
Pourquoi l’automne change la donne
Le lieu jaune (Pollachius pollachius), cousin du cabillaud, suit les bancs de lançons, de sardines ou de sprats qui se rapprochent du rivage en automne. Cette abondance de nourriture dans des zones plus côtières attire les prédateurs et raccourcit les trajets des pêcheurs. Rochers, têtes de roches, cassures et épaves deviennent alors des points stratégiques.
À cette saison, les eaux se refroidissent progressivement et l’oxygénation y est meilleure, ce qui rend les poissons plus actifs. Les concentrations sont souvent plus fortes à proximité des zones rocheuses bien exposées au courant, véritables garde-manger naturels.
Observer et lire le terrain
L’automne est une saison où la mer « parle » davantage. Les chasses en surface, signalées par les oiseaux marins en effervescence, sont un indicateur précieux. Ces mouvements trahissent la présence de petits poissons... et donc de lieux jaunes embusqués. Les zones de courant et les plateaux rocheux sont particulièrement prometteurs à cette période.
Autre astuce : surveiller les changements de couleur de l’eau ou les lignes de démarcation entre deux masses d’eau. Ces « veines » attirent les fourrages et deviennent vite des points de passage pour les lieux. Un sondeur moderne permet de confirmer la présence d’un banc en profondeur, mais les signes visuels à la surface restent une clé incontournable.
Techniques et leurres adaptés
Le jigging léger reste l’arme favorite : des jigs de 40 à 80 g permettent de descendre rapidement dans la couche d’eau et de travailler de façon verticale. Mais l’automne est aussi la saison idéale pour tester le leurre souple, notamment les shads, qui imitent parfaitement les proies du moment. Les animations doivent rester vives, avec des accélérations pour déclencher l’attaque.
Le slow jigging, plus subtil, fonctionne bien lorsque les poissons sont méfiants. Dans des zones peu profondes, une simple récupération en linéaire avec un leurre souple monté sur tête plombée peut faire la différence.
Les pêcheurs plus traditionnels utilisent encore les appâts naturels, comme le maquereau ou le calamar en lamelles, redoutables sur des montages simples lorsqu’un banc s’installe sous le bateau. Ces appâts diffusent une odeur irrésistible et déclenchent parfois les plus beaux spécimens.

Un combat sportif
Trouver le lieu jaune est une chose, le remonter en est une autre. Ce poisson possède une puissance impressionnante, surtout lorsqu’il évolue dans 15 à 30 mètres d’eau. Les rushs sont secs, les départs violents : d’où l’importance de soigner son matériel, avec une tresse fine mais résistante, un bas de ligne solide et un frein bien réglé.
Les cannes courtes et nerveuses sont recommandées pour garder le contrôle, tout en profitant de la nervosité du combat. La prise d’un lieu jaune, même de taille moyenne, reste un moment sportif qui attire chaque année de nouveaux adeptes.
Les zones à privilégier en France
Sur la façade atlantique, de la Bretagne au Pays basque, les plateaux rocheux et les abords des îles sont des terrains de jeu réputés. En Manche, les falaises normandes et les bancs rocheux au large de Cherbourg concentrent de belles populations en automne. Même en Méditerranée, où l’espèce est moins fréquente, certains secteurs rocheux peuvent réserver des surprises. L’essentiel est de cibler des zones de courant, vivantes et riches en fourrages.
Au-delà du plaisir de la capture, l’automne offre aussi des lieux jaunes d’une chair ferme et savoureuse. Grillé, rôti ou poêlé, il séduit par sa finesse. Pêché près des côtes, il garde toute sa fraîcheur, pour le plus grand bonheur des amateurs de cuisine iodée. Les pêcheurs côtiers savent ainsi conjuguer sport et gastronomie, dans une saison qui rapproche la mer de leurs assiettes.
Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.