Les plaisanciers pêcheurs une fois de plus pénalisés

Un maximum de plus en plus réduit
Au nord du 48ème parallèle, où l’an dernier un bar par personne embarquée sur le bateau était autorisé, pour cette année, c’est une interdiction totale de pêche. Seule la pratique du pêcher-relâcher est autorisée. Tout prélèvement est banni. Quant à la zone située au sud du 48ème parallèle, le quota est réduit à 3 bars par jour et par pêcheur tout au long de l’année avec une taille minimum de 42 cm. Pas de précision pour un pêcheur à proximité du 48ème et qui relève un bar situé au Nord ou inversement.
Le point de vue de la CNP
La CNP (Confédération du Nautisme et de la Plaisance) partage le souci des autorités européennes de protéger le stock des espèces en difficultés. Elle est favorable au principe d’une limitation des captures pour tous les métiers mais souhaite une protection maîtrisée et programmée. Pour elle, les mesures édictées sont, dans leurs formes actuelles, brutales et excessives. Elle regrette que la recommandation du président de la commission de la pêche du parlement européen n’ait pas été suivie. Elle préconisait la prise d’un bar par jour et par pêcheur aussi bien au Sud qu’au Nord du 48ème et ce, en attendant l’instauration de quotas mensuels.
Attendre l’analyse de la CIEM
La CIEM (Conseil International pour l’Exploitation de la Mer) doit donner en mars 2018 une analyse précise de la pêche au bar au Nord du 48ème. Pour la CNP, le niveau des prélèvements effectués par la pêche de loisir évoqué par la commission européenne ne repose sur aucune analyse crédible et semble totalement surévaluée. Pour elle, il est urgent d’attendre les résultats de cette analyse avant de prendre des mesures.
Un nombre important de plaisanciers pêchent
Il est vrai que ce n’est pas moins de 2 millions de pêcheurs plaisanciers qui pratiquent cette pêche. Dans les salons comme le Grand Pavois de La Rochelle, on peut voir l’importance de cette activité. En effet, les plaisanciers peuvent participer à des concours avec des professionnels de la pêche plaisance et recevoir des conseils. Qu’en sera-t-il si elle se résume à pêcher puis à relâcher la prise ? Bien entendu, il faut protéger le stock, mais il y a peut-être des solutions mieux adaptées que le pêcher-relâcher sauf évidemment si la prise n’a pas la taille réglementaire. Ce secteur est une activité importante pour beaucoup de sociétés qui se sont spécialisées dans ce domaine, il serait dommage qu’elles ne puissent pas continuer leur activité dans des conditions acceptables pour tous. Au mois de mars, il y aura à Nantes le salon de Pêche en mer. Pour le bon déroulement de ce salon, il serait souhaitable que des décisions soient prises rapidement, mais, dans ce domaine, il semble que Bruxelles et le Conseil européen de la pêche aient pris leur décision et qu’il sera difficile de revenir en arrière.
Respecter la taille et marquer les poissons
Pour éviter le braconnage et la revente aux professionnels, un marquage de certains poissons est obligatoire. Il consiste à l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale, en clair, une partie de la queue. Ce marquage doit être effectué dès la prise du poisson, sauf s’il est relâché. Les principales espèces concernées (Mer du Nord, Manche, Atlantique) et la taille minimum sont : le bar (42 cm), la daurade (23 cm), le lieu noir (35 cm), le lieu jaune (30 cm), le maquereau (20 cm, 30 en mer du Nord), le mulet (30 cm), la limande (20 cm), la sardine (11 cm), le maigre (45 cm), le rouget (15 cm), etc. Dans certaines régions, il y a des réglementations locales sur les dates de pêche et les tailles. Il faut donc se renseigner auprès des associations officielles ou des Affaires maritimes. Pour les crustacés, une taille minimum est également mise en place ainsi que des périodes de pêche. Par exemple, l’araignée doit faire au minimum 12 cm, la crevette bouquet 5 cm, la grise 3 cm ; quant aux coquillages, la taille de la coque 3 cm, de l’ormeau 9 cm, de la palourde 4 cm, etc. En Méditerranée, les tailles peuvent être différentes. Par exemple, pour le bar (loup), la taille est de 30 cm, le pageot rose 33 cm, le maigre 45 cm, le maquereau 18 cm, le congre 60 cm, le mérou 45 cm, le sar tête noire 18 cm, etc. A noter que la FNPP (Fédération Nationale de la Plaisance et des Pêches en mer) édite des planches avec les tailles des poissons ainsi que celles des crustacés et coquillages et expliquent comment les mesurer.