
Partis de New York le 1er juin dernier, les concurrents engagés sur la New York to Barcelona Race ont quitté l’Atlantique et franchissent tour à tour le détroit de Gibraltar. Leader pendant la quasi totalité de la course, Safran a pris la décision d’abandonner suite à la blessure de Marc Guillemot.
Safran n’était plus qu’à quelques milles du passage de Gibraltar et naviguait sous 35 à 40 nœuds de vent quand Marc Guillemot s’est blessé dans la nuit de mercredi à jeudi, aux alentours de 02 h 00 du matin, en chutant lors d’une manœuvre sur la plage avant. Le skipper de Safran ayant subi un fort traumatisme et se plaignant de violentes douleurs aux côtes, l’équipage a décidé de se dérouter vers Cadix, en Espagne, afin de dresser un diagnostic médical plus complet. Un coup dur pour Marc Guillemot et Morgan Lagravière, à qui la victoire semblait promise. En effet, Safran s’apprêtait à franchir en tête le détroit de Gibraltar après une traversée de l’Atlantique sans encombres malgré une avarie informatique. « Nous avons décidé d’abandonner dès que nous avons décidé de nous dérouter vers Cadix, vu que Marc n’était plus en état physique de continuer la course. Il est parti en ambulance à notre arrivée mais il est hors de question que l’on reparte. L’équipe technique va venir récupérer le bateau, nous expliquait Morgan Lagravière à son arrivée à Cadix. Nous avons fait une belle course et pris du plaisir. Nous étions là pour travailler en vue de la Route du Rhum pour Marc, et pour la suite pour ma part. nous nous sommes régalés humainement et sportivement et nous avons bien navigué ». Malgré leur abandon, les deux hommes ne sont pas déçus. « Quand on vit quelque chose comme l’accident de Marc, la compétition devient secondaire. Marc s’est fait balayer par une vague. J’ai eu super peur qu’il ne tombe à l’eau. J’étais content de le voir sur le pont, mais il était complètement déboussolé. Nous étions dans un endroit très venté avec beaucoup de manœuvres à faire. C’était intense à gérer et nous avons eu peur. Là, le bateau est à bon port et Marc entre de bonnes mains, c’est le principal ».
La course s’arrête donc pour Safran après dix jours de mer. Pourtant, tout avait bien commencé. Aux Açores, le duo français avait toujours une avance confortable sur Hugo Boss. Si cette avance a fondu comme neige au soleil dans la journée de mardi, passant de 80 à 15 milles, l’espoir n’a duré que quelques heures pour Hugo Boss, mené par Pepe Ribes et Ryan Breymaier, Safran ayant réussi le premier à s’échapper de la zone de vent faible et à reléguer Hugo Boss à 56 milles dans son tableau arrière, le laissant aux prises de Team Neutrogena. Mercredi matin, Gaes Centros Auditivos accusait quant à lui 100 milles de retard sur Safran. « Nous avons dû négocier mardi la transition que l’on annonçait depuis plusieurs jours, avec des passages un peu délicats. Mais l’élastique qui s’est tendu dans un sens est en train de se retendre en notre faveur, expliquait mercredi matin Marc Guillemot, joint par le Figaro Nautisme. Nous ne sommes pas mécontents de l’énergie que nous avons mise pendant la nuit pour gagner des dixièmes de nœuds. Nous avons bien bossé pour trouver les meilleurs angles possibles. Je ne sais pas si on réussira à revenir aux mêmes écarts qu’avant la transition, mais pour l’instant, ils vont en augmentant ». On l’aura compris, la nuit de mardi à mercredi n’a pas été de tout repos pour les deux marins français. « On a vraiment essayé de trouver le meilleur angle. On a fait plusieurs changements de voiles. On a passé beaucoup de temps ensemble sur le pont et moins dormi avec pour objectif d’essayer d’obtenir la meilleure vitesse par rapport au vent qu’on avait », ajoutait-il.
La flotte attendue samedi à Barcelone
La New York to Barcelona Race continue maintenant pour trois duos: Hugo Boss, le nouveau leader, Team Neutrogena et Gaes Centros Auditivos. Ce jeudi, les écarts se sont resserrés. Outre les conditions météo - 25 à 30 noeuds de vent d'est jeudi matin - les équipages ont également composé avec le DST (dispositif de séparation du trafic) dans le détroit. À la mi-journée ce jeudi, Hugo Boss, nouveau leader, progressait à la vitesse de 9,9 nœuds et comptait 14,5 milles d’avance sur Team Neutrogena. Alors qu’il reste encore la Méditerranée à négocier, difficile de savoir précisément quand les bateaux couperont la ligne d’arrivée. Pour le moment, l’organisation table sur une arrivée samedi en fin d’après-midi pour le leader.