Pratique : comment bien vérifier votre matériel de sécurité

Equipements

A bord, un équipement de sécurité est obligatoire. Non seulement, il doit être conforme à la législation et répondre à la catégorie de navigation mais il doit aussi être en état de fonctionner et non périmé. Certains équipements possèdent une date de péremption, d’autre pas, ce n’est pas une raison pour ne pas les vérifier.

Balise de sécurité : la batterie doit être changée périodiquement ©Albert Brel
A bord, un équipement de sécurité est obligatoire. Non seulement, il doit être conforme à la législation et répondre à la catégorie de navigation mais il doit aussi être en état de fonctionner et non périmé. Certains équipements possèdent une date de péremption, d’autre pas, ce n’est pas une raison pour ne pas les vérifier.

Les gilets de sauvetage

On trouve sur le marché, deux types de gilets : les traditionnels et les gonflables.

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Gilets standard et gonflable© Albert Brel

La flottabilité sur un traditionnel est assurée par de la mousse de polyéthylène. Ils ne comportent pas d’éléments périssables et, de ce fait, n’ont pas de date de péremption. Il suffit simplement de vérifier qu’ils sont en bon état, que l’enveloppe en tissu polyester n’ait pas de déchirures et que la fermeture, les sangles, la ceinture et la sous-cutale ne soient pas détériorés. Si l’enveloppe extérieure est déchirée, le gilet est à changer. Si vous avez pris la précaution en fin de saison de les laver à l’eau douce et de les entreposer au sec, en principe, il n’y a pas de problème.

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Déclenchement manuel du gilet© Albert Brel

Sur les gilets gonflables, le gonflement est assuré par une bouteille de gaz munie d’un système de déclenchement. Suivant les modèles, ce système est constitué soit d’une pastille hydrosoluble (sel) qui se désagrège au contact de l’eau et libère le percuteur de la bouteille soit par une soupape hydrostatique qui s’ouvre sous la pression de l’eau (Hammar) et libère le percuteur. Tout d’abord, comme sur un gilet traditionnel, il faut vérifier son état général (déchirure, usure des sangles, etc.). Ensuite, il faut le gonfler manuellement, en effet, tous les gilets possèdent un embout buccal donc l’utilisation de la cartouche de gaz n’est pas nécessaire. Cet embout est prévu comme gonflage d’appoint, de secours mais aussi pour dégonfler le gilet après usage. On peut également l’utiliser pour contrôler qu’il n’y a pas de fuite sur le gilet. Une fois ces points constatés, reste la bouteille et son système de déclenchement. Sur la bouteille, il y a une date de péremption gravée. Il est impératif de la changer lorsqu’elle arrive à la date indiquée. On trouve sur le marché des kits de rechange pour tous types de gilets gonflables. Il est important que le système corresponde au modèle du gilet et la cartouche au poids inscrit. Ce poids, suivant les modèles, varie de 24 à 60 grammes. Un poids trop petit ne gonflera pas complètement le gilet, trop grand, il le déchira. Si vous constatez un défaut sur la bouteille (oxydation) ou sur le déclencheur, pas d’hésitation changez l’ensemble. Contrairement au gilet traditionnel, on ne peut pas laver un gonflable à grande eau au risque de déclencher son gonflement. Il faut ôter le sel et les salissures avec une éponge et de l’eau douce.

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Système de déclenchement avec pastille de sel© Albert Brel

Fusées, feux, fumigènes

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Feux à main© Albert Brel

Tout ce matériel obligatoire a de graver sur son enveloppe la date de fabrication ainsi que la date de péremption. Cette dernière doit être respectée. A bord, on doit avoir uniquement le matériel réglementaire. Si vous gardez des produits périmés (fusées, feux, fumigènes), même en bon état, en cas de contrôle, vous êtes en effraction. A partir du moment où ce matériel est rangé à bord dans un endroit sec, il n’y a pas d’entretien. S’il a pris l’humidité, il devient dangereux. Rien ne vous empêche d’avoir à bord, en plus des produits homologués, des équipements non homologués comme pistolet lance fusée, fusées radarisables, signal jour/nuit, lance amarre, etc. Mais, attention, sur certains de ces produits (fusées, feux), il y a une date de péremption.  

Les extincteurs

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Extincteur A B C à poste© Albert Brel

