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Le marin français navigue actuellement aux côtés de Giovanni Soldini sur la Route de l'Or entre New York et San Francisco. Il a envoyé des nouvelles du bord au Figaro Nautisme.
13 jours de course et déjà un premier record établie entre New York et l'Equateur en 8 jours et 23 heures. L'année commence bien pour l'équipage de Maserati toujours en avance sur le temps de référence de Yves Parlier en monocoque et proche du temps de Lionel Lemonchois en multicoque.
La semaine dernière à l'issue du passage d'une dorsale ouvrant la porte des Alizes de Nord Est, Maserati s'était offert trois belles journées de reaching –vent de travers- très sportives avec des pointes de vitesse régulières a 25 noeuds et une moyenne proche de 20 noeuds. A l'approche de l'Equateur, le vent mollissant nous avais permis de nous reposer un peu avant de passer le Pot au Noir très facilement.
Cette zone météo est souvent compliquée avec des grains très violents et soudain, ou au contraires très calmes. Il n est pas rare de rester colle sous un nuage sans vent. Il est souvent utile d'arrondir les grains en changeant de cap et parfois même de virer de bord pour en faire le tour. Cette fois-ci, nous n’avons pas eu trop de problèmes d'autant que nous étions bien aidés par les photographies satellites mise a jour toutes les deux ou trois heures... c'est beau le progrès.
Nous sommes maintenant poussés par des vents de Nord-Est a l'ouest d'un anticyclone. Sur la cote de Rio de Janeiro, une zone orageuse compliquée nous a bien ralentis ces dernières 24 heures. Lors d un grain violent, nous avons cassé trois lattes de grand voile. Nous avons alors dû ralentir le bateau pour pouvoir réparer. Evidement, les ennuis n'arrivant jamais seuls, le vent est complètement tombé hier après midi et c'est seulement depuis quelques heures que nous progressons de nouveau à 18 noeuds.
A 1800 milles du Cap Horn, nous commençons à avoir une idées plus précise de la météo sur zone et ca devrait ben passer même si une trentaine de nœuds d'ouest nous attendent sur place. Pour le moment, le mot d'ordre est d'aller vite sur la route car dans quelques heures nous serons aux prises avec un nouvel anticyclone qu’ il faudra négocier au mieux .
La vie à bord est maintenant bien organisée: quatre duos se relaient toutes les deux heures. Quatre heures sur le pont à piloter régler ou changer les voiles quand c'est nécessaire. Quatre heures en mode repos, à étudier les fichiers météo , à dormir et manger. Les grosses manœuvres sont effectuées avec tout l'équipage mais la plupart du temps on essaye de laisser les gars dormir.
Sur Maserati, les repas sont préparés par Michele, notre reporter-cuistot qui, deux fois par jour, faire cuire le riz, les pates et les viandes ou poissons qui vont avec. Pour les petit déjeuner et autres petits repas, chacun se débrouille mais il n est pas rare qu’ une tournée de café ponctue le début d un quart.
Pour la vaisselle, chaque jour a son responsable propreté. Finalement le plus difficile sur ces bateaux est d'aller aux toilettes et de se laver car évidemment nous ne sommes pas a bord d'un yacht mais bien d'un bateau de course. Donc la toilette se fait avec un peu d'eau douce et des lingettes pour bébés et les besoins naturels soit par-dessus bord, soit dans un sac bio dégradable jeté par-dessus bord après usage.
La douche à la faveur d'un grain est toujours la bienvenue et dans le Pot au Noir, nous avons pu, à trois reprises, nous laver rapidement à l'eau douce. Ca fait du bien.
Depuis cette nuit, la température baisse doucement, nous avons remis les polaires fines sous le cirés: dans 1800 milles il fera 8 dégrée, l'été au cap Horn n'est pas très chaud.
Sebastien sur Maserati. 31 46 S 40 36 W.