
Un état des lieux inédit sur un sujet sensible
Feux à main, fusées parachutes, fumigènes... Ces engins pyrotechniques sont indispensables en cas de détresse en mer. Pourtant, lorsqu’ils atteignent leur date de péremption, leur sort reste largement méconnu. Alors que 300 000 unités sont mises sur le marché chaque année, une partie importante échappe encore aux filières officielles de collecte et de traitement. Entre stockage à domicile, usage détourné ou simple oubli, ces objets hautement inflammables peuvent poser de réels problèmes de sécurité et d’environnement.
C’est pour mieux comprendre ces pratiques que PYRéO, l’éco-organisme en charge de la fin de vie des produits pyrotechniques nautiques, a lancé ce 28 juillet une enquête nationale. Confiée au cabinet Inddigo, spécialiste des comportements environnementaux, elle vise à quantifier les volumes d’engins périmés ou déjà utilisés, analyser les flux issus des stations de révision de radeaux, et identifier les freins ou leviers au dépôt volontaire.
Comprendre les usages pour mieux organiser la collecte
Le questionnaire, accessible sur le site de PYRéO, s’adresse à tous les acteurs du secteur : plaisanciers, professionnels, capitaineries, magasins d’accastillage ou collectivités. Il permettra d’identifier les habitudes, les « codes » implicites du milieu nautique, et les éventuels usages non conformes - comme l’emploi festif de ces engins.
Les résultats, attendus dans six mois, permettront à PYRéO d’ajuster sa stratégie. Car si l’organisme a déjà collecté 43,2 tonnes d’engins en 2024 grâce à son réseau de points de dépôt et à des tournées régulières, le potentiel de récupération reste largement perfectible. La filière entend donc s’appuyer sur ces données pour renforcer ses actions, élargir le maillage territorial et sensibiliser davantage.
Une filière à structurer, un geste à adopter
Créé par la Fédération des Industries Nautiques et agréé par le ministère de la Transition écologique depuis 2015, PYRéO incarne une démarche collective pour mieux gérer ces déchets très spécifiques. Grâce à cette enquête, l’éco-organisme espère faire évoluer les comportements et ancrer le réflexe du dépôt volontaire. Un petit geste, pour un enjeu de sécurité et de préservation de l’environnement loin d’être accessoire.