
Jérémie Beyou est arrivé en tête à Cherbourg ce mercredi à 11 heures 20 minutes et 50 secondes. Le skipper de Maître Coq remporte donc la 45e édition de La Solitaire du Figaro Eric Bompard Cachemire. C'est son troisième titre sur cette épreuve reine de la course au large.
C'est avec un grand sourire que le skipper de Maître Coq a fini sa course, maintenant à distance son principal poursuivant, Adrien Hardy (Agir Recouvrement) qui décroche la deuxième place de l'étape. Corentin Douguet (Un maillot pour la vie) monte sur la troisième place du podium. Au classement général de la course, qui se joue au temps cumulé, Jérémie Beyou est suivi de Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Performance) et Charlie Dalin ( Normandy Elite Team), très heureux de monter sur le podium sur ses terres normandes. Chez les bizuths, le classement est remporté par Gwenolé Gahinet (Safran-Guy Cotten).
Un triplé pour entrer dans la légende
Le skipper de Maître Coq décroche donc ce mercredi sa troisième victoire sur La Solitaire du Figaro et rejoint le cercle très fermé des triples champions, composé de Philippe Poupon, Jean Le Cam et Michel Desjoyeaux. "C'est fabuleux de cotoyer ces filous, ces marins de légende !", a commenté Jérémie Beyou dès son arrivée. Heureux mais aussi épuisé et cherchant ses mots devant un public enthousiaste. "J'ai beaucoup donné, c'était vraiment dur", a-t-il lâché. "Cette Solitaire fut beaucoup plus laborieuse que lors de mes deux premières victoires (2005 et 2011), avec beaucoup de rebondissements. Il y a eu bien sûr le démâtage de Yann (Eliès) et l’avarie de Fabien (Delahaye). Avec beaucoup de bruit autour de ça. Il a fallu rester bien concentré, être régulier." Il explique avoir vécu des jours très difficiles. "Mais comme Beyou ne lâche rien, je n’ai rien lâché… et ça l’a fait !" a lancé le champion. Christian Le Pape, directeur du Pôle Finistère Course au large, centre d'excellence des marins, apprécie sa posture tenace. "Il a fait une course intelligente, il n’a pas pris de risque, explique-t-il. Il a joué sur la vitesse et le placement sur l’orthodromie. C’est, à 80 %, ce qui marche sur La Solitaire du Figaro. C’est une stratégie voulue, assumée et qui paie." Le spécialiste de la course au large ajoute: " La Solitaire du Figaro c’est comme au tennis : il faut mettre la balle dans le cours, tenir l’échange et être patient. Il faut attendre son heure, attaquer paie rarement." Avec cette victoire, Jérémie Beyou prouve également qu'il est possible de gagner à la fois le prologue et la course, dépassant les superstitions.
Bilan d'une dernière étape très disputée
Cette victoire est autant celle de la régularité – avec une place de troisième sur chaque étape – que du panache de l’expérimenté breton sur la dernière manche. Avec une avance significative sur son principal challenger, Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Performance), mais un peloton de tête très serré, Jérémie Beyou devait garder la tête froide au départ des Sables d'Olonne. La dernière étape ne s’annonçait pas aisée avec une météo instable au large de la Bretagne. « Il s'agira de faire attention à bien gérer les transitions, les empannages, un vent soutenu, de la mer. Ceux qui savent manier leur bateau avec aisance devraient être devant », assurait-il sur les pontons des Sables d’Olonne. C’est finalement Corentin Douguet (Un maillot pour la vie) qui a mené la flotte pendant les trois quart de cette quatrième étape. Mais la dernière ligne droite, sur les cinquante derniers milles d’un parcours réduit en cours d’étape, fut très disputée. Au passage du raz Blanchard, la flotte a dû composer avec les courants de marée parmi les plus puissants du monde, sachant que la renverse n’a eu lieu qu’à 6h02 ce mercredi matin. Les concurrents ont donc passé la nuit à peaufiner leur placement pour partir en tête sur le tapis roulant de la Manche, jusqu’à la ligne d’arrivée. A ce jeu-là, c’est Adrien Hardy (Agir Recouvrement) qui a porté le meilleur coup en se plaçant dès le coucher du soleil ce mardi au plus près du DST (dispositif de séparation du trafic, NDLR) des Casquets. La tête de flotte était composée ce mercredi matin, pour la dernière ligne droite, de Jérémie Beyou (Maître Coq), Paul Meilhat (SMA), Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir), Corentin Douguet, Vincent Biarnes (Guyot Environnement) et Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Performance). Adrien Hardy a assuré avoir cru en ses chances jusqu'au bout, pour renouveler la belle victoire d'étape de l'édition précédente. Mais il prend finalement une très belle deuxième place, devant Corentin Douguet, et derrière Jérémie Beyou. Le skipper de Maître Coq a mené la flotte sur la dernière ligne droite grâce à une option payante au plus près de la côte.
Top 5 de la quatrième étape de La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire
1-Jérémie Beyou à 11h20'50
2-Adrien Hardy à 11h21'44
3-Corentin Douguet à 11h22'22
4-Corentin Horeau 11h23'33
5-Yann Eliès à 11h24'42
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