Qui pique en mer ? Le grand quiz des petites bêtes

Culture nautique
Par Le Figaro Nautisme

Méduse, vive, oursin… la mer a ses petits pièges, parfois invisibles, souvent urticants. Piqûres, brûlures ou simples frayeurs, les responsables sont plus nombreux qu’on ne le pense. Voici un petit guide, drôle mais utile, pour savoir qui pique vraiment – et pourquoi ça fait si mal.

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Méduse, vive, oursin… la mer a ses petits pièges, parfois invisibles, souvent urticants. Piqûres, brûlures ou simples frayeurs, les responsables sont plus nombreux qu’on ne le pense. Voici un petit guide, drôle mais utile, pour savoir qui pique vraiment – et pourquoi ça fait si mal.

Est-ce que toutes les méduses piquent ?
Presque toutes, oui. Même échouées sur la plage, certaines continuent à piquer, parfois pendant plusieurs heures. Leurs tentacules sont couverts de cellules urticantes appelées cnidocytes, capables de se déclencher au moindre contact. En Méditerranée, la plus fréquente est la Pelagia noctiluca, petite, transparente, avec des reflets violets. Elle est jolie... de loin. Une piqûre peut laisser des marques rouges pendant plusieurs jours, avec une sensation de brûlure immédiate.

Pourquoi on parle toujours de la vive ?
Parce que c’est un petit poisson qui sait se faire oublier... jusqu’au moment fatidique. Elle se cache dans le sable, surtout dans les zones peu profondes, et attend, immobile. Son arme : une épine dorsale venimeuse. Quand on marche dessus, le venin se diffuse rapidement, provoquant une douleur localisée, très vive (et très dissuasive). Certaines personnes ont même du mal à marcher pendant plusieurs heures. La solution en urgence : plonger le pied dans de l’eau très chaude, autour de 45 °C, pour désactiver le venin.

Est-ce qu’un oursin peut vraiment piquer ?
Oui, mais ce n’est pas une attaque. L’oursin est parfaitement immobile, c’est vous qui faites tout le travail. En marchant dessus, vous risquez de vous enfoncer plusieurs épines dans le pied. Celles-ci sont cassantes, parfois très fines, et peuvent rester coincées sous la peau. Cela peut faire mal, s’infecter, et devenir franchement désagréable si on ne retire pas tout rapidement. Certains oursons (notamment les noirs) sont particulièrement présents sur les rochers. Des sandales adaptées suffisent souvent à éviter l’incident.

On peut aussi se faire piquer en nageant, sans rien voir ?
Oui, et c’est même fréquent. Il n’est pas rare de sentir une petite brûlure sur la peau alors qu’aucune méduse n’est visible à l’horizon. Cela peut venir de fragments de tentacules restés en suspension dans l’eau, ou de toutes petites larves urticantes. Dans certaines zones, notamment proches des bancs de méduses, la concentration de ces micro-agresseurs peut suffire à créer des irritations. Résultat : des petits boutons, des démangeaisons localisées, et parfois des traces rouges assez nettes sur la peau.

Et la fameuse physalie, on la croise vraiment en France ?
Oui, mais surtout sur la façade Atlantique, et pas toute l’année. La physalie ressemble à une méduse gonflable, avec un flotteur en forme de voile bleutée. Elle est en réalité un siphonophore, un organisme composé de plusieurs individus spécialisés (oui, c’est bizarre). Ses tentacules peuvent mesurer plusieurs mètres, et leurs piqûres sont particulièrement douloureuses, voire dangereuses. Elles peuvent provoquer des réactions allergiques, des malaises, et nécessiter une prise en charge médicale. En cas de signalement sur les plages, mieux vaut éviter la baignade, même en bordure.

Est-ce qu’on peut se faire piquer par autre chose qu’un animal ?
Pas vraiment piquer, mais certains éléments peuvent irriter. Par exemple, certains coraux mous ou algues filamenteuses tropicales contiennent des substances urticantes. Ce n’est pas fréquent en Méditerranée, mais dans les DOM-TOM ou certaines zones chaudes, il vaut mieux éviter de toucher les coraux, même s’ils paraissent inoffensifs. Et puis il y a les petits parasites invisibles, comme les larves de méduses ou certains planctons, qui provoquent parfois de légères irritations. Ce n’est pas grave, mais ça gratte.

Qu’est-ce qu’on risque vraiment avec ces piqûres ?
Dans la grande majorité des cas, pas grand-chose. La douleur est vive, parfois impressionnante, mais elle reste locale et temporaire. Cependant, certaines personnes peuvent faire des réactions plus importantes : gonflements, éruptions cutanées étendues, ou même malaise. Les enfants sont souvent plus sensibles, tout comme les personnes allergiques. Et puis certaines piqûres - notamment celles de la vive ou de la physalie - peuvent nécessiter un avis médical, voire un traitement adapté. Ce n’est pas la mer qui est dangereuse, c’est surtout l’impréparation.

Comment réagir après une piqûre ?
Avant tout, ne pas paniquer. Première chose à faire : rincer abondamment à l’eau de mer (surtout pas d’eau douce), ne pas gratter, et éviter les glaçons. Pour une piqûre de méduse, on peut passer une carte rigide (type carte bancaire) pour enlever les résidus. Pour une vive, l’eau chaude reste la meilleure solution. Et si la douleur persiste, ou si un gonflement apparaît, mieux vaut consulter. Quant aux remèdes maison comme l’urine... c’est un mythe. À oublier.

Ces petites bêtes ne cherchent pas la guerre. Elles piquent pour se défendre, ou par pur hasard. En prenant quelques précautions - éviter de marcher pieds nus dans les zones rocheuses, ne pas toucher ce qu’on ne connaît pas, se renseigner localement - on réduit largement les risques. Et si jamais une piqûre se produit... ce sera juste une anecdote salée de plus à raconter à l’apéro.

Et, avant de partir en mer ou de vous rendre sur une plage, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
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Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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