
Leur avance en point après leur quasi-sans-faute depuis le départ de Kiel le 10 août dernier, est la promesse d’une magnifique victoire collective sur The Ocean Race Europe, leur objectif de la saison. Les réactions de Paul Meilhat après le passage de la ligne.
Bouquet Final
Cette dernière étape de 7 jours 8 heures 13 minutes et 13 secondes entre Gênes et les bouches de Kotor, via un (très) grand détour par l’ouest, du côté des Baléares, puis par le Sud de la Sicile, n’a pas été celle d’une domination sans partage pour Biotherm qui a longtemps bataillé, pratiquement à vue, au sein d’un groupe de quatre puis de cinq bateaux.
Un judicieux décalage dans le sud-est de la Sicile pour aller chercher un vent plus favorable leur permet de prendre un léger avantage, à 600 milles du finish. Une marge fragile mais suffisante pour contrôler leurs opposants dans des vents erratiques, jusqu’au large des côtes grecques puis en mer Adriatique, avant d’enfin déflorer la ligne d’arrivée monténégrine.
« Cette arrivée était dingue, avec tous les semi-rigides autour, le bateau qui passait de 18 nœuds à 3 nœuds, le dernier virement dans les calmes, le décor magnifique, de nuit, dans les petits fjords du Monténégro. Il a fallu rester concentré jusqu’au bout. Une fois la ligne passée, il y a eu une forme de relâchement entre nous et une explosion de joie » a déclaré Paul Meilhat peu après le franchissement de la ligne.
Ce quatrième succès sur les cinq étapes de The Ocean Race Europe offre à l’équipe de Biotherm la victoire finale, avant même le parcours côtier programmé samedi prochain dans les Bouches de Kotor.
Interview de Paul Meilhat quelques minutes après le passage de la ligne : Quels sont tes sentiments à l’arrivée ?
« Au départ de Gênes, malgré notre avance confortable au classement, nous voulions continuer à naviguer de la même manière : rester à fond, rester appliqués dans une ambiance de plaisir, et ... gagner ! C’est beaucoup de fierté. Tout l’équipage s’est pris au jeu, chacun s’est donné au maximum pour contribuer à cette victoire et à la victoire sur The Ocean Race Europe. Ce soir, on pense aussi très fort à Jack Bouttell et à Sam Goodchild ».
Quels ont été les moments clefs de cette étape, quels efforts a t-il fallu déployer pour gagner ? « Il y a eu trois phases. La première dans la pétole pendant deux jours le long des côtes françaises avec une belle bagarre entre les concurrents. Puis, entre Porquerolles et jusqu’au tour de la Sicile, une partie très ventée. Avec des orages, parfois 40 nœuds de vent. Ce n’étaient pas nos conditions idéales.
Ça va vite, ça plante, tu dors mal, ce n’est pas hyper agréable et c’est surtout très fatigant. On retiendra le passage fantastique à Ustica (petite île au nord de la Sicile) sous les orages ! Puis, nouveau départ au sud de la Sicile et un bon coup stratégique qui nous permet de passer en tête. On fait parler notre vitesse sur mer plate et on creuse l’écart. C’était malgré tout stressant car il y avait beaucoup de bateaux à contrôler »
A chaque transition, en tout cas, il a fallu s’arracher car si tu 'rates le bus’, tu peux vite prendre 150 milles dans la vue. On s’est tout le temps mis la pression pour rester avec les leaders. Mais notre position au classement fait qu’on a certainement navigué libérés, peut-être plus que les autres » Cette victoire d’étape vous assure la victoire sur The Ocean Race Europe...
« On avait cet objectif qui était élevé mais réalisable. Nous nous sommes beaucoup préparés pour cela, techniquement, en termes organisationnel et en logistique. Rien n’a été laissé au hasard. Ça a été du très haut niveau à terre comme en mer. Nous avions vraiment ciblé cet objectif depuis le retour du Vendée Globe et on y a été à fond, en y mettant tous les moyens.
Ça a réussi et c’est vraiment génial. Maintenant, on va pouvoir prendre un peu de temps pour enfin faire la fête, parce que jusqu’à présent, personne ne s’est vraiment relâché. On va pouvoir partager tout cela avec l’équipe à terre qui a été un des ingrédients essentiels de notre réussite.»