Route du Rhum : quel temps en Guadeloupe ?

Course au large
Par Figaronautisme.com

Le succès populaire de la Route du Rhum est à attribuer au rêve qu’elle suscite. Rêve d’aventure, rêve d’évasion, rêve d’île. L’aventure, on la délègue aux marins qui vont affronter les éléments pour traverser l’océan à la force du vent. L’évasion, on la sait à portée d’avion qui sort le métropolitain de la grisaille automnale pour le poser sous le soleil des tropiques. L’île, flottante comme un dessert, est la destination toujours paradisiaque qui doit son charme et le confort de son climat à la mer qui l’entoure.

La belle saison est la période sèche appelée Carême qui, de décembre à mai, contraste avec la période des pluies, appelée Hivernage, installée sous la chaleur de juillet à octobre. ©Figaro Nautisme
Le succès populaire de la Route du Rhum est à attribuer au rêve qu’elle suscite. Rêve d’aventure, rêve d’évasion, rêve d’île. L’aventure, on la délègue aux marins qui vont affronter les éléments pour traverser l’océan à la force du vent. L’évasion, on la sait à portée d’avion qui sort le métropolitain de la grisaille automnale pour le poser sous le soleil des tropiques. L’île, flottante comme un dessert, est la destination toujours paradisiaque qui doit son charme et le confort de son climat à la mer qui l’entoure.

L’aventure de la traversée océanique reste, malgré tous les progrès des voiliers et de la connaissance météo, chargée de tous les suspens entretenus par la compétition. Nul ne peut partir gagnant. Le skipper sait qu’une condition sine qua none pour prétendre à la victoire est déjà d’arriver. Pour cela, il doit déjouer les pièges des dépressions, plus ou moins violentes, qu’il peut croiser dès la sortie de la cité corsaire. Il doit monter aux fronts, lignes de conflits entre masses d’air de natures différentes, pour chercher les bascules de vent les plus favorables dans un état de mer que l’on souhaite le moins défavorable possible. Il doit négocier les petites zones de calmes mobiles qui engluent les bateaux entre deux batailles aux fronts. Il doit contourner le vaste anticyclone des Açores pour rejoindre l’alizé, ce fameux vent poussant régulièrement, ou presque, dans la bonne direction. Il doit, une fois arrivé en vue de la Guadeloupe, faire le tour de l’île car, ainsi en a voulu le créateur de la course, le vent doit réserver ses surprises jusqu’à la dernière minute. Le passage sous le vent de l’île, à l’abri du volcan, peut rebattre toutes les cartes. La Soufrière semble ne culminer à 1467m que pour rejeter l’alizé à une altitude d’où il ne redescendra que très loin des côtes. Le vent, seul moteur de la course, a des ratés et le skipper est obligé de déchiffrer subtilement la surface de la mer pour tenter d’attraper les faibles risées tombées d’un nuage ou dégoulinant dans l’axe des vallées. L’aventure, ayant quitté le domaine du périlleux pour celui du hasardeux, se poursuit jusqu’à la ligne d’arrivée.

« Les rayons solaires traversent alors l’atmosphère au plus court et chauffent la surface avec une efficacité redoutable » 

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Pendant le Carême, l'hiver en métropole, l'averse est sympathique. Elle essaye d'intervenir une fois par jour en fin de journée pour apporter une relative fraîcheur et faire retomber la poussière.© Figaro Nautisme

L’évasion est la fuite vers la promesse des tropiques. Chacun imagine la fameuse végétation luxuriante et son climat tropical sous un soleil qui, été comme hiver, monte haut et rapidement sur l’horizon. Les rayons solaires traversent alors l’atmosphère au plus court et chauffent la surface avec une efficacité redoutable. La date de la course a été savamment choisie pour que l’évasion ait lieu après la saison des dépressions tropicales et avec les prémices de la belle saison aux Antilles. En novembre, les cyclones deviennent moins menaçants avec une mer suffisamment refroidie pour ne plus fournir de carburant à ces machines infernales qui répandent vents tempétueux et pluies diluviennes. La belle saison est la période sèche appelée Carême qui, de décembre à mai, contraste avec la période des pluies, appelée Hivernage, installée sous la chaleur de juillet à octobre. En fait, le climat des Antilles n’est pas aussi indépendant du climat de nos régions tempérées qu’il n’y parait. C’est l’anticyclone des Açores qui commande. Durant l’hiver de l’hémisphère nord, il se déplace vers le sud-ouest et permet à l'alizé, arrivant directement du nord-est, d’être plus franc et sec. Durant l’été, l'anticyclone remonte vers le nord-ouest et laisse l'alizé emprunter un long parcours maritime qu’il effectue mollement et en s’humidifiant beaucoup.

« L’alizé joue son rôle de ventilateur en limitant la hausse des températures et l’importance des développements nuageux… »

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L'Hivernage, l'été en métropole, est moins engageant. L'alizé abandonne souvent les Antilles, les nuages se développent considérablement jusqu'à devenir des cumulonimbus agressifs.© Figaro Nautisme

L’île baigne par principe dans l’eau et par disposition (ici sa latitude) dans l’alizé. La température de la mer ne varie pas beaucoup sur les plages de Guadeloupe. Elle ne descend pas en-dessous des 27°C au cœur de l’hiver et tutoie les 30°C en juillet et août. Les températures de l’air varient un peu plus avec des moyennes passant de 24°C à 28°C au rythme de ces mêmes saisons. Difficile de ne pas se baigner. Mais c’est le vent qui décide du changement d’humeur du temps, entre la belle et la moins belle saison.

Pendant le Carême, l’hiver en métropole, l’averse est sympathique. Elle essaye d’intervenir une fois par jour en fin de journée pour apporter une relative fraîcheur et faire retomber la poussière. Elle est très attendue par la nature qui a soif. L’alizé joue son rôle de ventilateur en limitant la hausse des températures et l’importance des développements nuageux.

« Les nuages se développent considérablement jusqu’à devenir des cumulonimbus agressifs »

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Il est donc préférable de choisir sa saison pour aller en Guadeloupe et ne pas oublier que c'est un archipel composé de multiples îles à la météo bien différente.© Figaro Nautisme

L’Hivernage, l’été en métropole, est moins engageant. L’alizé abandonne souvent les Antilles et le manque de vent se traduit par des températures de 3°C à 4°C plus élevées, mais surtout par un temps lourd et humide. Les nuages se développent considérablement jusqu’à devenir des cumulonimbus agressifs. Les grains sous orages n’ont plus rien à voir avec les délicates averses de Carême. Il pleut tous les jours et le tambourinement des petites ou grosses averses devient vite un peu trop lancinant.

Il est donc préférable de choisir sa saison pour aller en Guadeloupe et ne pas oublier que c’est un archipel composé de multiples îles. Certaines plus rugueuses (les Saintes), accrochent les alizés et les nuages, ce que ne font pas, ou peu, d’autres (Marie-Galante, La Désirade) plus plates et donc plus arides. Le plus fort contraste se trouve sur l’île de la Guadeloupe elle-même. A l’ouest la plus grande aile du papillon porte le nom de Basse-Terre, alors que c’est elle qui est montagneuse. Très humide, elle est recouverte d'une forêt tropicale très dense. A l’est, la Grande-Terre est plus petite ! Sans relief notable, elle est plus sèche. Plus accueillante aussi et ses plages de sable blanc prétendent former La Riviera !

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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