Energy Observer élargit sa route pour une arrivée à Tokyo prévue en fin d'année

Par Figaronautisme.com

Le parcours de l’Odyssée d’Energy Observer va évoluer pour s’adapter aux contraintes sanitaires notamment en Asie. L’escale de Tokyo aura ainsi lieu en décembre 2021 et non plus durant les Jeux Olympiques et Paralympiques, et le navire va favoriser certaines destinations dans le sud-est asiatique initialement prévues pour 2022.

Energy Observer a pris la décision de reporter son escale à Tokyo - originellement prévue pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques - à la fin de l'année. La prise en compte d’un difficile contexte sanitaire qui interdit les visiteurs internationaux, limite le public durant les épreuves et surtout l’annulation des nombreux évènements et animations en marge des JOP ont sérieusement compromis l’intérêt de la venue d’Energy Observer aux dates initialement prévues. C’est en plein accord avec ses partenaires, les institutions françaises et japonaises locales, qu’Energy Observer a donc décidé de reporter son escale à Tokyo en décembre prochain.

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© Energy Observer Productions - Agathe Roullin

Le Japon, une escale capitale de l’Odyssée d’Energy Observer en Asie

Avec ce nouveau calendrier, le catamaran Energy Observer, premier navire hydrogène autour du monde ainsi que son village d’exposition dédié à la transition énergétique et écologique, seront dans la baie de Tokyo au début du mois de décembre 2021. À cette date, Energy Observer devrait pouvoir accueillir dans de meilleures conditions un large public, les scolaires et universitaires, les acteurs industriels, les décideurs et les organisations locales dans son village d'exposition, vitrine des énergies renouvelables et de l’hydrogène. L'objectif principal du projet Energy Observer est d'accélérer la transition énergétique et écologique en montrant comment ses systèmes embarqués permettent de mixer les énergies renouvelables entres elles et de stocker l’énergie produite grâce notamment à de l’hydrogène vert produit à bord.

L’engouement du Japon pour l’hydrogène date des années 70, après le premier choc pétrolier, se concrétisant par des investissements massifs dans les technologies de pile à combustible à partir des années 90. Depuis la catastrophe de Fukushima, le pays a propulsé l’hydrogène comme vecteur d’énergie, au premier rang des priorités pour sa mobilité et sa ville de demain, comme en témoignent les initiatives spectaculaires en ce sens. De lourds investissements ont été consentis pour développer les transports et les infrastructures basées sur son utilisation. La stratégie fondamentale du pays dévoilée en 2017, puis la feuille de route adoptée en 2019, prévoient une large diversification des usages de l’hydrogène, et sa production massive pour le rendre compétitif face aux autres carburants. C’est donc une escale clef dans le parcours d’Energy Observer.

Une autonomie plus que jamais indispensable

Comme il l'a montré au printemps 2020, Energy Observer va devoir une fois de plus prouver sa capacité d'adaptation. Au début de la pandémie, le navire avait quitté la ville de Saint-Malo en Bretagne alors que l'Europe verrouillait ses frontières, et entrepris une navigation de 4.500 miles nautiques jusqu'à la Martinique. Aujourd'hui, alors que le catamaran largue les amarres depuis l'archipel d'Hawaï, sa capacité d'autonomie énergétique est à nouveau essentielle : 3.380 miles nautiques (6.250 km) doivent être parcourus pour traverser l'océan Pacifique et atteindre la Nouvelle-Calédonie. Le voyage a commencé le 20 juin et devrait durer de 23 à 27 jours, pendant lesquels l'équipage ne touchera pas terre, rendue inaccessible par des quarantaines souvent obligatoires. 27 jours en ne comptant que sur l'énergie solaire et éolienne, que le navire stocke sous forme d'hydrogène.

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© Energy Observer Productions - Mélanie De Groot Van Embden

De nouveaux horizons dans le Pacifique

Le nouvel itinéraire du navire permettra ensuite de comprendre les enjeux des nations insulaires du Pacifique et de mieux appréhender les défis spécifiques auxquels chacun de ces pays est confronté en termes d’indépendance et de sécurité énergétique, de préservation des écosystèmes et de gestion des impacts du changement climatique. Souvent considérées comme des destinations de vacances paradisiaques pour les Occidentaux, la plupart de ces îles sont à la pointe de la lutte contre le réchauffement climatique. N'ayant contribué que marginalement à l'augmentation globale de la température, ces populations doivent faire face quotidiennement à ses effets, que ce soit par la montée du niveau de la mer ou par la température de l'eau qui blanchit leurs récifs. Un grand nombre d’habitants voient leurs ressources naturelles disparaître à un rythme alarmant, manifestation urgente de la nécessité d'une transition écologique globale. Energy Observer veut aller à la rencontre de ces populations sentinelles et étudier les différentes solutions qu’elles développent.

Son parcours le conduira ainsi en Nouvelle-Calédonie à la découverte du plus grand système récifal du monde après la Grande barrière de corail, un écosystème unique inscrit au patrimoine de l’Unesco. Cet archipel est encore très dépendant des énergies fossiles mais volontaire pour réduire de 35 % ses émissions de CO2 et doubler sa production d'énergies renouvelables d'ici 2030.

Energy Observer mettra le cap ensuite vers Milne Bay en Papouasie-Nouvelle-Guinée, une nation indépendante au cœur de la plus riche biodiversité marine au monde, pour y découvrir comment les populations font quotidiennement face aux impacts du changement climatique.

Puis, direction la Nouvelle-Guinée dont la moitié occidentale fait partie de l'Indonésie depuis 1962, non sans tensions politiques notamment liées aux ressources abondantes, puisque l'île possède la plus grande mine d'or du monde et la deuxième plus grande mine de cuivre. Pour les scientifiques, la région est également un haut lieu de la biodiversité où la flore et la faune d'Asie et d'Océanie se rencontrent dans ce qu'on appelle la région biogéographique de Wallacea. À l'ouest, la péninsule de Bird's Head est l'épicentre de l'endémisme marin, avec plus de 70 espèces de coraux, de poissons de récif et de crustacés que l'on ne trouve nulle part ailleurs sur notre planète. Une région qui souffre de la surpêche, mais où les populations locales de Papouasie, le gouvernement indonésien et des dizaines d'ONG ont créé un réseau de zones marines protégées couvrant 3,6 millions d'hectares.

Enfin, les Philippines, dernière étape avant le Japon avec Manille, dix-huitième agglomération la plus peuplée du monde dans une archipel de plus de 7100 îles, sont confrontées à des enjeux majeurs de vulnérabilités climatique, environnementale et sociale.

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© Energy Observer Productions - Agathe Roullin

Calendrier prévisionnel :

Grande Terre, Nouvelle Calédonie | 16 juillet - 4 août

Milne Bay, Papouasie-Nouvelle-Guinée | 20 août - 12 septembre

Nouvelle Guinée Occidentale, Indonésie | 16 septembre - 4 octobre

Manille, Philippines | 14 octobre - 28 octobre

Tokyo, Japon | 24 novembre - 19 décembre

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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