
Les Imoca entament ce mercredi leur dernier stage à Port-la-Forêt avant la Transat Jacques Vabre, dont le départ sera donné le 3 novembre prochain du Havre. Un entraînement grandeur nature qui leur permet de jauger la concurrence et de peaufiner les derniers réglages.
Cinq duos de la classe Imoca se sont donnés rendez-vous ce mercredi pour un quatrième et dernier stage de trois jours à Port-la-Forêt. Trois jours d’entraînements intensifs qui pourraient bien faire la différence sur la transatlantique entre la France et le Brésil. « L’un des intérêts pour les skippers est d’évaluer la concurrence, explique Christian Le Pape, directeur du pôle course au large de Port-la-Forêt. Nous avons eu les trois MOD70 engagés sur la Transat Jacques Vabre pour deux stages de trois jours, FenétrêA-Cardinal et Actual trois jours, ainsi que cinq Imoca, qui sont a priori les mieux préparés. Nous travaillons avec les coureurs depuis longtemps. Ils ont le souci du détail et de la répétition. Comme dans d’autres sports, les entraînements sont presque aussi durs que la réalité de la course, mais en plus concentré. Cela leur permet de jauger la concurrence. Il y a une interaction entre les bateaux. C’est plus stimulant que de s’entraîner seul dans son coin, cela tire tout le monde vers le haut. Cela permet également de créer une histoire commune au sein des duos. Au sein de chaque « couple », chacun peut identifier dans quel domaine il peut compter sur l’autre ». Si les stages ne durent que trois jours, c’est pour éviter de trop tirer sur l’homme et sur la machine. « Il est important de trouver un bon compromis entre la fatigue et la sur-fatigue, qui peut engendrer des blessures ou de la casse », ajoute-t-il.
Pour les skippers, ces stages font partie intégrante de leur préparation. " Nous faisons aussi bien des petits parcours que des plus grands, y compris des navigations de nuit, explique Sidney Gavignet, skipper du MOD70 Oman Air-Musandam. C’est intéressant parce que cela nous met sous pression." Avec trois MOD70, tous les participants de la classe à la Transat Jacques Vabre étaient présents. "Si tout le monde n’y avait pas participé, on aurait pu espérer avoir une petite longueur d’avance sur les autres. Cela n’enlève rien à l’utilité de ces stages. Cela permet d’observer les autres. Et puis, on a souvent du monde à bord, que ce soit des journalistes, des techniciens ou des coachs qui observent. Le matin, Christian Le Pape nous fait un débriefing des manœuvres de la veille en salle. Il monte aussi à bord du bateau. Michel Desjoyeaux est venu naviguer une journée sur chaque bateau et a fait lui aussi un débriefing avec chaque team. C’est intéressant". Même son de cloche du côté de Marc Guillemont, skipper de Safran, qui prendra le départ de la course aux côtés de Pascal Bidegorry. "À chaque départ de course, on se dit qu’on aurait pu naviguer plus avant. Les stages nous obligent à être prêts. On est en groupe, ce qui nous permet de nous situer en matière de performance par rapport aux autres, mais également de peaufiner les détails. Si on joue le jeu, cela permet de progresser à cinq, précise-t-il. Les stages et le Trophée Azimut nous ont permis de mettre le doigt sur des détails à améliorer dans du petit temps ».