Tout savoir sur l'antifouling ou comment bien préparer la carène

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Au fil des années, en particulier lorsque l’on utilise des antifoulings à matrice dure, les couches s’accumulent sous la coque du bateau donnant à la carène un aspect granuleux pas vraiment propice à une bonne glisse. Pour lui redonner son aspect d’origine plusieurs solutions sont envisageables. Elles vont du nettoyeur haute pression à l’hydrogommage.

Le nettoyeur haute pression permet d'ôter un maximum de salissures mais pas les couches d'antifouling à matrice dure. ©Albert Brel
Au fil des années, en particulier lorsque l’on utilise des antifoulings à matrice dure, les couches s’accumulent sous la coque du bateau donnant à la carène un aspect granuleux pas vraiment propice à une bonne glisse. Pour lui redonner son aspect d’origine plusieurs solutions sont envisageables. Elles vont du nettoyeur haute pression à l’hydrogommage.

Ce qu’il faut faire dès la sortie de l’eau

Dès la sortie de l’eau du bateau, il est nécessaire d’ôter sans attendre les coquillages, algues et détritus qui ont pris possession de la carène. Si l’on attend ne serait-ce que quelques heures, il sera beaucoup plus difficile de le faire. Dans les zones à marées, la majorité des plaisanciers font eux-mêmes le carénage soit en s’échouant sur une aire réservée à cet effet soit en faisant appel à un professionnel (grue, travelift) qui sort le bateau de l’eau et le cale ou le place sur un ber sur une aire de carénage. Cette deuxième solution est celle retenue dans les zones sans marées. Une fois l'embarcation hors de l’eau, il faut sans attendre effectuer le nettoyage de la carène. Là, le plus efficace est le nettoyeur haute pression mais il n’ôtera pas toutes les salissures, en particulier les petits coquillages. Pour ces derniers, la raclette manuelle reste la meilleure solution.

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Le carénage doit se faire une aire réservée à cet effet !© Albert Brel

L’examen de la carène, du passe-coque, de l’arbre, de l’hélice, des anodes, etc.

Une fois la carène nettoyée, il faut vérifier les passe-coques (sorties et entrées d’eau), ôter les coquillages qui y ont élus domicile, mais aussi l’arbre, l’hélice, la chaise, l’embase ainsi que les anodes. Il est normal que celles-ci dites sacrificielles se dégradent et soient changées une fois par an. Reste l’examen de la carène. Si vous utilisez un antifouling à matrice dure, ses éléments actifs se sont plus présents mais une couche de peinture reste sur la carène. Au fil des années, les couches se superposent et forment une épaisseur rugueuse qui est néfaste à la marche du bateau et augmente la consommation de carburant. Avec un antifouling auto-polissant, ce phénomène est moins sensible. Ce produit, lorsque le bateau navigue, se dilue dans la mer. Suivant l’épaisseur de l’ancienne peinture sur la carène, il arrive un moment où il faut la remettre à nu.   

Revenir au gelcoat d’origine

Si vous envisagez un traitement osmose curatif, la carène doit être remise à nu. Là, pas d’alternative, il faut tout ôter y compris le gelcoat, afin que la fibre puisse sécher. Pour le faire plusieurs solutions existent telles que le brûlage, le sablage ou plus généralement le rabotage. Pour simplement enlever les couches d’antifouling, deux solutions permettent un nettoyage efficace : l’hydrogommage et l’aérogommage.

L’hydrogommage et l’aérogommage : les solutions pour revenir au gelcoat d’origine

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L'aérogommage est une technique efficace pour remettre une carène à nu mais il ne peut être effectué que par un professionnel.© Albert Brel

C’est un procédé qui permet de nettoyer naturellement une surface en projetant, à basse pression (0,3 à 5 bars), un mélange d’eau et de granulats très fins (particules minérales ou végétales). Ce mélange est véhiculé vers la buse d’un pistolet dont la chambre transforme la force pneumatique en énergie tourbillonnaire (effet Vartex). Ce tourbillon se déplace parallèlement à la surface à nettoyer sans altérer le support. Cette technique qui respecte l’environnement et les surfaces traitées, est largement employée pour nettoyer les monuments historiques, les chaînes de fabrication alimentaire, les tags, graffitis et affichages sauvages, et, depuis quelques années, est adoptée dans le domaine de la plaisance. Dans le cas de l’aérogommage, la projection du granulat se fait avec de l’air, toujours sous faible pression (0,2 à 10 bars). Une carène ainsi traitée redevient parfaitement lisse et le gelcoat aussi brillant que sur un bateau neuf. A ce stade, on a tout loisir de l’examiner, de mesurer son taux d’humidité et de détecter d’éventuelles traces ou cloques d’osmose. Dans la majorité des cas, il n’y a que quelques petites reprises de gelcoat à effectuer avant de la recouvrir d'antifouling soit directement soit en appliquant avant une sous-couche d’adhésion (primaire). Ces deux procédés nécessitent un appareillage spécifique que seul un professionnel possède. Si vous pensez faire un tel traitement, le mieux est de vous adresser aux spécialistes de votre région. Ce sont, bien souvent, des sociétés indépendantes qui se déplacent avec leur matériel sur les aires de carénage adaptées. Pour éviter toute pollution, les produits utilisés (granulats et peinture antifouling) doivent être récupérés, de même que l’eau dans le cas de l’hydrogommage.

 

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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