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De la plage, on ne la voit pas. Mais au bout d'une demi-heure de navigation se dessine une grande hélice flottant sur un socle de béton. Pour la première fois en France, au large du Croisic (Loire-Atlantique), une éolienne produit de l'électricité en mer. "L'éolien flottant va permettre à la France de rattraper son retard en passant directement à l'étape suivante", se réjouit Paul de la Guérivière, PDG d'Ideol, jeune start-up française derrière le projet.
Quelque 4.000 éoliennes dites "posées", c'est-à-dire plantées dans le sous-sol marin, existent déjà en mer du Nord, mais aucune n'est encore installée en France. En revanche, dans le domaine de l'éolien flottant, où la structure n'est reliée au fond de la mer que par un système de câbles et d'ancres, seuls huit démonstrateurs existent dans le monde. L'éolienne Floatgen d'Ideol, à une vingtaine de km des côtes françaises, est l'une d'elles et depuis le 18 septembre elle produit de l'électricité capable d'alimenter l'équivalent de 5.000 habitants.
Les éoliennes en mer ont l'avantage de bénéficier de vents plus forts que sur terre et leur impact sonore est insignifiant comparé à leurs cousines terrestres. A l'inverse de l'éolien posé qui n'est intéressant que jusqu'à environ 40 mètres de profondeur, l'éolien flottant peut fonctionner à grande profondeur, plus loin des côtes et donc s'implanter sur les sites qui bénéficient du meilleur vent et gênent le moins possible le paysage et les pêcheurs. Enfin, les éoliennes flottantes peuvent être construites à quai, plutôt qu'en mer, limitant ainsi les risques.
Floatgen doit elle fonctionner pendant deux ans au large du Croisic pour permettre un retour d'expérience.