Les grandes leçons du Vendée Globe 2012-2013

Course au large
Par Figaro Nautisme, Le

LA CRISE économique faisait planer la menace d'un Vendée Globe en demi-teinte. Mais la régate planétaire que se sont livrée François Gabart et Armel Le Cléac'h a fait du cru 2012-2013 un ­succès.

©La Chaîne Météo

LA CRISE économique faisait planer la menace d'un Vendée Globe en demi-teinte. Mais la régate planétaire que se sont livrée François Gabart et Armel Le Cléac'h a fait du cru 2012-2013 un ­succès.

Un engouement populaire qui ne se dément pas

La 7e édition a montré que le Vendée Globe fait toujours autant rêver. Le 10 novembre, jour du départ, 300 000 passionnés ont fait le déplacement pour acclamer une dernière fois les 20 skippers, alors que 15 000 personnes ont salué le retour prématuré de Sam Davies et Jérémie Beyou. Si les chiffres définitifs ne sont pas encore connus, on sait d'ores et déjà que cette édition aura battu des records en matière de couverture médiatique et devrait donc dépasser les 56 738 retombées enregistrées en 2008-2009 (nos éditions du 26 janvier). Outre l'apparition de nouvelles chaînes de TV, les caméras embarquées et les visio-conférences ont également joué un rôle crucial. Finie l'époque où les marins disparaissaient pour trois mois une fois la ligne de départ franchie. Aujourd'hui, les skippers envoient régulièrement photos et vidéos, ce qui contribue à renforcer l'intérêt du grand public tout le long de la course, tout comme les vacations radio, diffusées quotidiennement sur le site officiel.

 

La prise de pouvoir des jeunes

En succédant à Michel Desjoyeaux et en pulvérisant son record, François Gabart a ouvert la voie à une nouvelle génération de marins. Une génération à la tête bien faite (Gabart et Le Cléac'h ont fait l'Insa) qui a pris le pouvoir. Exit les aventuriers des premiers tours du monde, place aux sportifs de haut niveau, diplômés de grandes écoles. Derrière, les «quinquagénaires», malgré leur expérience, ont été relégués en milieu de ­tableau.

 

Une réflexion sur les coûts

Pour monter un projet gagnant, il faut compter environ 8 millions d'euros sur quatre ans. C'est la somme qu'a investie Macif, grand vainqueur de cette édition. Mais dans un contexte économique difficile, il est de plus en plus compliqué pour les marins de trouver des sponsors. La classe Imoca réfléchit donc à un projet d'évolution de la jauge de ses bateaux pour en réduire les coûts. «La monotypie porte mal son nom car nous proposerons d'introduire des monotypes (des bateaux identiques, NDLR) dans la flotte actuelle, explique Luc Talbourdet, président de la classe Imoca. L'objectif est de permettre aux skippers d'accéder à la performance à moindre coût. Cela permettrait également à certains marins de trouver des bateaux à prix plus réduits et de ne pas changer l'esprit du Vendée ­Globe qui compte à chaque édition des aventuriers dans ses rangs.»

 

Les quilles en points faibles

Beaucoup de casse au départ mais peu après, pas de drame, pas de collision avec des icebergs. Malgré une fiabilité accrue de ses bateaux, le Vendée Globe aura connu une nouvelle fois son lot d'abandons suite à des problèmes techniques. Jean-Pierre Dick, qui a perdu sa quille, vient d'en faire les frais. Avant lui, ce sont Jérémie Beyou et Marc Guillemot qui ont abandonné après avoir perdu ou failli perdre leur quille. «Force est de constater qu'on est trop proche de la limite en terme de quille, commente Luc Talbourdet. C'est un domaine dans lequel il faut progresser.» À ce jour, 1 bateau a terminé et 11 sont toujours en course.

 

L'importance des «aventuriers»

Certains skippers partent avec l'ambition et les moyens de l'emporter. D'autres, à l'instar de Tanguy de Lamotte, s'élancent avec un objectif différent: vivre une belle aventure. Un aspect important pour que la course garde son âme. Si Loïck Peyron déplorait le manque de préparation de certains skippers, Pascal Bidégorry ne partage pas cet avis. «Il y en a qui y vont pour gagner et d'autres pour partager une aventure. C'est ce qui fait la richesse de la course», estime le marin, pour qui il est important que le Vendée Globe garde cet état d'esprit. «Cela permet de voir pleins d'exercices de style différents en termes de performance...»

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…