Arrivée de Denis Van Weynbergh : la fin d’un long voyage

Un tour du monde sous le signe de la résilience Dès les premières semaines de course, Denis Van Weynbergh a accumulé les pépins techniques. À chaque avarie, il a su improviser, réparer, s’adapter. Quand d’autres auraient renoncé, lui a continué, refusant d’abandonner son tour du monde. Trois ris dans la grand-voile, des jours entiers de navigation ralentie, un bateau amoindri… mais un mental d’acier.
Alors que la ligne d’arrivée a officiellement fermé vendredi matin, Denis n’a jamais cessé d’avancer. Il savait qu’il ne serait pas classé, qu’il ne toucherait pas la prime promise aux derniers skippers arrivés dans les délais. Mais pour lui, l’essentiel était ailleurs : prouver qu’il était capable de boucler son premier Vendée Globe, coûte que coûte. "J’avais l’impression d’être un prisonnier dont le temps s’étire", confiait-il après 115 jours en mer, épuisé mais toujours déterminé. Ce Vendée Globe, il voulait le finir, peu importe le prix.
La ligne d’arrivée fermée, mais un combat jusqu’au bout Alors que la course touchait à sa fin, une dernière embûche s’est dressée sur son chemin : la fermeture de la ligne d’arrivée vendredi matin. Le règlement du Vendée Globe est strict : après 116 jours et 18 heures, la ligne se ferme définitivement. Denis arriverait trop tard, il ne pourrait pas être classé. Tout au long de la semaine, une mobilisation massive a vu le jour sur les réseaux sociaux. De nombreux passionnés de voile réclamaient que l’organisation du Vendée Globe maintienne la ligne ouverte pour accueillir Denis Van Weynbergh comme il se doit. En vain. La direction de course est restée inflexible, appliquant strictement son règlement : 116 jours et 18 heures après le départ, la ligne était fermée. Malgré cette décision, Denis a pu compter sur un soutien populaire énorme. "Même si je me suis beaucoup déconnecté depuis une dizaine de jours, on m'a dit que ça bougeait pas mal, ça me touche beaucoup", déclarait-il avant son arrivée.
Et pour ne rien manquer de l'actualité du nautisme, pensez-vous à vous inscrire à notre newsletter.
Une dernière ligne droite éprouvante Les dernières 48 heures ont été parmi les plus rudes de sa course. À l’approche du cap Finisterre, il a dû slalomer dans un trafic maritime dense, évitant les cargos tout en négociant une mer formée et un vent capricieux. "Tirer des bords dans les rails de cargos n’est pas une mince affaire", racontait-il. Malgré la fatigue accumulée, il a continué d’avancer à un rythme soutenu, atteignant une vitesse moyenne de 7,16 nœuds, une véritable performance au vu de son bateau diminué. "Je mets toute l’énergie qu’il me reste pour faire avancer le bateau", expliquait-il à la veille de son arrivée, toujours animé par cette rage de finir.
Une arrivée pleine d’émotion Ce samedi, Denis Van Weynbergh a enfin franchi le chenal des Sables-d’Olonne. Les spectateurs étaient là, massés sur les quais pour l’accueillir, conscients de l’exploit qu’il venait d’accomplir. Hors classement, mais pas hors du cœur du public. Parmi les nombreux messages de félicitations qu’il a reçus, celui du vainqueur Charlie Dalin a marqué les esprits : "L’arrivée de Denis clôt cette incroyable édition du Vendée Globe. Il peut être fier de son tour du monde ! Il a fait preuve de courage et d’un incroyable engagement pour ramener son bateau aux Sables-d’Olonne. Qu’il profite de ces derniers instants en mer et qu’il savoure cette ultime remontée du chenal de cette édition, qui s’annonce mémorable et digne de sa combativité."
Un marin qui incarne l’esprit du Vendée Globe Ce Vendée Globe n’a jamais été une simple course pour Denis. C’était un défi personnel, un rêve à accomplir. Malgré les obstacles, il n’a jamais lâché, jamais reculé, jamais renoncé. Il n’aura peut-être pas eu la place qu’il espérait dans le classement, mais il a gagné le respect de tous ceux qui suivent cette course. Aujourd’hui, il pose enfin le pied à terre, après presque quatre mois de lutte acharnée. Exténué, mais fier. Il vient d’écrire une page inoubliable de son histoire. Et comme tous ceux qui sont allés au bout du Vendée Globe, il en ressort transformé.
Suivez la remontée du chenal des Sables d'Olonne de Denis par ici :