Un moteur ou deux : quel est le meilleur choix pour votre bateau ?

Bateaux à moteur

Lorsqu'il s'agit de motoriser un bateau, la question du choix entre un moteur unique puissant ou une configuration bimoteur divise les plaisanciers. Faut-il privilégier la simplicité d’un moteur unique ou la sécurité et la polyvalence de deux moteurs ? Si la réponse dépend largement du type d’embarcation et de son usage, plusieurs critères permettent d’orienter la décision.

Lorsqu'il s'agit de motoriser un bateau, la question du choix entre un moteur unique puissant ou une configuration bimoteur divise les plaisanciers. Faut-il privilégier la simplicité d’un moteur unique ou la sécurité et la polyvalence de deux moteurs ? Si la réponse dépend largement du type d’embarcation et de son usage, plusieurs critères permettent d’orienter la décision.

Un seul moteur : la simplicité et l'efficacité
Opter pour un moteur unique de forte puissance est une solution largement adoptée sur les unités de taille moyenne, comme les open ou les day-cruisers de 5 à 8 mètres. Cette configuration séduit par sa facilité d’entretien, son coût plus abordable et l’espace qu’elle libère à bord.

Pourquoi choisir un seul moteur ?
L’un des principaux arguments en faveur du moteur unique est économique. À puissance équivalente, un seul moteur coûte nettement moins cher à l’achat qu’une paire de moteurs. Par exemple, un Mercury Verado 300 ch, qui se négocie autour de 25 000 €, est bien plus accessible que deux Mercury 150 ch, dont la facture dépasserait les 32 000 €.
L’entretien est également simplifié. Moins de pièces signifie moins de vidanges, de changements de filtres ou de courroies, ce qui réduit les passages en maintenance et les dépenses à long terme. Un moteur unique consomme aussi légèrement moins que deux blocs de puissance équivalente, en raison de moindres pertes mécaniques et d’une meilleure efficacité énergétique.
Autre avantage non négligeable : le gain d’espace à bord. Sans deux imposants blocs moteur, l’arrière du bateau reste plus dégagé, offrant plus de rangements ou un accès facilité à la plateforme de baignade.

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Les limites d’un moteur unique
Le principal inconvénient du moteur unique reste le risque de panne. En cas de défaillance mécanique, le bateau est immobilisé, un scénario peu rassurant pour ceux qui naviguent loin des côtes. Une panne de batterie ou d’alimentation en carburant peut vite devenir problématique, même si l’installation d’un moteur de secours (kicker) peut pallier ce problème sur certaines unités.
Autre point à prendre en compte : la manœuvrabilité. Avec un seul moteur, il est plus difficile d’effectuer des virages serrés ou des manœuvres précises dans des ports encombrés. Une commande de trim efficace et un propulseur d’étrave peuvent néanmoins compenser ces limitations.

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© Honda Marine

Deux moteurs : sécurité et polyvalence
Si la motorisation bimoteur représente un surcoût conséquent, elle reste la solution de choix pour ceux qui recherchent sécurité et performance. Cette configuration est prisée sur les bateaux destinés à la pêche hauturière, aux longues traversées ou aux sports nautiques intensifs.

Pourquoi choisir deux moteurs ?
Le premier atout du bimoteur est la sécurité. En cas de panne de l’un des moteurs, le second permet de rentrer au port sans encombre. Cet élément est déterminant pour ceux qui naviguent en haute mer, où une panne peut rapidement devenir un problème majeur.
Autre avantage notable : la manœuvrabilité. Avec deux moteurs, il est possible de faire pivoter le bateau sur place ou de corriger une trajectoire avec finesse, ce qui est particulièrement utile dans les marinas bondées ou par mer agitée. Certains modèles comme les Mercury FourStroke 200 ch sont même équipés de systèmes de pilotage assisté qui facilitent encore ces manœuvres.
Le bimoteur offre aussi une meilleure répartition de la charge. Plutôt que d’imposer un effort mécanique intense à un seul moteur, la puissance est divisée entre deux blocs, ce qui peut prolonger leur durée de vie et améliorer la fiabilité globale du bateau.
Enfin, certains plaisanciers apprécient le confort de navigation qu’apportent deux moteurs. Sur des unités plus imposantes, cette configuration permet d’optimiser la tenue de cap et d’obtenir une vitesse de croisière plus stable.

Les limites du bimoteur
Si la motorisation bimoteur offre des avantages indéniables, elle a aussi ses inconvénients. Le coût initial est bien plus élevé : non seulement il faut acheter deux moteurs, mais l’installation électrique et la commande nécessitent souvent des équipements spécifiques, ce qui alourdit la facture.
L’entretien est également plus contraignant, avec deux circuits à surveiller, deux vidanges à réaliser, et deux systèmes de refroidissement à vérifier. Pour un bateau équipé de deux Honda BF 250, il faut compter jusqu’à 40 % de frais d’entretien en plus par rapport à un moteur unique de même puissance.
Autre point à considérer : la consommation de carburant. Bien que les nouvelles générations de moteurs hors-bord soient plus économes, deux moteurs consomment généralement plus qu’un seul, en raison des frottements et des pertes mécaniques. Sur un semi-rigide de 8 mètres équipé de deux Hidea 200 ch, la consommation peut grimper à 35-40 L/h en vitesse de croisière, contre 28-30 L/h pour un unique moteur de 400 ch.
Enfin, l’augmentation du poids à l’arrière du bateau peut influencer la navigation. Deux moteurs ajoutent plusieurs centaines de kilos supplémentaires, ce qui peut modifier l’équilibre du bateau et impacter sa vitesse maximale.

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© Hidea

Quel moteur pour quel usage ?
Le choix entre un moteur unique et une configuration bimoteur dépend largement du programme de navigation :
• Sorties à la journée / plaisance côtière : Un moteur unique est souvent suffisant. Un Honda BF 250 ou un Mercury Verado 300 sur un open de 7 mètres offre une bonne puissance tout en restant économique.
• Pêche hauturière / navigation longue distance : La sécurité prime. Deux Mercury 200 ch ou Hidea 250 ch sur un semi-rigide de 8-9 mètres permettent de s’éloigner des côtes en toute sérénité.
• Croisières en famille : Un cabin-cruiser de 10 mètres peut se contenter d’un Mercury Verado 400, mais pour des traversées régulières, deux moteurs de 200 ch offrent une plus grande tranquillité d’esprit.

Verdict : une question de priorité
Finalement, il n’existe pas de réponse unique. Si vous privilégiez un budget maîtrisé, une entretien réduit et une utilisation côtière, un moteur unique puissant est une option idéale. En revanche, si la sécurité, la manœuvrabilité et la polyvalence sont vos priorités, l’investissement dans un bimoteur peut s’avérer judicieux.
Dans tous les cas, le choix d’un moteur repose autant sur ses caractéristiques techniques que sur un entretien rigoureux et une utilisation adaptée. Car même le meilleur moteur, mal entretenu, finira par vous jouer des tours.

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L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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