LA VINGT-DEUXIÈME NUIT. Sous l’Australie, le skipper du Maxi Banque Populaire (3e), malgré des conditions harassantes, n’en finit plus de revenir sur Thomas Coville (Sodebo Ultim 3, 2e). Seulement 340 milles les séparent désormais alors qu’Armel a passé dans la nuit le cap Leeuwin. Un « match dans le match » intense alors que Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild, 1er) poursuit paisiblement son cavalier seul.
Dimanche dernier, Armel Le Cléac’h évoquait les conditions du moment : « beaucoup de vent, de mer (…) sans moment de répit ». « J’en ai encore pour une bonne semaine avec ces conditions», confiait-il. Et il y est toujours, ce mardi matin, lui qui est en train d’avancer à l’avant d’un front qui se creuse en son Sud-Ouest. « Cette dépression lui permet de rester en bâbord amure et d’avoir une trajectoire excellente, décrypte Fred Le Peutrec à la direction de course. Certes, c’est compliqué parce qu’il doit rester à l’avant du front, ne pas se faire rattraper par la vague dépressionnaire et qu’il y a de la mer ». Mais pour l’instant, le skipper du Maxi Banque Populaire XI tient bon.
« On sent qu’il est extrêmement motivé »
Il a dépassé le cap Leeuwin cette nuit, à 2 h 06 min, et surtout, il refait son retard sur Thomas Coville (Ultim Sodebo 3). Il y a désormais moins de 340 milles entre les deux skippers. « Armel avance vite, à plus de 30 nœuds de moyenne lors des dernières 24 heures. On sent qu’il est extrêmement motivé et stimulé par le fait de revenir sur Sodebo Ultim 3 ». Afin de veiller à ne pas se retrouver dans un état de mer trop conséquent, Armel va infléchir sa route et se rapprocher de la Tasmanie à 1 200 milles de sa position actuelle.
Pour Thomas Coville en revanche, rien n’est facile. D’après Fred Le Peutrec, difficile d’imaginer que le skipper ne soit pas « handicapé par un (ou des) problème(s) technique(s) ». « On remarque qu’il va moins vite, que la différence de vitesse est significative, précise-t-il. Et puis il est resté très Nord, beaucoup plus que le Maxi Banque Populaire XI ». Pour l’instant, l’équipe Sodebo n’a pas communiqué sur d’éventuels problèmes techniques.
Charles, destination « tout droit »
Devant, Charles Caudrelier continue son cavalier seul. « Il est sur une route directe, ça fait longtemps qu’il n’a pas changé d’amure ». Si le marin du Maxi Edmond de Rothschild doit affronter une zone un peu moins ventée, son tout droit devrait se poursuivre « en étant un peu plus en vent de travers ». « Il va infléchir sa route en mettant un peu de Nord, ce qui correspond aussi à la ZEA ».
De sont côté, Anthony Marchand (Actual Ultim 3) butte d’un anticyclone et tente de trouver un couloir entre elle et la ZEA. Vous pourrez retrouver toutes les informations concernant la ZEA dans l'article : La ZEA, zone d'exclusion Antarctique, comment ça marche ?, disponible dans notre dossier spécial ARKEA ULTIM CHALLENGE BREST. Enfin, Éric Péron (ULTIM ADAGIO) continue à faire de l’Est. Deux jours après avoir quitté Cape Town, les conditions sont encore légères (moins de 10 nœuds), ce qui se ressent dans sa progression (15,4 nœuds ces quatre dernières heures). « Il compose avec la météo pour éviter le front fort présent dans l’Ouest de l’Afrique du Sud afin de se préserver, précise Fred. Dans les heures qui viennent, il va essayer de bénéficier du vent de Nord, Nord-Est, ce qui va lui permettre de descendre vers le Sud. »
Source : ARKEA ULTIM CHALLENGE BREST