Thomas Coville : "Le Tour de France m'a boosté pour mon tour du monde"

Course au large
Par Figaro Nautisme

 Après un mois en équipage sur le Tour de France à la voile, Thomas Coville se prépare pour son tour du monde en solitaire à bord du maxi trimaran Sodebo, sur lequel il tentera de battre le record détenu par Francis Joyon.

 Après un mois en équipage sur le Tour de France à la voile, Thomas Coville se prépare pour son tour du monde en solitaire à bord du maxi trimaran Sodebo, sur lequel il tentera de battre le record détenu par Francis Joyon.

Figaro Nautisme : Quel bilan tirez-vous du Tour de France ?

 

Thomas Coville : On n’est pas très content de notre quatrième place. C’est décevant. Terminer au pied du podium, c’est la pire des places. On s’était fixé comme possibilité de faire un podium pour notre première participation donc le résultat net n’est pas celui que l’on escomptait. Sur cette course, on a alterné le meilleur et le pire. On a signé d’excellents résultats en gagnant des étapes importantes comme à Brest. On a aussi pris des risques notamment sur les départs. Je crois qu’on a du faire cinq départs prématurés. Mais on avait un très beau groupe, avec de bons marins comme Damien Iehl, Mathieu Richard ou Sébastien Col. J’ai beaucoup apprécié de naviguer avec eux pendant l’avant saison et sur le Tour de France à la voile. C’est la première fois qu’on courait tous ensemble. Tout s’est joué dans les derniers jours, c’était serré, comme sur l’avant saison. Au final, on est très proche du deuxième et du troisième. Par contre, Franck Cammas a largement dominé tout le monde. Je n’ai pas de souvenir d’une course où le vainqueur ait eu 100 points d’avance sur son dauphin. Il faut accepter le fait que Groupama a été impérial sur tout le Tour. Ils se sont beaucoup entrainés avec Courrier Dunkerque et ont réussi à progresser à chaque étape. On n’a jamais réussi à accéder aux mêmes vitesses qu’eux. Je ne sais pas ce qu’ils ont trouvé comme déclic ou sur quel point ils ont pu s’appuyer pour avoir une telle vitesse. 100 points d’écart, c’est énorme.

 

Vous passez maintenant de l’équipage au solitaire. En quoi ce Tour de France à la voile va vous servir pour votre tour du monde en solitaire ?

 

Avec Sodebo, on a fait le Tour de France à la voile pour trois raisons : la compétition sportive, naviguer en équipage et le marketing. Le Tour de France m’a permis de me confronter à d’autres équipes et de faire une grosse compétition avec mon tour du monde. Après la Volvo Ocean Race, j’avais envie de retrouver une dynamique de groupe. L’objectif est atteint. Faire des compétitions toute la saison m’a boosté. C’est mieux que de naviguer tout seul sur mon bateau. C’est le meilleur exercice pour progresser et avoir une dynamique de compétiteur. D’un point de vue marketing, on va faire un bilan avec Sobedo mi-septembre. C’est une bonne nouvelle pour la voile qu’ASO s’intéresse au Tour de France. C’était important pour Sodebo de les soutenir. On a lié de très bons contacts pendant un mois. Ils sont vraiment très bons dans leur domaine et ils ont fait du super boulot, même si la partie à terre n’est pas facile à organiser et qu’elle peut être améliorée. On doit de revoir fin septembre pour débriefer avec eux et décider si on continue ou pas et quel format il faut donner au Tour pour qu’il puisse perdurer. On est dans cette réflexion avec eux. J’espère qu’on pourra les fidéliser et travailler avec eux sur d’autres évènements comme la Route du Rhum ou sur les Ultimes.

 

Vous avez remis le maxi trimaran à l’eau mardi.  Quel est votre programme pour les semaines à venir ?

 

On renavigue dès aujourd’hui. Cette année, on a fait un chantier de fiabilisation et on a tout démonté. On a également validé le nouveau jeu de voiles. On a prévu un mois de navigation en baie de Quiberon, en solitaire et en équipage pour s’assurer que le bateau a bien été remonté et que tout répond bien au cahier des charges qu’on s’est fixé. On va faire aussi quelques navigations RP. En gros, on a prévu trois sessions en solo et sinon des sorties à la journée, de 24 heures ou de 36 heures avec Jean-Luc Nélias, avec qui j’ai fait la Volvo Ocean Race, Thierry Douillard et Thierry Briend qui vont me router pendant le tour du monde. Sur le Tour de France, on a le plus performé quand ils étaient à bord. C’est bien d’avoir passé du temps avec eux, ça a permis de créer une réelle complicité. On continue également de travailler avec Richard Silvani de Météo France.

 

Quelle sera votre période de stand-by pour la tentative de record ?

 

On va amener le bateau à Brest le 15 octobre pour un début de stand-by prévu le 18 octobre. La fenêtre de départ pour une telle tentative de record est compliquée à définir. On en a discuté avec Jean-Luc Nélias. On a étudié les statistiques sur les 25 dernières années, que ce soit en matière de records, de tentatives ou de modèles météo pour affiner la meilleure fenêtre de tir. Lors de mes deux dernières tentatives, j’ai le plus pêché au niveau du passage du l’anticyclone de Ste Hélène. Idéalement, il faudra que je parte avant le 15 décembre, mais je me laisse jusqu’au 1er mars dernier délai.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…