Réarmer les équipements électroniques

Equipements

L’instrumentation électronique de navigation est en principe conçue pour travailler dans un milieu salin et humide. Certains fabricants vont même jusqu’à la rendre étanche en l’enfermant sous atmosphère gazeuse (azote). Malheureusement, ce n’est pas majorité et certaines précautions sont à prendre pour éviter l’oxydation des composants.

©Albert Brel
L’instrumentation électronique de navigation est en principe conçue pour travailler dans un milieu salin et humide. Certains fabricants vont même jusqu’à la rendre étanche en l’enfermant sous atmosphère gazeuse (azote). Malheureusement, ce n’est pas majorité et certaines précautions sont à prendre pour éviter l’oxydation des composants.

Les points à vérifier avant achat

Lorsque l’on acquiert un appareil, on est sensible, ce qui est normal, aux fonctions offertes et les fabricants les mettent en avant. Celles-ci sont importantes mais ce ne sont pas les seules à regarder. La qualité du boîtier, de l’écran, de la connectique et de l’alimentation sont les éléments qu’il faut prendre en considération si l’on souhaite un produit qui tienne dans le temps.

La connectique et l’alimentation bien souvent cause de panne

Sur la majorité des appareils, les problèmes de fonctionnement sont bien souvent dus à la connectique, aux câbles de liaison entre ces derniers avec les capteurs et l’antenne (loch, anémo, sondeur, VHF, GPS, radio, etc.). Sur les appareils alimentés par piles ou accus rechargeables, la qualité des piles est un point important car cela peut engendrer de gros dégâts.

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Les connecteurs ne doivent pas être oxydés© Albert Brel

L’appareillage portatif marine

Si vous avez suivi les conseils que nous vous avons donnés pour l’hivernage : débarquer tous les appareils portatifs, les nettoyer, ôter les piles et les batteries et les ranger à terre dans un endroit sec, les risques de pannes à la remise en service sont minimes. Toutefois, 3 points sont à vérifier :

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Les contacts sont souvent la cause de la panne© Albert Brel

1. Il faut s’assurer que les contacts sont propres, sans aucune trace d’oxydation. Au besoin, on peut les nettoyer avec un produit spécial contact. Mais, attention, il faut utiliser ce dernier avec modération, trop de produit peut nuire aux circuits électroniques. Vous pouvez, par exemple, imbiber un coton tige avec le produit et le passer sur les contacts avant de mettre les piles en place.

2. Les nouvelles piles doivent être des modèles alcalins. Les salines, au contact de l’air marin se désagrègent rapidement, coulent et peuvent aller jusqu’à détruire l’appareil.

3. Les écrans ont tendance à devenir gras et à se recouvrir de poussière, ils peuvent être nettoyés avec un produit spécifique informatique ou une lingette imbibée d’eau ou d’alcool.

L’appareillage fixe

Il est évident que l’on ne peut pas débarquer tout l’appareillage à terre pour l’hivernage. Sur les appareils qui restent à poste, les causes les plus courantes de pannes proviennent des contacts qui s’oxydent. C’est bien souvent le cas des connecteurs d'antenne (VHF, radio, GPS, radar), des capteurs de tête de mât (anémo-girouette) ou encore des câbles des sondes (sondeur, loch). Si l'un des appareils possédant une antenne ou une sonde ne fonctionne pas, vérifier en premier ces derniers, en particulier, au niveau de la connectique. Les 4 points importants :

- Avant de remettre les sondes en place, il faut les nettoyer et enduire les joints de graisse aux silicones. La graisse aux silicones a pour but de lubrifier les joints toriques qui assurent l’étanchéité de la sonde et de les assouplir.

- Avant de remettre les antennes en place (VHF, radio, GPS, radar), vérifier l’état des connecteurs sur le câble et les appareils.

- Si vous avez pris la précaution de retirer le capteur anémo-girouette pour l’hivernage, avant de le remettre en place, il faut s’assurer de la propreté de son connecteur.

- Les écrans des sondeurs, radar, GPS, etc. ont tendance à capter la poussière et à devenir gras. La seule solution est de les nettoyer avec un produit spécial en vente dans les rayons informatiques. Ce produit à base d’alcool est conçu pour nettoyer les écrans et les rendre antistatiques. On peut ôter la poussière avec une bombe d’air comprimé.

