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Le spécialiste des catamarans haut de gamme a eu chaud : passage en procédure de sauvegarde, restructuration financière et cessions d’actifs. Mais en 2012, Poncin Yachts a choisi de miser sur le haut de gamme pour renouer avec les profits.
En 2011/2012, Poncin Yachts avait un objectif : la réorganisation financière du groupe. La conséquence la plus marquante de cette ambition a été la vente définitive de sa filiale Harmony Yachts, propriétaire du site industriel de Marans en Charente Maritime, le 6 décembre dernier. Le même jour, le spécialiste de la plaisance annonçait le renforcement de sa trésorerie grâce au financement à l’innovation de 0,8 millions d’euros, de la part d’Oseo, pour son programme Catana 59. Ces annonces ont fortement rassuré les marchés financiers puisque le vendredi 7 décembre, Poncin Yachts a signé l'une des plus fortes hausses des valeurs de petite et moyenne tailles à la Bourse de Paris.
Le luxe comme bouée de sauvetage
L’offre commerciale de Poncin Yachts se concentre désormais sur le segment des catamarans de luxe - des bateaux de 50 pieds et plus - soit l’une des rares niches qui résiste à la crise du marché nautique. Cette gamme, qui offre des marges brutes conséquentes, est très largement destinée à une clientèle étrangère, le chantier Catana réalisant 90% de son chiffre d’affaires à l’export. Le dernier né du chantier, le Catana 59, présenté en septembre dernier au Festival de la plaisance de Cannes, a déjà trouvé son public : cinq commandes ont été enregistrées, dont la dernière au Salon Nautique de Paris. Les unités ont convaincu des clients australien, français, russe, suisse et belge. A peine trois mois après son lancement, le premier modèle de la nouvelle génération de Catana dispose donc d’un carnet de commande de 10 M€. Cette commercialisation offre une visibilité sur 18 mois avec des dates de livraison situées en 2014 pour les dernières ventes, la première unité sera livrée au printemps 2013.
La R&D pour la vitesse
« Pour réussir, il faut avoir un vrai territoire, explique David Etien, directeur financier du groupe. Le nôtre, c’est la vitesse et le luxe. » Pour lancer le Catana 59, Poncin Yachts a consacré plus de 2 M d’euros en terme d’investissement recherche & développement. « Cette R&D servira les deux prochains modèles", précise David Etien. Dans les 18 mois à venir, le chantier livrera un 53 pieds et un 70 pieds, avec la même plateforme technique, la même philosophie que le Catana 59. "Nous avons le sentiment d'avoir conçu un vrai programme architectural sur le 59 que nous souhaitons décliner pour un petit et un très grand frère", explique Olivier Poncin, le PDG. Poncin Yachts s’inspire des innovations testées sur les voiliers de course comme l’utilisation du carbone ou des dérives courbes. « Pour répondre aux attentes de nos clients en terme de vitesse, nous avons un souci constant de légèreté: il faut être esthétique mais sans céder à des éléments au poids délirant », ajoute le directeur financier de Poncin Yachts. Le Catana 59 est livré avec un certficat de pesée. "Par rapport au modèle précédent, nous avons gagné deux tonnes en choisissant le carbone et deux tonnes sur l'aménagement", précise Olivier Poncin.
Le groupe tient à conserver une construction entièrement française, « car nous tenons à la noblesse des matériaux », explique David Etien qui précise qu’en terme de commercialisation : « Nous avons besoin de vendre 25 bateaux par an pour être heureux » Avec un prix moyen par unité à 1,3 million d’euros, le groupe vise un potentiel d’une grosse trentaine de millions d’euros de chiffre d’affaires.
Le groupe Poncin Yachts peut aussi compter sur les services de sa seconde filiale, Port Pin Rolland qui a atteint ses plus hauts niveaux historique en 2011/2012. Port Pin Rolland permet la manutention et la réparation de bateaux à voile et à moteur des clients du groupe.
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