
Un territoire maritime sous haute protection
Créé par décret en 2007, le parc couvre 3 500 km2 entre les parallèles 48° 31' et 47° 59' Nord, du littoral jusqu’à la limite des eaux territoriales françaises. Deux secteurs en sont exclus : la rade de Brest et le Cap Sizun. Ce vaste périmètre englobe plusieurs bassins de navigation prisés - la presqu’île de Crozon, la baie de Douarnenez, l’archipel de Molène - et constitue une mosaïque d’habitats marins d’une rare richesse. Mais cette richesse impose vigilance. Certaines îles ou îlots, notamment au sein de la Réserve naturelle nationale d’Iroise, font l’objet de restrictions d’accès temporaires par arrêté préfectoral, en particulier entre avril et juillet pour protéger la nidification des oiseaux.
Règlementation : encadrer sans interdire
Le Parc naturel marin n’impose pas de règles uniformes, mais dispose d’un pouvoir d’avis fort, voire contraignant, sur toute activité ayant un impact potentiel sur le milieu marin. Cela inclut les projets portuaires, les manifestations nautiques, l’extraction de matériaux, et même certaines activités situées hors de son périmètre, dès lors qu’elles ont des effets sur le parc.
Les zones de mouillage sont particulièrement encadrées : qu’ils soient individuels ou collectifs, les mouillages doivent être autorisés et gérés de manière à éviter les ancrages sauvages, responsables de dégradations sur les herbiers, les maërls ou les habitats benthiques. Plusieurs zones équipées ont été aménagées avec des installations légères, respectueuses de l’environnement.

Ce qu’il faut savoir en naviguant
Naviguer dans le parc ne signifie pas renoncer au plaisir de la mer, mais simplement s’adapter à un environnement protégé :
o Mouillages sauvages : officiellement interdits, même s’ils existent encore. Ils sont appelés à disparaître au profit de zones aménagées.
o Véhicules nautiques à moteur (VNM) : interdits dans l’archipel de Molène, sauf pour rejoindre l’île de Molène par le chenal des Laz, dans un couloir strictement défini de 300 mètres (alignement au 264°), conformément à l’arrêté préfectoral n°2014/32.
o Pêche de loisir : autorisée dans certaines zones mais soumise à des restrictions (quotas, tailles, espèces, périodes). Se renseigner systématiquement.
o Plongée : possible, mais certains sites sensibles sont restreints, notamment pour des raisons de sécurité ou de biodiversité.
o Ports et infrastructures : certains sont très bien équipés, d’autres partagés entre la pêche et le transport. Le parc soutient les ports engagés dans la charte "ports partenaires", qui travaillent à des pratiques portuaires plus durables.

Des agents en mer pour sensibiliser et contrôler
Des inspecteurs de l’environnement commissionnés sont présents sur l’eau pour informer, surveiller, et si besoin, sanctionner. Ils peuvent intervenir pour constater toute infraction liée aux rejets, à la pêche, aux mouillages non autorisés ou aux atteintes aux milieux naturels. Leur rôle est avant tout pédagogique, mais aussi dissuasif.
Le Parc d’Iroise est un outil de médiation et de coopération entre acteurs du territoire : plaisanciers, pêcheurs, professionnels, collectivités. Il n’oppose pas nature et activités humaines, mais cherche à faire cohabiter durablement les usages. La charte des ports, la gestion raisonnée des mouillages, les campagnes de sensibilisation ou les suivis scientifiques vont tous dans le même sens : préserver un patrimoine naturel marin d’exception sans interdire la navigation.

À retenir avant de naviguer en Iroise :
- Vérifiez systématiquement les zones d’accès et de restriction, notamment autour de l’archipel de Molène et des îlots protégés.
- Évitez tout mouillage sauvage et privilégiez les zones aménagées.
- Respectez les interdictions spécifiques aux VNM et les arrêtés préfectoraux en vigueur.
- Renseignez-vous auprès des capitaineries et du site du Parc pour toute sortie (pêche, plongée, navigation).
- Utilisez des produits biodégradables à bord et ne rejetez rien en mer.
Naviguer en mer d’Iroise, c’est entrer dans un univers vivant, changeant, extraordinairement riche. Mais cette richesse repose sur un équilibre fragile, que chaque plaisancier peut contribuer à préserver. Connaître les règles, ce n’est pas s’enchaîner, c’est prendre part à une aventure collective : celle d’une mer libre... et vivante.
Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.