Coup de théâtre en baie de San Francisco

La modification avait été décidée pour des raisons de sécurité, après le chavirage tragique du premier bateau d'Artemis. Il s'agissait d'élargir les plans porteurs, qui permettent aux voiliers de déjauger et de voler à partir d'une certaine vitesse, afin de prévenir tout risque de chavirage par l'avant. Cependant les challengers néo-zélandais et italiens contestaient cette mesure, assurant que ce changement de dernière minute les désavantageait par rapport au tenant du titre qui n'entrera en scène qu'en septembre, après la Coupe Louis Vuitton qui permet de départager les challengers. Après deux jours de réflexion, le jury a donc conclu que le directeur des courses, Iain Murray, avait outrepassé ses pouvoirs en modifiant les règles de classe des voiliers, les AC72. 

Le coup est sévère pour le directeur des courses mais aussi pour le troisième challenger, Artemis. En effet, l'équipage a construit son deuxième bateau, actuellement en test, selon les souhaits de Iain Murray. Artemis va donc devoir modifier son voilier qui ne devait déjà pas être prêt avant le mois d'août, sachant que le jury a précisé qu’il n’avait pas l’autorité suffisante pour leur accorder un délai supplémentaire. De son côté, le patron de l'équipage Emirates Team New Zealand a proposé que l'équipe Artemis soit dispensée des règles de classe pour pouvoir participer au plus vite. Le nouvem AC72 suédois pourrait être mis à l'eau dans dix jours.

En revanche, la décision du jury signe le retour de Luna Rossa dans la bataille après quatre journées de boycott pendant le litige sur les plans porteurs. Elle fait désormais face à un équipage néo-zélandais déjà fort de deux points grâce à deux "régates" en solo sur le plan d'eau de San Francisco: la première en raison du boycott italien et la seconde en raison de l'absence d'Artemis faute de voilier. Mais les Italiens n'ont qu'à finir leur première régate, prévue face à l'absent Artemis, pour engranger leur premier point.