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l y a 50 ans, le Sunday Times organisait la première course autour du monde en solitaire à la voile, sans escale et sans assistance : la Golden Globe Race. Neuf marins décidèrent de relever ce défi un peu fou : Alex Carozzo, John Ridgway, Loïck Fougeron et Bill King qui ne dépassèrent pas l'Atlantique, Chay Blyth qui renonça après avoir franchi le Cap de Bonne-Espérance, Donald Crowhurst qui finira par perdre l'esprit et qui, a priori, se laissera glisser par dessus bord, Nigel Tetley qui fera naufrage et se suicidera quelques années plus tard, Bernard Moitessier qui ne finira pas son tour du monde et rejoindra Tahiti, et enfin : Sir Robin Knox-Johnston, le seul à franchir la ligne d'arrivée, à bord de son ketch de 10 m, le Suhaili.
Golden Globe Race 2018 : sans escale et sans assistance
Le dimanche 1er juillet 2018, près d'une vingtaine de navigateurs aventuriers prendront le départ de ce tour du monde à l'ancienne, en solitaire, sans escale et sans assistance. Un réel défi puisqu'ils devront naviguer comme en 1968, sans instruments électroniques ou encore sans assistance météo. Cet hommage à l'âge d'or de la voile a séduit 17 hommes et une femme, de 14 nationalités différentes. Ils devront parcourir en tout 30 000 miles, avec comme objectif : passer par les cinq caps, avec un départ et une arrivée aux Sables d'Olonne. Don Mc Intyre, organisateur de l'évènement, précise quelques règles pour cette nouvelle édition anniversaire : un voilier de 11 m de long maximum, entre 32 et 36 pieds, conçu avant 1988, une navigation avec les équipements de l'époque (sextant, cartes papier, chronomètre à remontoir...), pas de satellite, pas de pilote automatique et pas de prévisions météo. En outre, les marins devront tenir un journal de bord à la main, avoir un contact réduit avec les proches (de temps en temps, via les ondes courtes et le réseau mondial des radio-amateurs). Le seul point qui évolué est celui de la sécurité : les voiliers seront équipés de balises de suivi de position, de balises de détresse et d'un téléphone Iridium pour permettre un contact hebdomadaire avec le comité de course.
Un véritable retour aux sources pour les marins
Parmi les 18 participants, quatre Français : Antoine Cousot, Jean-Luc Van den Heede, Loïc Lepage et Philippe Péché. Une seule femme participe à l'aventure, originaire du Royaume-Uni. L'Inde est représenté, ainsi que la Russie, l'Australie, l'Irlande, la Palestine ou encore les Etats-Unis. Départ le 1er juillet 2018 et retour prévu au printemps 2019 : pendant neuf mois, les compétiteurs affronteront les océans et les éléments, suivis à terre par des millions de passionnés. "La Golden Globe Race est un retour aux sources de la navigation à la voile : la mer, un bateau, un homme. Cette course va privilégier l'humain avant les dispendieux gadgets dont le marin a du mal à se priver aujourd'hui. Plus d'écarts faramineux dans les budgets de chaque participant. Tout le monde a sa chance et cela, le grand public le perçoit déjà" a déclaré Jean-Luc Van den Heede, habitué des tours du monde puisqu'il en a déjà 5 à son actif. Rendez-vous le 1er juillet 2018 aux Sables d'Olonne pour voir les voiliers s'élancer à partir d'une ligne matérialisée par le Suhaili et le Joshua, le ketch légendaire de Bernard Moitessier.