Transat Café L'Or : pause gourmande de Lanzarote au Cap Vert
Entre escale technique, nouveau départ, repas sur le pouce et spectacles marins, la TRANSAT CAFÉ L’OR Le Havre Normandie se poursuit. Du petit-déjeuner à Lanzarote au dîner sous les grains du Pot-au-noir, les équipages continuent tous leur route vers la Martinique.
Petit-déjeuner à Lanzarote et au Maroc
Le réveil piquait un peu ce matin à bord de Association Petits Princes - Queguiner. En route vers Lanzarote pour une escale technique, Elodie Bounafous et Yann Eliès ont accosté avec un pincement au cœur : "c’est un peu dur pour le moral de lâcher les troupes." Heureusement, les galettes aux pommes caramélisées rapportées par l’équipe technique ont redonné le sourire à la navigatrice. Une pause bienvenue pour remettre le bateau et les marins à 100 % de leurs capacités. Le duo a pu reprendre la mer peu avant 14h.
Le long des côtes marocaines, Fabrice Amédéo prenait lui-aussi son petit-déjeuner à l’heure de la vacation. "Je suis en train de me préparer un English breakfast. C'est un sachet appertisé avec des œufs brouillés, une saucisse. Ensuite, j'aurai du poulet au curry vert thaïlandais avec du riz." Une alimentation équilibrée, essentielle pour ces marins qui brûlent un nombre phénoménal de calories à chaque manœuvre. Côté course, le skipper de FDJ United - Wewise, engagé dans une option Est près de la côte africaine, espère y trouver un souffle de vent pour rejoindre ses camarades à dérive Café Joyeux et Fives Group - Lantana Environnement. Une route qui lui a offert un spectacle nocturne unique : "le halo lumineux de Casablanca" et..."beaucoup de cargos".
Apéritif à La Corogne
A 13h, alors que les Espagnols n’ont pas encore commandé leurs premiers tapas, quelques curieux avaient sorti leur bateau de plaisance pour assister au départ des 37 Class40 depuis le port de La Corogne. La flotte avait fait escale en Galice pour se préserver de la forte dépression qui s’est abattue sur la côte atlantique ces derniers jours. Dans des conditions clémentes, les voiliers ont repris le large, cap sur La Martinique, avec 3200 milles à parcourir en laissant les Açores à tribord.
Trois bateaux n’ont pas pris le départ : RDT Logistic - Forvis Mazars (Renaud et Gilles Courbon) était encore à plus de 70 milles de la ligne de départ. Innovad.group - XLG (Jérôme Delire et Caroline Dieu) et Ocean Connect - The Sea Cleaners (Jean Baptiste Ternon et Gaëtan Thomas) sont quant à eux encore amarrés au port.
Les trois équipages ont jusqu’à mardi 4 novembre 13h locales pour repartir dans les temps.
Déjeuner au large des Canaries
Un second départ observé de loin par les autres classes, ravies que l’ensemble des concurrents retrouvent l’eau. C’est l’heure du déjeuner, mais tous les équipages ne sont pas rivés sur la carto, la fourchette à la main. En effet, à bord de Coup de Pouce, "on est à l'heure espagnole !" Plaisante Manu Cousin. Le binôme tente, tant bien que mal, de respecter les horaires terriens. "On essaye de se caler sur les repas de la maison, à peu près aux heures TU (temps universel). On est un petit peu en retard aujourd’hui." Désormais les plats ont changé de saveur et nécessitent moins de cuisson. "Avec la chaleur qui arrive, on commence à mettre les shorts, les t-shirts ... et à sortir plutôt les salades et les choses fraîches que le boeuf bourguignon appertisé."
Pendant ce temps, sur Fives Group - Lantana Environnement, Masa savoure son plat indonésien tandis que Louis Duc reste fidèle au traditionnel sandwich pâté. Samantha Davies est affairée à filmer les dauphins affamés autour du bateau. "Je pense qu'ils chassent du poisson parce que les oiseaux sont là", observe la skippeure d’Initiatives Coeur. Et ils ne sont pas les seuls, la navigatrice avoue volontiers qu’avec Violette elles ont un bon appétit. "On s’est beaucoup dépensé depuis le début de la course, plus qu'on a mangé." Se nourrir mais aussi s’hydrater. "J'ai une grosse gourde d’eau avec des électrolytes parce qu'il fait chaud et on a pas mal transpiré avec toutes les manœuvres qu'on a faites ce matin. On a aussi des chocolats, des pâtes de fruits... plein de bonnes choses."
Goûter ou Tea-Time sur l'eau
Quand vient l’heure du goûter, il est un rituel immuable que Samantha Davies ne raterait pour rien au monde "y compris quand c’est la guerre avec 40 nœuds" : le thé. Qu’il accompagne le petit-déjeuner ou s’invite à l’heure du goûter, il s’accompagne toujours de "petits gâteaux au gingembre achetés en Angleterre." Un péché mignon bien différent de celui de Fabrice Amédéo qui avoue avoir un petit faible pour "une boîte de conserve de foie de morue" lorsqu’il est en mer. Et si Manu Cousin et Jean-Baptiste Daramy ont "plein de biscuits, de bonnes choses, et de bonnes spécialités vendéennes", les filles d’Upwind by Merconcept avouent volontiers avoir le palais plutôt salé. "On préfère la charcuterie et le fromage sous vide qu'on a hyper bien préparés de notre petite fromagerie locale Hops And Cheese de Concarneau", explique Anne-Claire Le Berre. "On traverse souvent l'Atlantique avec eux."
Pot-au-noir au dîner
Plus au Sud, c’est plutôt la soupe à la grimace. Les trois premiers ULTIM ont pénétré dans le Pot-au-noir, cette grande pochette surprise météorologique que redoutent bien des navigateurs. "Il est fidèle à lui-même" sourit Benjamin Scwhartz sur Sodebo ULTIM 3. "En journée, la convection diminue, il y a moins de grains, d’orages. Actuellement, on a 5 nœuds de vent, on avance à 8 nœuds, ce qui est à la fois peu et à la fois pas si mal par rapport à ce qu'on a vécu ces dernières heures." Éole au repos et des sargasses qui malheureusement se multiplient à l’approche de l’hémisphère sud. "Au moment où je te parle, il y a une langue qui fait une centaine de mètres, sûrement une petite démarcation d'une ligne de courant remplie de sargasses", observe Benjamin. "Ce n'est pas un bon signe pour la suite, mais à nos vitesses, on a de la chance, ça ne gêne pas trop nos bateaux." Malgré la fatigue, il faut rester vigilant et alerte le temps de traverser ce passage délicat. "La prochaine grosse période de repos, ce sera quand on sera de l'autre côté."