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Utiliser un produit spécial pour les connecteurs© Albert Brel

Les pannes les plus fréquentes à la remise en service

La perte de mémoire

Certains appareils d’anciennes générations, tels que les positionneurs GPS ou les récepteurs radio, sont équipés d’une pile interne au Lithium qui maintient la mémoire. Cette pile est rechargée lorsque l’appareil est sous tension, là, pas de problème. Mais, attention, sa durée de vie n’est pas illimitée, les constructeurs donnent entre 5 et 7 ans. Lorsqu’elle ne tient plus la charge, deux cas peuvent se produire, l’appareil peut ne pas fonctionner ou, plus généralement, lorsque l’on coupe son alimentation, sa mémoire se vide, par exemple, les routes programmées ou les stations mémorisées sur un récepteur radio s’effacent ou l’horloge interne ne fonctionne plus, etc. Il faut pour que tout redevienne normal, changer la pile. Sur la majorité des appareils ce n’est pas évident, elle est soudée sur la carte électronique, il faut donc faire appel à un spécialiste. Cette technique pour sauvegarder les données est remplacée, sur les appareils récents, par une mémoire interne qui sauvegarde les données sans être alimentée.

L’appareil ne s’allume pas

La cause la plus courante est due à son alimentation électrique. Il faut vérifier son fusible ou disjoncteur, le connecteur d’alimentation et s’assurer, à l’aide d’un voltmètre, que la tension arrive bien à ses bornes.

L’anémo-girouette ne fonctionne pas

S’il est resté en place pendant l’hivernage, il faut savoir qu’avec un vent moyen de 12 nœuds c’est plus de 185 millions de tours qu’il effectue dans une année (6 tours par seconde). S’il ne tourne pas, la cause est mécanique. Il faut démonter les coupelles (petite clef à haleine) et nettoyer les roulements avec un produit dégrippant. S’il tourne normalement et ne donne aucune information, il faut vérifier les contacts au niveau de la tête de mât et des afficheurs. On peut également, pour s’assurer que la cause est liée à la liaison capteur/afficheur, brancher directement le capteur au niveau des afficheurs.

La VHF fonctionne mal en émission

Pour vous assurer du bon fonctionnement de la VHF, il suffit d’appeler une station côtière (CROSS ou sémaphore) et demander un essai VHF en donnant le nom de votre bateau. Si elle fonctionne en réception et pas ou mal en émission, le problème provient de l’antenne ou de sa connectique. Il faut nettoyer les connecteurs d’antenne. Attention, ne jamais émettre avec une antenne débranchée au risque de détériorer la VHF. Le câble d’antenne peut être défectueux. Cela arrive lorsque de l’eau s’introduit dans le câble et détériore le blindage extérieur. Dans ce cas, le câble étant bien souvent solidaire de l’antenne, il faut changer l’ensemble (antenne et câble).   

Le radar ne donne pas d’échos

En premier, il faut vérifier son alimentation et l’état des connecteurs. La cause la plus fréquente provient de l’aérien qui ne tourne pas. Pour le vérifier, il faut ôter son capot, contrôler sa rotation. Si ce n’est pas le cas, il faut le faire tourner lentement à la main et mettre une goutte de graisse silicones sur l’axe de la partie tournante. L’autre problème peut être lié au câble du signal cassé. C’est un petit câble fragile.

L’électronique grand public

On trouve de plus en plus sur les bateaux des appareils dits grand public conçus pour une utilisation terrestre. Parmi ceux-ci nous pouvons citer : les ordinateurs, la télévision, les jeux, etc. Lorsqu’ils sont installés à bord, il faut veiller à les mettre à un emplacement où ils ne risquent pas de recevoir des projections d’eau de mer. Si cela arrive, il faut rapidement les rincer avec de l’eau douce pour ôter le sel. Voire les mettre dans du riz. Ce produit alimentaire a la particularité d’absorber l’eau. Pour l’hivernage, ils doivent être débarqués et si possible mis en fonctionnement régulièrement. C’est le seul moyen d’éviter des problèmes au réarmement. S’ils ne fonctionnent pas, il faut tout d’abord vérifier tous les contacts (piles, antennes).

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Utiliser un produit spécial pour écrans© Albert Brel

Notre avis

Un réarmement est à la portée du plaisancier. Il doit être fait avec méthode en suivant les conseils que nous vous donnons. Il est préférable de passer un peu de temps pour réarmer afin d’éviter une panne pendant les vacances. Pour vérifier le circuit électronique/électrique, un multimètre est nécessaire. C’est un outil peu onéreux, simple d’utilisation et qui sera utile à bord. Il vous permettra de contrôler un circuit électrique y compris les liaisons entre les capteurs et les appareils (câbles des antennes, sondes, etc.), la continuité d’une ligne, la tension, etc. Les produits spécifiques comme le spécial contact, le nettoyant écran, etc. doivent être utilisés avec modération. 

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…