
Du 2 au 13 juin, le Festival Art Explora a investi la ville de Nice à l’occasion de la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3), créant un pont inédit entre art contemporain, innovation technologique et conscience environnementale. Pendant onze jours, les Niçois comme les délégués venus du monde entier ont afflué pour découvrir deux dispositifs artistiques spectaculaires, pensés pour éveiller les sens et susciter le dialogue. Une réussite manifeste, à la hauteur des ambitions d’un festival qui réinvente la médiation culturelle sur fond de mobilisation écologique.
Une immersion artistique multisensorielle et accessible
Le pavillon Immersion, installé au Palais des Expositions dans l’espace nommé La Baleine, a transporté les visiteurs dans les profondeurs des océans grâce à Psychosphere, une oeuvre immersive signée Jakob Kudsk Steensen. L’artiste danois a imaginé un tunnel de 16 mètres de long tapissé de 120 m2 d’écrans LED, où se mêlaient images sous-marines, sons d’accordéon et extraits scientifiques. Le public, enveloppé dans cet environnement visuel et sonore, a été invité à ressentir la vie invisible qui palpite au coeur des volcans sous-marins des Açores et de Stromboli. Une oeuvre à la frontière de la science et de la poésie, qui a profondément marqué les esprits.
À quelques encablures de là, dans le Port de Nice, le bateau-musée d’Art Explora accueillait les visiteurs pour une autre expérience sensorielle : un parcours sonore en trois dimensions imaginé avec l’IRCAM, explorant les récits, les mémoires et les voix de la Méditerranée. Dans une autre salle, La plage de sable étoilé, une oeuvre de Nina Barbier et Hsin-Chien Huang en réalité virtuelle, proposait un voyage méditatif et contemplatif dans un paysage onirique mêlant mer, lumière et imagination.
Parmi les visiteurs : un public curieux et nombreux, mais aussi de nombreuses personnalités venues assister à la conférence internationale. Chefs d’État, ministres, diplomates, représentants de l’ONU ou d’ONG ont ainsi découvert le festival dans un contexte unique, où l’art servait de levier à la sensibilisation et à la diplomatie.

Un succès collectif porté par l’engagement local
Au-delà des installations, c’est aussi l’élan humain qui a donné à cette escale niçoise son ampleur. Soixante bénévoles se sont mobilisés aux côtés des équipes du festival, avec le soutien précieux des partenaires institutionnels et privés. Résultat : une fréquentation qui frôle les 30 000 personnes, et une forte couverture médiatique. Cette étape a su démontrer l’appétence du public pour des formats artistiques exigeants mais accessibles, ancrés dans les grands enjeux de notre époque, et intégrés aux temps forts politiques.
Avec cette première escale de 2025, Art Explora confirme sa vocation : proposer une programmation ambitieuse qui dépasse les murs des musées pour aller à la rencontre des publics, partout où le besoin d’émerveillement et de réflexion se fait sentir.
Trois escales méditerranéennes en ligne de mire
Dès la rentrée, le bateau-musée et les installations du festival reprendront leur route vers d’autres rivages. Première halte : Rijeka, en Croatie, du 12 au 21 septembre. La ville portuaire, déjà connue pour son dynamisme culturel, accueillera à son tour le pavillon immersif et des oeuvres spécialement sélectionnées pour l’occasion. Ensuite, cap sur Athènes, du 3 au 12 octobre, pour une escale entre antiquité et modernité. Enfin, du 25 octobre au 2 novembre, direction Limassol, à Chypre, où l’aventure s’achèvera pour cette saison 2025.
À chaque étape, le Festival Art Explora s’adapte au territoire, travaille avec des curateurs et curatrices locaux, et construit des partenariats avec les institutions, les écoles, les acteurs culturels et associatifs. Cette approche collaborative est au coeur du projet : créer du lien, ouvrir les imaginaires et rendre l’art accessible à toutes et tous, sans condition.

Un festival itinérant à l’ADN engagé
Depuis sa création, Art Explora défend une idée simple mais ambitieuse : faire circuler les oeuvres pour toucher de nouveaux publics, notamment ceux éloignés des pratiques culturelles. Avec son format nomade et ses installations de pointe, le festival réussit à créer des rencontres inédites entre art et société. Et c’est précisément ce qui s’est passé à Nice : un dialogue entre le monde artistique, le monde politique et le grand public, à un moment crucial pour la planète bleue.
Rendez-vous en septembre à Rijeka pour la suite d’un voyage artistique et citoyen en Méditerranée.