Essai BENETEAU Antares 12 : la croisière hors-bord

Dans les années 70-80, les Antares ont fait les beaux jours du chantier dans le segment du pêche-promenade. Puis petit à petit, les modèles ont pris de la taille et plus de confort pour constituer au début des années 2000 des modèles de croiseurs plus confortables et polyvalents en motorisation in-bord. Mais depuis quelques années, les motorisations ont quitté les cales pour rejoindre les tableaux arrière. Pour la gamme Antares qui commence avec le 6, c’est le 9 qui en a été le premier témoin. Plus de place à l’intérieur, grande soute sous le cockpit (dans laquelle on peut disposer d’un stabilisateur Seakeeper), plus de puissance, sont les avantages évidents. Cela facilite aussi grandement l’entretien et l’évolutivité des motorisations installables, peut-être jusqu’à l’électrique un jour. La 11 Fly a occupé le fauteuil du flag ship pendant deux ans avant de céder la place aujourd’hui à cette nouvelle 12, qui chapote cette série de sept longueurs et, n’est pas proposée en version sedan. En voyant les trois hors-bords Mecury Verado sur le tableau arrière, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec la Merry Fischer de Jeanneau et sommes un peu perplexe quant à la stratégie annoncée de ne pas faire de doublons au sein de groupe. Alexis Chas, le chef de produit, s’empresse de nous préciser que cette politique est effectivement valable sur les marchés de niche, mais sur le segment de la vedette de croisière entre 10 et 13 mètres (la berline familiale à nous les plaisanciers) la concurrence est rude et l’importance des ventes autorise un complément d’offre.
Un look séduisant rappelant les ainées
Le coup de crayon de Sarrazin Design s’est assuré de reprendre les fondamentaux de la lignée. On ne peut s’empêcher de penser à la 13,80, qui avait particulièrement marqué les esprits, en observant le liston qui marque cette élégante ligne de fuite sur le bordé tout en préservant une hauteur de pavois sécurisante au niveau du cockpit. Alors que l’ancienne 12 faisait la part belle au fishing avec sa console de barre à l’arrière du flybrige, la nouvelle se consacre plus à la croisière tout confort. Banquette en U, plancha équipent le flybridge pour le farniente. Au même titre, la plage avant avec ses bains de soleil transformables et le cockpit arrière avec sa grande banquette en L convertible en bain de soleil agrémentent la vie en extérieur. D’autant mieux que le pavois qui se baisse offre une surface plus grande. La transition avec l’intérieur se fait par une baie vitrée s’ouvrant sur toute la largeur qui, de fait, estompe la transition en offrant une circulation totale. Carré transformable d’un bord et cuisine en long de l’autre ne déroge pas à la coutume de la gamme. C’est en descendant aux cabines que l’évolution est plus marquée. La cabine propriétaire offre des volumes très intéressant avec une salle d’eau privative. La hauteur sous barrot de la cabine centrale ne fait pas craindre d’exiguïté pour les invités. Elle possède aussi sa salle d’eau, mais qui sera partagée avec les invités du jour ou les occupants de la troisième cabine. Cette dernière cabine capsule est très cosy et surtout complètement modulable pour adapter les aménagements à votre besoin. Avec le carré transformable, huit personnes peuvent ainsi passer la nuit à bord.
Plus de performance
L’Antares 12 est disponible avec deux hors-bords de 400 cv ou trois de 300 cv. Ce sont les dernières générations de Mercury Verado V8 de 300 cv et V10 de 400 cv. Mais notre excitation quant à l’essai qui se profile retombe à plat, la sortie du Port de Ginesta est devenu impraticable avec de gros rouleaux qui déferlent et qui ont encore monté depuis notre essai avec la Wellcraft 355, à retrouver ici. Notre frustration quant au manque de sensations de navigation demeure tandis que celle d’avoir des relevés de performance est gommée, non pas d’un coup de crayon, mais d’un coup d’application. Depuis deux ans, le groupe a développé un système de gestion du navire à distance. Avec Seanapps, on accède à toutes les infos du bord et aussi de la mécanique en se connectant sur son smartphone. Ainsi les navigations qui sont réalisées sont enregistrées en direct et constitue un journal de bord qui regroupent les informations. On voit ainsi que 30 nœuds sont atteignables avec 2 x 400 cv et 35 nœuds avec 3 x 300 cv. Par mer belle, la consommation s’est établie à 140 litres/heures à 18 nœuds octroyant ainsi une autonomie de 150 milles. Ces informations, qui sont d’ailleurs compilables en statistiques, apprennent que la majorité des plaisanciers naviguent très souvent à 10 nœuds.
Notre avis
Plus orientée sur la croisière familiale, confortable et rapide, cette nouvelle Antares 12 décuple les espaces habitables avec des espaces hautement modulables. L’ergonomie est sereine partout à bord et les innovations technologiques sont au service du confort et de la décontraction. On aurait néanmoins aimé la possibilité d’une motorisation plus modeste, permettant d’atteindre 20 ou 25 nœuds et plus économe en navigation de croisière. Mais l’évolutivité qu’offre la disposition hors-bord est complaisante. Et puis qui sait ? Il y a sans doute déjà ce type de vedette au sein du groupe.
Les +
Vedette complète et cohérente
Vitesse de pointe et de croisière intéressante
Espaces de vie très beaux et variés
Les –
Siège de pilotage pas assez large à l’intérieur
Manque une motorisation plus modeste au catalogue
Tarifs
A partir de (avec 3 Mercury 300 cv XL) : 457 800 € HT
Prix version exposée : + de 600 000 € HT
Fiche technique
Longueur hors tout : 12,97 m
Largueur : 3,78 m
Tirant d’eau : 1,10 m
Tirant d’air : 4,90 m
Déplacement lège : 9,1 t
Capacité carburant : 1 174 l
Capacité eau : 400 l
Cabines : 3
Couchages : 8
Motorisation maximum : 3 x 300 cv Mercury V8
Vitesse max : 36 nds
Catégorie : B-10 / C-12