En plaisance, on a des extincteurs portatifs, fixes et des automatiques. Suivant le type de feux, on trouve des modèles A pour éteindre les matières sèches (papier, bois, textile), B pour les hydrocarbures et C pour le gaz (butane propane). Quel que soit le modèle, il est indiqué sur le corps : son type, sa date de fabrication et celle de péremption. Les modèles portatifs utilisés sont polyvalents et remplis de poudres sèches répondant aux normes A, B et C. Ils peuvent être utilisés sur tous types de feux (sauf les métaux). On trouve également ce type d’extincteur en fixe à déclenchement automatique pour les compartiments moteur. Il se déclenche automatiquement lorsque la température est supérieure à 79°C. Les extincteurs à mousse (A, B, C) peuvent être également utilisés sur des feux d’origine électrique ou électronique. Sur ce type de feux, ils ont l’avantage par rapport à la poudre de ne pas endommager les installations. Pour les compartiments moteur, on a également des modèles fixes à gaz CO² (type A et B) à commande à distance ou portatifs. L’intérêt de ces derniers, conçus pour être utilisés dans des locaux fermés (compartiment moteur), est qu’ils ne provoquent aucun dommage aux installations et sont sans danger pour l’homme. Un extincteur et son système de percussion doivent être propres et pas oxydés (percuteur métal). Il doit être vérifié ou changé à la date de péremption. Sur les petits modèles (1 ou 2 kg), il est préférable de les changer. En principe, les magasins reprennent les périmés.

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Déclenchement automatique sur extincteur dans le compartiment moteur© Albert Brel

Le radeau de survie

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© Albert Brel

Le radeau de survie a une durée de vie de 10 à 12 ans voire 18 ans suivant la date de fabrication, le modèle et la marque. Tous les radeaux exigent une vérification dans un centre agréé suivant les recommandations du constructeur. Cette vérification doit être faite tous les 3 ans. Sur le carnet de visite, attaché au radeau, les points vérifiés et changés sont mentionnés. Un radeau est un équipement onéreux qui demande peu d’entretien. A bord, ne l’utilisez pas comme siège ou comme établi, rangez-le sur un support prêt à être mis à l’eau. Pour l’hivernage, si vous en avez la possibilité, entreposez-le dans un endroit sec.

Electronique

Pour une navigation semi-hauturière (6 à 60 milles), une VHF fixe est obligatoire. Sur ce matériel, il faut simplement s’assurer qu’elle fonctionne. Pour cela, appelez une capitainerie ou, de préférence, un sémaphore pour un essai radio. Si elle fonctionne bien en réception et mal en émission, la cause est bien souvent due à l’antenne (connecteur ou câble défectueux). Un modèle portable étanche est obligatoire à plus de 60 milles. Il faut veiller au bon état de sa batterie (ou piles). En cas de problème, vérifier leurs contacts. Une balise EPIRB programmée au numéro MMSI du bateau est obligatoire pour une navigation hauturière. Cette balise a une batterie interne qui doit être changée suivant le modèle au bout de 5 à 10 ans par un centre agréé. Un bouton permet de vérifier son bon fonctionnement.

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Eclairages portatifs© Albert Brel

Les éclairages portatifs (torches, lampes) doivent être vérifiés, les piles changées ou les batteries rechargées. Comme pour l’éclairage individuel, prenez des équipements de qualité et étanches.

Eclairage individuel et collectif

A partir de la navigation côtière, un éclairage individuel est obligatoire par personne embarquée. Ce matériel n’étant pas homologué, ne prenez pas pour autant des produits bas de gamme qui ont peu de chance de fonctionner le jour où vous en aurez besoin. Préférez des feux ou des lampes flash étanches, alimentés par batterie Lithium d’une durée de vie de 5 ans et d’une autonomie de 8 heures en fonctionnement à ceux alimentés par piles car il faut les changer annuellement. Cet éclairage doit être porté sur le gilet.

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Eclairage individuel sur gilet© Albert Brel

La bouée couronne doit être équipée d’un feu à retournement. Les feux standard sont équipés de piles (4 piles R20), à changer annuellement. L’inconvénient de ce type de feu est l’oxydation des contacts électriques, bien souvent, elle ne fonctionne pas ou d’une façon aléatoire à cause d’eux. Comme pour les éclairages individuels, il est préférable de prendre des feux étanches qui ont une autonomie de 2 heures et une durée de vie de 5 ans. Ils ne requièrent aucune maintenance ni remplacement de pile.

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Cornes de brume© Albert Brel

La corne de brume peut être manuelle ou à partir de gaz liquéfié. Pas de difficultés pour tester les manuelles. Pour celles à gaz, il faut vérifier que la bouteille ne soit pas vide, il est prudent d’en avoir une de rechange à bord.

Trousse de secours

Elle est obligatoire à partir de la navigation semi-hauturière (plus de 6 M d’un abri). Suivant la catégorie de navigation (semi-hauturier ou hauturier), elle comporte des produits dont certains périssables. Avant la saison, vérifiez son contenu, remplacez les produits arrivés à terme et ceux manquants. Rien ne vous empêche de la compléter avec des produits personnels.   

N’attendez pas le dernier moment

Les stations de contrôle pour les radeaux sont souvent débordées en début de saison et peuvent demander plusieurs semaines pour la révision. Un conseil, donnez le radeau en fin d’hiver pour être sûr de le récupérer aux beaux jours. Pour l’ensemble du matériel de sécurité, si vous avez pris soin de le nettoyer, de retirer les piles et de le stocker au sec, le réarmement ne devrait pas poser de problème.

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Carnet d'entretien du radeau© Albert Brel

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…