Places de port, saturation, oui mais…

La majorité des ports affiche complets. Si vous faites une demande de place, vous êtes loin sur la liste d’attente. Bien souvent, on vous informe que vous devrez attendre plusieurs années voire plusieurs dizaines d’années. Existe-t-il une solution pour réduire cette attente ? Oui, mais les autorités portuaires peuvent-elles s’en donner les moyens ?
Lorsque vous avez la curiosité de vous promener sur les pontons, vous pouvez remarquer des bateaux qui, non seulement, ne naviguent pas mais qui ne peuvent pas naviguer, ni même être habités, compte tenu de leur état proche de l’épave. Ne pourrait-on pas les stocker à terre ? Et si on réorganisait en fonction de la taille et du tirant d’eau, on pourrait également gagner des places.
Et les listes d’attente ? Aucune loi ne vous interdit de faire une demande dans plusieurs ports. Mais il faudrait les fusionner dans une région afin d’y voir plus clair.
Reste l’attribution des places. Sans vouloir polémiquer et paraître « politiquement incorrect », il y a des pratiques étonnantes. Dans certains ports, lorsqu’un vendeur se sépare de son bateau et ne souhaite pas en reprendre un, il peut, sous certaines conditions, céder sa place à l’acheteur. Pour ce faire, il doit garder quelques parts de son bateau (de 1% à 51% suivant les ports) pour qu’il reste officiellement titulaire de la place. En clair, vous achetez un bateau à une personne qui ne souhaite pas en racheter un, mais qui garde sa place. Sur l’acte de vente, il suffit que son nom apparaisse comme copropriétaire. Il est toujours titulaire de la place vis à vis du port, vous pouvez l’utiliser librement et être inscrit parallèlement sur la liste d’attente.
Comment assainir la liste d’attente ? La solution adoptée par certains ports, comme celui des Sablons à Saint Malo, est de faire payer un droit annuel (20 € pour le port cité) pour l’inscription sur ladite liste. Interrogé sur ce point, le responsable municipal chargé du port nous a indiqué « que depuis la mise en vigueur de ce droit (septembre 2014) la liste d’attente est passée de 1900 à 1600. Ensuite lors de la vente d’un bateau, si l’ancien locataire de la place veut la garder à son nom, la vente doit être égalitaire : 50% de part du bateau pour le vendeur, 50% pour l’acheteur. » A titre d’exemple, un plaisancier ayant un bateau de 9 m était 260è sur la liste, il s’est retrouvé aujourd’hui à la 172è place. Une initiative qui va dans le bon sens.