Les algues des régions polaires : richesses des mers glacées 6/7

Culture nautique
Par Figaronautisme.com

Imaginez un monde de glace et d’eau sombre, où la lumière du soleil disparaît pendant des mois et où la température frôle les -2°C. Un environnement hostile, pensez-vous ? Pourtant, sous ces latitudes polaires, une vie foisonnante s’épanouit, portée par un maillon essentiel : les algues. Invisibles sous forme de microalgues ou spectaculaires quand elles forment d’immenses forêts sous-marines, ces végétaux marins sont bien plus qu’un simple décor. Elles sont la base de la chaîne alimentaire, le refuge de nombreuses espèces et, surtout, des actrices clés du fragile équilibre polaire.

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Imaginez un monde de glace et d’eau sombre, où la lumière du soleil disparaît pendant des mois et où la température frôle les -2°C. Un environnement hostile, pensez-vous ? Pourtant, sous ces latitudes polaires, une vie foisonnante s’épanouit, portée par un maillon essentiel : les algues. Invisibles sous forme de microalgues ou spectaculaires quand elles forment d’immenses forêts sous-marines, ces végétaux marins sont bien plus qu’un simple décor. Elles sont la base de la chaîne alimentaire, le refuge de nombreuses espèces et, surtout, des actrices clés du fragile équilibre polaire.

Mais aujourd’hui, elles font face à un défi de taille. Le réchauffement climatique et la pollution modifient leur habitat, menaçant tout un écosystème. Alors, qui sont ces algues polaires ? Comment parviennent-elles à survivre dans ces conditions extrêmes ? Et surtout, que risquons-nous à les voir disparaître ?

Un monde sous contrainte : comment les algues polaires survivent-elles ?
Vivre sous la glace n’a rien d’évident. Il faut résister à des températures glaciales, à des périodes de pénombre interminables et à une lumière changeante au fil des saisons. Et pourtant, les algues polaires ont trouvé mille et une astuces pour prospérer là où tout semble figé. Certaines, minuscules, flottent dans l’eau en profitant du moindre rayon filtré par la banquise. D’autres s’accrochent aux fonds marins et attendent patiemment le retour du soleil pour se développer.
Il y a celles qui jouent les pionnières, profitant de l’été polaire pour se multiplier en masse et nourrir toute la chaîne alimentaire. Et puis, il y a les géantes, ces algues qui forment de véritables jungles sous-marines où viennent se cacher poissons et crustacés. Autant de stratégies pour survivre et occuper un espace où la vie ne tient qu’à un fil.

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Des espèces emblématiques, sentinelles des écosystèmes polaires
L’Arctique : une diversité sous pression
Dans les eaux arctiques, plusieurs algues jouent un rôle fondamental dans la chaîne alimentaire.
• Phaeocystis pouchetii, une microalgue prolifique, est l’un des premiers maillons du réseau trophique. Elle forme d’importants blooms saisonniers, servant de nourriture aux copépodes et aux krills, qui nourrissent à leur tour poissons, oiseaux et mammifères marins.
• Saccorhiza polyschides, une macroalgue imposante, se développe sur les fonds rocheux et offre un habitat de choix pour de nombreuses espèces marines. Elle joue un rôle similaire aux laminaires des eaux tempérées, fournissant refuge et nourriture à la faune locale.
L’Antarctique : des algues adaptées aux eaux australes
À l’autre bout du globe, l’Antarctique abrite également une riche diversité algale.
• Desmarestia spp., une macroalgue robuste, prospère dans les eaux côtières. Sa particularité ? Elle produit de l’acide sulfurique pour se défendre des herbivores, une adaptation unique aux pressions écologiques de son milieu.
• Microcystis spp., bien que plus connue en eau douce, influence la productivité des lacs antarctiques en formant des efflorescences qui peuvent impacter les écosystèmes locaux.

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Un rôle écologique fondamental pour les océans polaires
Les algues polaires, aussi discrètes soient-elles, sont au cœur de la vie marine. Sans elles, pas de phytoplancton, et sans phytoplancton, pas de krill… et donc pas de baleines ! Tout est lié. Elles transforment la lumière en énergie, produisent de l’oxygène et servent de premier maillon à une chaîne alimentaire qui s’étend des plus petits organismes aux grands prédateurs.
Mais elles ne se contentent pas de nourrir l’océan, elles le structurent aussi. Les forêts de macroalgues offrent un abri précieux à de nombreuses espèces qui y trouvent refuge contre les prédateurs. Une véritable ville sous-marine où chacun a son rôle à jouer.

Des menaces croissantes : un avenir incertain pour les algues polaires
Si ces algues ont su braver les glaces pendant des millénaires, elles font aujourd’hui face à des défis inédits. Le réchauffement des océans bouleverse leur rythme de croissance, modifie la lumière qui leur est accessible et réduit l’étendue de la banquise, leur principal support de vie. Certaines espèces pourraient disparaître, d’autres être remplacées, avec des conséquences imprévisibles sur l’ensemble de l’écosystème.
À cela s’ajoute la pollution. Longtemps épargnées par les activités humaines, les eaux polaires sont désormais contaminées par les plastiques, les hydrocarbures et les polluants transportés par les courants marins. Un cocktail toxique qui met en péril ces algues et, avec elles, toute la biodiversité qui en dépend.

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Préserver les algues polaires : un défi pour la biodiversité
Face à ces menaces, la science se mobilise. Comprendre le fonctionnement de ces algues, anticiper leur évolution et mettre en place des mesures de protection devient une priorité. La création d’aires marines protégées, la limitation des émissions de CO? et la lutte contre la pollution plastique sont autant de pistes pour préserver ces écosystèmes uniques.
Car protéger les algues polaires, c’est bien plus que préserver de simples végétaux marins.

C’est garantir l’équilibre des océans, la survie de nombreuses espèces et, quelque part, la nôtre aussi. Dans un prochain article, nous explorerons comment ces algues pourraient bien être nos alliées dans la lutte contre le réchauffement climatique et comment nous pouvons, à notre échelle, contribuer à leur préservation.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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