François Gabart, chronique d’une victoire annoncée

Course au large
Par Figaro Nautisme

Sauf avarie de dernière minute, François Gabart devrait couper dimanche au petit matin la ligne d’arrivée en grand vainqueur. Chronique d’une victoire annoncée.

Sauf avarie de dernière minute, François Gabart devrait couper dimanche au petit matin la ligne d’arrivée en grand vainqueur. Chronique d’une victoire annoncée.

Pour François Gabart, la course a démarré sur les chapeaux de roue, lui qui a passé quasiment toute la première semaine de course en tête. « C’est une belle récompense ! Je suis parti à mon rythme, le bateau glissait vite, il est rapide dans les conditions que nous avons rencontrées, et j’ai tiré les bons bords », se réjouissait alors le skipper Charentais. Après l’abandon de Marc Guillemot (Safran) et une traversée du Golfe de Gascogne sous haute tension mais sans encombre pour le jeune prodige, mais qui aura été fatale à Kito de Pavant (Groupe Bel) et à Louis Burton (Bureau Vallée), la course connaît un nouvel abandon, celui de Sam Davies (Savéol), qui démâte à l’approche du Cap Vert. Plus tard, au large du Brésil, la flotte se scinde en plusieurs groupes. A la latitude de l’Afrique du Sud, on observe un écart latéral de plus de 430 milles entre les concurrents. Le skipper de Macif choisi de plonger au Sud-Ouest. Une option qui s’avère payante vu qu’il double le Cap de Bonne-Espérance en 3e position. Entre temps, Vincent Riou (PRB), a heurté une tonne de port, alors qu’il pointait en 3e position derrière Banque Populaire. Confronté à une délamination et à une déchirure de la coque de son bateau sur environ un mètre, auxquelles s’ajoute un problème au niveau du tirant d’outrigger, Vincent Riou est contraint à l’abandon le 25 novembre. Un sérieux prétendant à la victoire est hors jeu. Fin décembre, c’est au tour de Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), en passe avec des problèmes d’hydrogénérateurs depuis le large du Portugal, de se dérouter pour réparer à l’abri des îles Auckland. Le navigateur suisse, qui pointait en 5e position est par la suite disqualifié après avoir bénéficié d’une assistance extérieure. L’horizon se dégage pour Gabart.

 

A l’approche de l’Australie, Gabart et Le Cléac’h creusent l’écart avec Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3). Dans le grand Sud, les écarts avec Banque Populaire se resserrent, et on assiste pendant plusieurs semaines à un chassé-croisé entre les deux hommes qui s’échangent le leadership à de nombreuses reprises jusqu’au cap Horn. Avant de doubler le rocher mythique, Macif et Banque Populaire naviguent toujours presque bord à bord depuis environ 8.1000 milles, mais François Gabart prend un léger avantage sur son rival et passe le cap Horn en tête de la flotte le 1er janvier dans des conditions difficiles. C’est réellement après le passage du « cap dur » que François Gabart se détache. Les deux skippers prennent une option légèrement différente en entamant la remontée de l’Atlantique Sud. Gabart se décale un peu plus à l’Est. Un choix déterminant, vu qu’au large du Brésil, Macif touche du vent avant Banque Populaire et fait le break. Si Alex Thomson (Hugo Boss) avait réussi à effectuer une remontée spectaculaire sur les leaders, en passant 3e le 10 janvier à la faveur d’une option Ouest audacieuse, le skipper gallois, lui aussi handicapé par des problèmes d’hydrogénérateurs récurrents, n’a jamais réussi à les rattraper, et a même reperdu la 3e place au profit de Dick, qui s’était quant à lui fait rattraper par une dorsale au cap Horn. Seul Armel Le Cléac’h semblait alors encore en mesure de priver François Gabart de la victoire. Mais malgré ses efforts, Banque Populaire ne réussira pas à recoller. « Quand il a fallu être bon, François a été très bon. Jusqu’au cap Horn, il avait été bon sans être exceptionnel, mais il a su être très bon au Nord des Malouines, dans la remontée de l’Atlantique Sud », commente son mentor, Michel Desjoyeaux.

 

Demain, François Gabart devrait entrer dans la légende du Vendée Globe en devenant le plus jeune skipper à inscrire son nom au palmarès de la circumnavigation en solitaire, sans escale et sans assistance. Une performance remarquable pour une première participation.

 

 

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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