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Un mois et demi après leur première course de la saison - et un mois après le Trophée Laura Verge disputé en équipage pour certains -, les Figaristes ont désormais rendez-vous aux Sables d’Olonne pour la Solo Maître CoQ, parrainée cette année par Julien Pulvé, skipper remplaçant Vendée Globe de Yannick Bestaven.
Les bateaux sont en effet attendus à Port Olona ce samedi tandis que les premières confrontations sont prévues à partir de mardi avec, au programme, des parcours côtiers d’une trentaine de milles au large des côtes Vendéennes puis une grande course de 340 milles. « Dans la foulée de cette épreuve, deux autres (le Trophée Banque Populaire Grand-Ouest et la Le Havre Allmer Cup, ndlr) vont s’enchaîner très vite. Il va falloir gérer l’effort dans la durée lors de ce gros bloc et ne pas tout donner d’un coup mais, au contraire, réussir à être régulier », annonce Loïs Berrehar, le vainqueur de la première régate de la saison qui se montre prudent mais qui ne cache pas non plus ses ambitions. « J’ai très bien commencé l’année et donc, forcément, j’aimerais bien continuer sur ma lancée et faire preuve de constance dans la plus haute partie du tableau. Je sais que la concurrence ne compte pas me faciliter la tâche et qu’ils sont nombreux à vouloir la première place mais mon but est d’être performant et de réussir à conforter mon avance au classement du Championnat », détaille le Skipper Macif 2022 qui va retrouver des adversaires de taille tels que Romen Richard (Voile Passion Santé Trans-forme), Jules Delpech (Orcom / La Réunion), Basile Bourgnon (Edenred), Alexis Loison (Groupe Réel), Martin Le Pape (Demain), Maël Garnier (Selencia Cerfrance) ou encore Gaston Morvan (Région Bretagne CMB Performance), resté, pour sa part, sur une vraie frustration à l’issue de la Solo Guy Cotten, une collision avec Chloé Le Bars (Endobreizh) lui ayant coûté très cher et ce, malgré un reclassement par le jury (10e). « J’ai rarement eu aussi hâte de tirer des bords sur mon Figaro », a commenté le Finistérien dont le bateau a été remis à l’eau ce lundi après un mois de chantier afin de réparer un important trou sur le bordé avant droit. « Ça a été très frustrant pour moi de me retrouver dans cette situation et j’ai évidemment très envie de prendre ma revanche sur cette Solo Maître CoQ », relate Gaston Morvan qui avait forte impression avant sa rencontre fortuite avec son ancienne partenaire de team, et qui compte bien le confirmer. « Je sais ce que je suis capable de faire. Il faut à présent que ça se concrétise », note le marin, à l’aise aussi bien sur les parcours construits que sur les épreuves plus hauturières. « Mon but, cette semaine, c’est d’être bon sur les in-shore et excellent sur la grande course que j’aimerais beaucoup gagner. A mon sens, c’est important de se mettre un peu la pression avant la Solitaire du Figaro ! », souligne Gaston Morvan qui garde en tête que Corentin Horeau, le vainqueur de l’édition 2023 de l’épreuve, a ensuite remporté la fameuse reine des courses en solitaire et à armes égales. Idem pour Tom Laperche l’année précédente.
Trente-quatre marins en lice, dont 14 bizuths et sept femmes
Comme Loïs, il le sait cependant, la concurrence s’annonce redoutable d’autant que certains font leur retour après avoir manqué le premier rendez-vous à Concarneau. Parmi eux, on peut citer l’Espagnol Pep Costa (Orlabay), tout juste de retour en métropole après sa 4e place dans la Niji40 à bord d’Amarris au côté de Gildas Mahé et de Tom Dolan (Smurfit Kappa – Kingspan), mais aussi et surtout Élodie Bonafous. Opérée des ligaments croisés l’automne dernier, la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose est évidemment très attendue même si sa rééducation est à peine terminée et qu’elle se focalise avant tout sur la Solitaire. Même si elle est déterminée à ne pas griller les étapes malgré sa récente victoire sur le Trophée Laura Vergne en double avec Corentin Horeau. « A quelques jours de ma première confrontation de l’année en solo, je suis partagée entre différents sentiments. D’un côté, j’ai hâte d’en découdre de nouveau et de l’autre je suis assez stressée car j’ai vu les copains beaucoup s’entraîner cet hiver alors que de mon côté, je suis restée sur le banc de touche. Il est important pour moi de ne pas me tromper d’objectif. Mes buts, lors de cette Solo Maître CoQ, sont de voir comment je me sens avec mon genou, de ne pas me refaire mal puis de me jauger techniquement. L’idée, en clair, ce n’est pas tant de voir où je me situe par rapport aux autres mais plutôt de faire le point sur moi », commente la navigatrice qui fait partie des sept femmes en lice dans cette 21e édition. Une édition qui doit, au total, accueillir 34 marins parmi lesquels 14 bizuths dont certains ont d’ores et déjà montré qu’ils étaient capables de titiller les moustaches des gros bras du circuit, comme Arno Biston (Tizh Mor). « C’est vrai que j’ai fait une bonne entrée en matière à Concarneau mais je garde la tête froide. Je n’ai pas un gros budget, je m’entraîne comme je peux en parallèle de mon boulot et je régate avec les armes que j’ai. L’important pour moi reste avant tout de me faire plaisir. Quand je vais sur l’eau, c’est finalement le plus facile. C’est, en quelque sorte, la cerise sur le gâteau, alors j’en profite au maximum d’autant que le circuit est incroyable et que j’aime particulièrement le fait de régater à armes égales. J’aborde donc les choses avec décontraction », raconte le Montpelliérain dont la dernière épreuve aux Sables d’Olonne n’était autre que la Mini Transat en 2021. Épreuve lors de laquelle il avait déjà montré l’étendue de son talent tout comme d’ailleurs de nombreux autres « rookies », en 2023 ou avant, parmi lesquels, Laure Galley (DGM MORI Academy), Adrien Simon (Faun), Jacques Delcroix (Actual), Thomas de Dinechin (Opagan) ou encore Quentin Vlamynck (Les Étoiles Filantes) qu’il conviendra aussi de surveiller de près cette semaine !