Transat AG2R La Mondiale - Une semaine à rebondissements

Course au large
Par Figaro Nautisme

Voilà sept jours que les duos de la 12e édition de la Transat AG2R La Mondiale se sont élancés de Concarneau. Sept jours que l’on pourrait résumer ainsi : un passage de front musclé, un démâtage – celui de Cercle Vert, le tenant du titre, moins de 20 heures après le départ-, une divergence de trajectoire au cap Finisterre puis un regroupement dès le lendemain, un changement fréquent de leadership et une météo pour le moins inhabituelle pour aborder les Canaries. Petite rétrospective.

Voilà sept jours que les duos de la 12e édition de la Transat AG2R La Mondiale se sont élancés de Concarneau. Sept jours que l’on pourrait résumer ainsi : un passage de front musclé, un démâtage – celui de Cercle Vert, le tenant du titre, moins de 20 heures après le départ-, une divergence de trajectoire au cap Finisterre puis un regroupement dès le lendemain, un changement fréquent de leadership et une météo pour le moins inhabituelle pour aborder les Canaries. Petite rétrospective.

Dimanche 6 avril, à 13 heures précises, les 15 tandems engagés dans la Transat AG2R La Mondiale 2014 s’élancent en baie de La Forêt dans un vent de sud sud-ouest d’une petite quinzaine de nœuds. Le bateau 30 Corsaires d’Alexia Barrier et Laurent Pellecuer prend le meilleur départ mais très vite, c’est la paire de Cercle Vert, composée de Gildas Morvan et Charlie Dalin, qui s’empare des commandes de la flotte et boucle le petit parcours de dégagement en tête. C’est elle encore qui mène la meute lorsque le vent se renforce en début de nuit. Malheureusement, elle est stoppée net dans son élan lorsque, vers 3 heures du matin, elle est victime d’un démâtage. Tenante du titre, elle voit son rêve de doublé à Saint-Barth s’envoler.

 

En rang serrés

 

Reste que la régate continue et que les 14 tandems toujours en course envoient rapidement les spis à l’arrière du front froid qui les a rudement secoués d’entrée de jeu. La meute cavale alors dans une mer pour le moins chaotique, au largue, à dix nœuds de moyenne, en direction du cap Finisterre. A cet endroit, la flotte se scinde en deux pour parer le DST (dispositif de séparation de trafic pour les cargos). Emmené par Safran-Guy Cotten, leader depuis 24 heures, le groupe de cinq monotypes proche des côtes espagnoles est le premier à accélérer dans un vent forcissant. Il prend alors l'avantage mais dès le lendemain, les routes des uns et des autres convergent et les écarts sont quasi nuls. A 250 milles au large des côtes Portugaises, c’est ainsi une troupe extrêmement serrée qui surfe sous grand spi sur la bordure d'une dépression et plonge cap au sud-sud ouest, en direction des Canaries. L’heure est alors au pilotage à grande vitesse. Le jeu des empannages bat son plein lui aussi et chacun espère converser du vent le plus longtemps possible.

 

Au près pour aborder les Canaries

 

Reste qu’à équidistance des Açores et du cap Saint-Vincent, cela cale légèrement. Les monotypes sont alors étalés sur plus de 70 milles en latéral. Un écart important, certes, mais pas autant que les divergences de points de vue pour aborder une situation météo pour le moins inhabituelle entre Madère et des Canaries. Les marins décortiquent chaque nouveau fichier météo qui tombe et se grattent la tête. L’équipage de La Cornouaille, lui, fait face à une difficulté supplémentaire puisqu’il est contraint de réparer son safran bâbord, endommagé après une collision avec un objet flottant. Quoi qu’il en soit, à 120 milles des Canaries, ce que les marins redoutaient se produit : les grands spis laissent la place aux génois. Et pour cause, le vent refuse et les monotypes se retrouvent au près pour aborder la seule marque obligatoire du parcours, un way-point situé à neuf milles au nord de La Palma que les premiers doivent atteindre en début d’après-midi ce dimanche, avant d’opérer un choix stratégique important entre une route ouest et une route sud pour rejoindre Saint-Barth. La décision ne s’annonce pas si simple car une dépression orageuse perturbe la zone. Affaire à suivre donc.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…