Bertrand de Broc : « Je prends énormément de plaisir »

Course au large
Par Mathieu, Edouard

©La Chaîne Météo

Figaro nautisme. - Que pensez-vous de votre course?

Bertrand de Broc. - Il faut être clair, je suis parti en sachant que je ne postulerais pas aux premières places. Mon but est de faire au mieux et de réaliser un tour du monde à ma mesure. Je n'ai eu que 30 jours de préparation alors qu'il m'en aurait fallu au moins trois fois plus, donc il ne fallait pas s'attendre à me voir jouer la victoire.

N'est-ce pas frustrant d'être aussi loin avec un bateau pourtant performant?

C'est vrai que le bateau est performant mais c'est aussi un bateau très compliqué à maîtriser et à connaître... Ce n'est pas avec la préparation que j'ai eue que je pouvais en tirer le maximum. Mais je ne vais pas me plaindre, je prends énormément de plaisir et j'ai la chance de participer à la course. Si je suis loin, c'est aussi que je ménage mon bateau pour rallier l'arrivée. J'étais déjà derrière à l'équateur, les autres sont partis, je les ai laissés faire. Accélérer et risquer de tout casser, ça ne sert à rien. J'ai aussi pris du retard dès le début en prenant le départ avec 48h de retard (Retour aux Sables d'Olonne sans passer la ligne de départ à cause d'une voie d'eau à l'avant, suite à un choc avec un semi-rigide de son équipe).

Après 3 semaines de course vous étiez encore en repérage sur votre bateau. Vous sentez-vous plus à l'aise aujourd'hui?

Assurément. Au niveau des choix de voile notamment, surtout au portant. J'ai beaucoup appris depuis le début de la course. Pour les réglages ou le nombre de ris, tout est plus rapide désormais. J'ai aussi bien cerné le pilote automatique. En plus, j'ai pu naviguer dans toutes les conditions, ce qui n'était pas le cas lors de mes entraînements d'avant course. Donc maintenant, je suis vraiment très satisfait du bateau.

Le passage du cap Horn lundi, 16 ans après votre premier, c'était une émotion particulière?

J'attendais beaucoup de ce moment, j'avais vraiment hâte de le voir et finalement je ne l'ai pas vu! (rires) Pourtant, je me suis approché très près mais je n'ai vu qu'un navire russe. J'étais déçu de ne pas le voir, mais c'est comme ça. C'était surtout un moment important pour tout le monde, pour les sponsors, pour mes proches et pour moi bien sûr. Ce n'est pas l'arrivée bien sûr mais c'est déjà une grande victoire, j'étais très ému. Ça permet aussi de voir à quel point les choses ont changé en 16 ans. La dernière fois, j'avais mis 85 jours à arriver au Cap Horn et cette fois-ci seulement 64!

Pensez-vous vivre des moments plus calmes avec votre retour dans l'Atlantique?

Le pire est derrière moi, c'est sûr. Au Cap Horn, il y avait 45 noeuds de vent et 6 mètres de creux. Là, j'ai 15-20 noeuds et une mer plutôt calme. On a plus le temps et pas de grosse houle. Les fichiers météo sont aussi plus fiables. Armel a eu des problèmes avec ses fichiers mais je pense qu'ils ne se trompent pas sur la puissance des vents, seulement sur leur direction qui peut varier jusqu'à 30 degrés. On se sent plus en sécurité désormais car on est proche des côtes. C'est important pour nos proches de nous savoir de retour dans l'Atlantique car ils sont souvent plus stressés que nous dans les Mers du sud.

Qu'en est-il de votre état de forme?

Moi, ça va. J'ai eu des hauts et des bas dans le Pacifique car je n'étais pas satisfait de ma place et de ma course. Ce n'était pas de la frustration, mais je n'étais pas content. Maintenant, ça va beaucoup mieux et j'ai compris que seule la ligne d'arrivée comptait. On est dans une course très différente par rapport à ma dernière participation, en 1996. A l'époque, le rythme du tour du monde était plutôt celui d'une Transat, aujourd'hui c'est autre chose. Les bateaux devant vont vite mais ce qui m'impressionne le plus, c'est qu'ils arrivent à maintenir longtemps un tempo aussi élevé.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…