Office du tourisme du Canal du Midi « Il est important de casser les clichés sur le tourisme fluvial »
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Comment s'est passé le confinement ? « Le Canal du Midi est très touristique et accueille des plaisanciers privés mais surtout des vacanciers qui louent des pénichettes. Nous avons une très grande dépendance par rapport à la clientèle internationale. La situation a été compliquée ces derniers mois. Sur les ports, nous avions des bateaux à l’hivernage appartenant à des clientèles étrangères, qui devaient récupérer leur bateau le 1er avril, ce qui n’a pas été possible. Au port de Poilhes, nous avons un propriétaire anglais qui ne peut toujours pas le récupérer aujourd’hui donc c’est compliqué humainement mais aussi en termes de gestion portuaire puisque ces bateaux devaient repartir et nous laisser de la place pour accueillir les escales. La situation est également compliquée pour les loueurs de bateaux. »
La navigation a tout de même pu reprendre il y a deux semaines maintenant ? « Il y a eu un décalage avec le maritime sur la reprise de la navigation. La VNF a remis en service ses ouvrages dans le courant du mois de mai, donc la navigation n’a pu reprendre que le 29 mai. Mais compte-tenu des annulations massives, l’activité est encore très limitée. Il est important de recentrer notre activité sur la clientèle française. En France, nous n’avons pas réellement de tradition de navigation fluviale. Nous avons certainement trop peu communiqué à l’échelle nationale. Il y a peut-être du retard dans les aménagements, les financements… mais le tourisme fluvial n’est pas très connu des Français. »
Pourquoi d'après vous ? « Il est important de casser les clichés. Une pénichette n’est pas plus chère qu’un autre hébergement, la prise en main est facile, il n’y a pas besoin de permis, certaines navigations ne nécessitent pas de passer une écluse, certaines bases acceptent les animaux… Toutes les personnes qui découvrent le fluvial trouvent cela extraordinaire ! Il a un aspect sécurité important, il est possible de naviguer avec des personnes âgées ou des enfants sans problème, ce qui n’est pas toujours le cas de la navigation maritime. Ce qui ressort des navigations sur le Canal du Midi, c’est l’authenticité avec de nombreux petits villages à dimension humaine. C’est un véritable atout, surtout actuellement. »
Quelles ont été vos actions de communication ? « Nous nous sommes organisés à l’échelle de la Fédération Française des Ports de Plaisance pour édicter des consignes à destination des personnels de ports, pour accueillir les plaisanciers en toute sécurité et nous communiquons auprès d’eux afin que les règles sanitaires soient respectées dans les parties communes des ports, fluviaux et maritimes. Tout s’est mis en place rapidement !
Autrement nous travaillons en partenariat avec le Comité Régional du Tourisme, l’Agence départementale du tourisme ou encore l’Union des villes portuaires, avec qui nous allons sortir des vidéos par exemple. Nous essayons de communiquer au mieux sur cette offre.»
Comment voyez-vous la saison estivale ? « Ce qui est perdu est perdu… septembre est un joli mois sur le Canal du Midi, ainsi que début octobre. Les écluses ferment début novembre donc nous ne pourrons pas prolonger la saison plus que d’habitude. Ce que l’on peut espérer, c’est que cela donne un coup de projecteur sur le tourisme fluvial, et qu’en 2021, il y ait un retour de la part de la clientèle française et étrangère. Cette année, on va surtout limiter la casse ! Mais c’est aussi une occasion de mieux organiser les choses, d’innover, de mieux travailler ensemble, de mieux coordonner les politiques touristiques mais avant tout de donner un éclairage sur le tourisme fluvial, méconnu des Français. »