Le point sur les dernières générations de radars

Equipements

Face aux nouvelles instrumentations (AIS, camera, etc.), le radar reste l’un des équipements préférés du navigateur. Dès son apparition en marine, il a été installé sur les grands yachts, ensuite l’évolution des techniques a permis de réduire son encombrement et sa consommation électrique et il a migré vers les bateaux moteur puis les voiliers. Qu’en est-il aujourd’hui avec les toutes dernières technologies ?

Face aux nouvelles instrumentations (AIS, camera, etc.), le radar reste l’un des équipements préférés du navigateur. Dès son apparition en marine, il a été installé sur les grands yachts, ensuite l’évolution des techniques a permis de réduire son encombrement et sa consommation électrique et il a migré vers les bateaux moteur puis les voiliers. Qu’en est-il aujourd’hui avec les toutes dernières technologies ?

Un petit rappel sur l’évolution du radar

A l’origine, les radars étaient installés à terre. Ils permettaient de surveiller les côtes. Il fallut attendre 1938 pour les voir apparaître sur les navires de l’Amirauté britannique. A la fin de la guerre, la technique était au point ce qui permit une utilisation aussi bien en terrestre qu’en maritime et en aérien. Jusqu’en 1985, seuls les yachts à moteur en étaient équipés. Les deux raisons principales étaient la consommation électrique importante et l’encombrement. A partir de cette date, l’arrivée des écrans à cristaux liquides, les nouvelles technologies permettant d’obtenir une image plein jour et l’encombrement réduit de l’antenne facilitèrent son installation sur pratiquement tout type de bateaux de plaisance voile et moteur.

Nautisme Article

Première évolution : écran couleur, micro-ordinateur, Wi-Fi

Au début des années 2000, l’arrivée en force de l’informatique et de la cartographie électronique apporte de nouveaux éléments pour le développement du radar. Les modèles à écrans à cristaux liquides monochromes (LCD) cèdent la place à la couleur et le traditionnel radar dédié se voit remplacé progressivement par des moniteurs multifonctions. Maintenant, on ne parle plus de radar mais d’écran multifonctions dont la fonction première est un lecteur de carte. En pratique, on se procure un moniteur couleur lecteur de carte sur lequel on peut interfacer une antenne radar, un sondeur, etc., en fait, toute l’instrumentation du bord. Malgré cette évolution, la liaison entre l’antenne et le radar restait filaire. Pour y remédier, Furuno a développé un radar Wi-Fi. Ce modèle dérivé des radômes DRS4D intègre un module qui lui donne la possibilité de communiquer sans fil avec un iPhone ou un iPad.

Nautisme Article
Furuno DRS4W iPad et iPhone

2023 : du magnétron à la compression d’impulsions une évolution significative

Tous les radars jusqu’à ces dernières années étaient équipés d’un magnétron placé sous le radôme de l’antenne. Cet élément a pour fonction d’émettre et de recevoir le signal. C’est une pièce maitresse et indispensable dans un radar. Bien que parfaitement maitriser, elle est fragile, consomme de l’énergie et demande un temps de préchauffage lorsque l’on met le radar sous tension. De plus, l’onde émise par un magnétron est une succession d’impulsions à intervalles réguliers ce qui permet de calculer la distance mais pas la vitesse de déplacement de l’écho. Pour remédier à ces contraintes, la majorité des constructeurs ont remplacé cette technologie par celle dite à compression d’impulsions (radar Doppler). Cette dernière présente de nombreux avantages parmi lesquels nous pouvons citer : pas de temps de préchauffage, une consommation électrique réduite et une image plus fine ce qui donne une meilleure distinction des cibles affichées sous différentes couleurs, par exemple rouge s’il y a risque de collision. Sur un radar à compression d’impulsions, l’émission étant continue (fréquence variable), on peut mesurer avec précision, par effet Doppler, en plus de la distance, la vitesse de déplacement de l’écho.

Nautisme Article
Simrad HALO20+ écran partagé

Allez plus loin avec la compression d’impulsions

Sur tous les modèles, quelle que soit la marque, la compression d’impulsions a permis aux constructeurs, non seulement de gagner en rapidité de mise en service, pas de temps de préchauffage, mais aussi de consommer moins d’énergie ou encore d’avoir un rayonnement moins dangereux lorsque l’on est dans le champs d’émission. Ce sont là des points importants mais les plus significatifs sont les fonctions offertes et l’interprétation de l’image qui n’est pas évidente sur un modèle traditionnel à magnétron.

Les nouvelles fonctions que l’on retrouve sur la majorité des modèles

Nautisme Article
PC-radar

Les nouvelles fonctions sont multiples et peuvent varier en fonction des modèles et des marques. Nous vous donnons 10 points qui nous ont semblés importants.

Ecran partagé : visualisation d’une cible proche et d’une lointaine.

Superposition de l’image radar et de la cartographie : lever de doute sur un objet fixe, par exemple, un rocher et un qui se déplace.

Mode oiseaux : pour les pêcheurs qui recherchent les bancs de poissons, une détection précise et automatique des oiseaux en pêche lorsqu’ils se déplacent à la surface de l’eau.

Suivi des cibles : encore appelé MINI-MARPA sur les modèles plaisance, permet de suivre automatiquement une cible sélectionnée pour éviter le risque de collision.

Cibles dangereuses : l’identification instantanée des cibles (jusqu’à 100) potentiellement dangereuses avec changement de couleurs du vert au rouge. Certains modèles attribuent une couleur différente pour une cible qui fait route vers le bateau ou qui s’en éloigne.

Réduction de l’encombrement de l’antenne : permet d’obtenir les performances d’une antenne poutre dans un radôme.

Gain automatique : réglage du gain en fonction de l’utilisation, par exemple, en pleine mer et à l’approche des côtes.

Ajustement du faisceau d’émission : permet une détection plus nette et plus précise sur une cible donnée.

Détection des cibles proches : suivant les modèles, la rotation rapide de l’antenne (60 tr/mn) permet de mettre en évidence des cibles très proches du bateau.

Economie d’énergie : non seulement cette dernière technologie (Doppler/compression d’impulsions) est moins vorace que les anciennes générations (magnétron), mais en plus, en fonction des besoins, les périodes d’activité et d’inactivité peuvent être réglées à la seconde près.

Nautisme Article
écran Simrad

Notre avis

Le point important à retenir et qui fait toute la différence entre les générations est la facilité d’installation. Sur les modèles à magnétron, le radar est un tout : une antenne reliée par un câble de diamètre important à un moniteur dédié. Sur les nouvelles générations à compression d’impulsions, le signal est traité au niveau de l’antenne (radôme ou poutre) puis transmit à un écran multifonction par un petit câble. Si vous avez déjà à bord un tel écran avec une entrée radar, il ne peut recevoir qu’une antenne de la même marque. Si vous ne possédez pas d’écran multifonction, c’est le premier équipement à acquérir. De base, ils sont lecteur de carte et peuvent être interfacés à bon nombre d’appareils compatibles (sondeur, GPS) et, bien entendu, au radar. Il faut de préférence s’orienter vers un multifonction possédant une interface NMEA 2000. Cette dernière permet de récupérer bon nombre de données qui vont des données moteur (vitesse, température, pression, etc.) à celles de navigation (GPS, anémo-girouette, compas, …), mais aussi aux appareils de loisirs (télévision, musique, etc.). Avant de concrétiser un achat, il faut bien réfléchir à ce que vous avez comme appareillage à bord compatible et à ceux que vous envisagez d’installer.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…