préparer à des manœuvres et rapides réglages de voiles lors de l’arrivée du phénomène. Certains habitués n’hésitent pas à analyser les images satellites et trouver la moindre opportunité pour traverser cette zone le plus rapidement possible. C’est souvent celui qui trouvera le trou de souris entre les zones de turbulence qui tirera son épingle du jeu. Dans leur descente de l’Atlantique, la plupart des marins cherchent à se décaler dans l’ouest puisque le Pot au Noir est y est plus étroit qu’à proximité du continent africain.
Les cinquantièmes hurlants dans l’hémisphère sud
La longue traversée de l’océan Pacifique dans l’hémisphère sud est rythmée par la circulation de dépressions très creuses avec des épisodes de vent violent au passage de fronts actifs et dans une mer souvent déchainée. Ces conditions météo très agitées justifient le terme de "cinquantièmes hurlants" employé par les navigateurs dans cette partie de l’hémisphère sud. Le passage du Cap Horn situé à 55° de latitude sud en Terre de Feu, est l’un des passages clés du parcours du Vendée Globe. Les montagnes qui culminent à près de 4 000 mètres sur la côte Sud-Ouest de la péninsule américaine canalisent et accélèrent le vent dans cette zone. Le phénomène est accentué par les effets catabatiques. Ce sont des vents froids et violents qui descendent du haut des montagnes. Ils portent le nom de williwaws dans les canaux de Patagonie et sont redoutés des marins qui naviguent dans cette région du globe. Les parages du Cap Horn sont donc souvent synonymes de conditions météo dantesques avant la longue remontée de l’Atlantique en direction de la France.
Les pièges des anticyclones
Si l’on porte toujours beaucoup d'attention aux dépressions parce qu'elles sont souvent synonymes de vents forts et de mer agitée, les anticyclones associés à un temps calme constituent aussi une préoccupation des marins. C’est au cœur de ces zones de hautes pressions que les vents sont les plus faibles. L’objectif est donc d’éviter de se faire piéger par les calmes d’un anticyclone. Pour éviter la « pétole » (absence de vent) et ne pas se retrouver immobilisé sur l’eau, il leur faut contourner les zones de hautes pressions pour garder suffisamment d’air, tout en ne rallongeant pas trop le parcours. Les anticyclones peuvent se déplacer, mais ils sont parfois très stables, ce qui oblige les voiliers à se détourner de leur route la plus directe pour en faire le tour. Les deux plus connus sur le Vendée Globe sont l’anticyclone de Sainte-Hélène dans l’Atlantique sud et celui des Açores qui est souvent en travers de la route directe lors de la remontée de l'Atlantique Nord.
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