Pêche en mer : le slow jigging, tendance passagère ou véritable révolution ?

Pêche en mer
Par Le Figaro Nautisme

Né au Japon il y a une quinzaine d’années et désormais adopté sur toutes les mers du globe, le slow jigging bouleverse la pêche sportive. Technique subtile, ultra-ciblée, elle séduit autant les passionnés confirmés que les pêcheurs en quête d’efficacité sans épuisement. Mais faut-il y voir une véritable révolution ou simplement une mode passagère ?

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Né au Japon il y a une quinzaine d’années et désormais adopté sur toutes les mers du globe, le slow jigging bouleverse la pêche sportive. Technique subtile, ultra-ciblée, elle séduit autant les passionnés confirmés que les pêcheurs en quête d’efficacité sans épuisement. Mais faut-il y voir une véritable révolution ou simplement une mode passagère ?

Une approche radicalement différente

Le slow jigging repose sur un principe simple : faire travailler un jig métallique de manière lente, fluide et contrôlée, souvent à quelques mètres du fond. Contrairement au speed jigging, où la rapidité et la puissance sont recherchées, ici tout est question de relâchement et de rythme. Le scion de la canne, plus souple et sensible, donne vie au leurre par de petits relevés suivis de phases de descente contrôlée. C’est dans cette chute que le jig papillonne et attire l’attaque. L’objectif : imiter un poisson blessé ou affaibli, proie facile pour des carnassiers comme le denti, le pagre, la sériole, le mérou, mais aussi certains pélagiques en chasse basse.

Pourquoi ça cartonne

Trois raisons expliquent l’efficacité du slow jigging :
o Un mouvement naturel : la nage papillonnante en descente imite parfaitement une proie vulnérable.
o Un temps d’exposition maximal : le leurre reste plus longtemps dans la zone où chassent les poissons.
o Moins de fatigue : animations douces et canne adaptée permettent de pêcher des heures sans se ruiner les bras.
Cette méthode excelle là où les carnassiers sont méfiants ou peu actifs, comme après un coup de mer ou dans des zones très fréquentées par les pêcheurs.

Pas qu’un effet de mode

Dans certaines zones méditerranéennes, le slow jigging a permis de relancer des spots délaissés. Les prises sont parfois moins nombreuses qu’avec des techniques agressives, mais souvent plus belles. Les compétiteurs l’ont adopté, et les fabricants développent désormais des gammes entières : jigs asymétriques, revêtements holographiques, hameçons assist haut de gamme... On voit aussi apparaître des cannes spécifiques, à action lente et progressive, conçues pour exploiter pleinement cette animation.

Les conditions pour réussir

Si le slow jigging est redoutable, il demande un vrai sens de l’observation :
o Choisir le poids du jig en fonction de la profondeur et du courant.
o Adapter l’animation selon l’activité des poissons (plus ou moins de pauses, amplitude plus large ou plus serrée).
o Lire correctement le sondeur pour placer son leurre au bon niveau.
En revanche, dans les courants très forts ou sur des espèces ultra-rapides, un jigging plus nerveux peut rester plus efficace.

Verdict

Le slow jigging n’est pas qu’une mode Instagram : c’est une véritable évolution technique qui ouvre de nouvelles perspectives aux pêcheurs sportifs. Accessible, précis, et terriblement addictif, il offre une autre manière de traquer les carnassiers... et pourrait bien, pour beaucoup, devenir la technique de référence.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...