
78 équipages parmi lesquels on retrouve des médaillés olympiques, des coureurs au large et des passionnés, se sont donnés rendez-vous cette semaine en baie de Douarnenez à l’occasion de la Gazprom International Dragon Gold Cup, dont le coup d’envoi a été donné lundi.
Sponsorisée par Gazprom International, premier exploitant et premier exportateur de gaz au monde mais également acteur majeur sur le marché du pétrole, la Dragon Gold Cup, qui se dispute du 19 au 24 août, propose aux concurrents une course quotidienne, avec un départ à 15 heures. Cette année, une vingtaine de bateaux peut s’imposer sur la compétition. « C’est sûr que bien connaître la baie est un sérieux avantage, mais il vaut mieux être trois fois champion olympique », souligne Jean-Luc Nélias. Cependant, comme le souligne l’artiste Yann Kersalé, originaire de Douarnenez, « le Dragon est un grand apprentissage de l’humilité et ça ne marche pas à tous les coups, même quand on a plusieurs titres olympiques ».
Une baie haute en couleurs
« C’est pareil dans toutes les baies, sauf qu’ici c’est Douarnenez. C’est sauvage et beau, il n’y a pas de construction, on navigue dans du bleu entouré de vert. La baie est fermée par trois côtés, il y a du relief, le courant n’intervient pas ou peu dans les choix stratégiques et le vent trouve sa route et chemine là-dedans. C’est compliqué. Il faut essayer d’avoir une lecture de ce vent qui est souvent coquin. Quand il descend du Ménez-Hom, qui domine la baie de Douarnenez du haut de ses 330 mètres, il trace un sillage et oscille d’un côté à l’autre. Le plus dur ici c’est de prévoir, de ne pas subir telle ou telle côte », prévient le skipper Jean-Luc Nélias. « Comme il va faire beau toute la semaine, quelque chose de plus viendra perturber la lecture du plan d’eau, c’est le thermique. Quand il s’installe, tu le sens arriver. Il peut avoir es parfums de foin coupé, de crème solaire, selon son chemin, ajoute Yann Kersalé. Il y a le vent des Mages, comme on appelle ce toboggan qui descend du Ménez-Hom, et qu’on va chercher à l’ascenseur que représente le thermique. Toute la flotte peut partir à gauche sur le toboggan et toi, tu prends tout seul l’ascenseur. L’idéal ! Le toboggan est certain et l’ascenseur reste possible ». De son côté, l’Académicien Erik Orsenna ne tarit pas d’éloge sur la baie « Il y a une continuité dans les teintes. Ca glisse, il y a un enchaînement mélodieux de métamorphoses, c’est d’ordre musical. Il n’y a pas la mer qui dit je suis là et la côte qui répond je t’emmerde. On appelle ça la valeur des gris en peinture. Pour lire le plan d’eau, il y a le vent mais aussi la lumière et ses contrastes sur l’eau qui nous disent le chemin qu’emprunte le vent. Et le gagnant d’une régate, c’est le meilleur lecteur. Les livres sont loin d’avoir le monopole de l’endroit où il faut lire, la planète entière est à lire ». On l’aura compris, les titres et médailles olympiques ne suffiront pas pour s’imposer à Douarnenez.