Bilan des régates préliminaires Louis Vuitton

Par Figaronautisme.com

C'était la première occasion de voir la nouvelle génération de voiliers AC75 en action et la Louis Vuitton Preliminary Regatta du week-end dernier n'a pas déçu avec un crescendo palpitant qui a vu Emirates Team New Zealand couronné comme vainqueur. En tant que Defenders de la 37e America's Cup, et avec une équipe débordante d'expérience, ils sont la référence, mais les Challengers arrivent, et les Defenders n'ont certainement pas eu la partie facile.

La Louis Vuitton Cup débute le jeudi 29 août avec les premières courses du premier Round Robin, et pour tous les Challengers, c'est maintenant ou jamais. Chaque point compte et c'est maintenant qu'il faut exceller. Les équipes voudront toutes se rendre sur l'hippodrome et inscrire des scores au tableau pour prendre un bon départ et gagner cet élixir sportif si important qu'est l'« élan ». Attendez-vous à des feux d'artifice sur l'eau et à une action sans merci dès le premier départ.

Jetons un coup d'œil à toutes les équipes en lice et faisons le point sur les points positifs et négatifs :

Emirates Team New Zealand

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Avant la dernière journée de la Louis Vuitton Preliminary Regatta, Emirates Team New Zealand affichait un bilan de 100% de victoires. Puis, avec un vent tournant à l'est-sud-est et dans un état de mer difficile, avec un clapot court, ils ont affronté NYYC American Magic qui a vraiment montré son potentiel et sa vitesse dans ces conditions pour marquer la première défaite des Kiwis. Nathan Outteridge et Peter Burling ont tous deux mentionné à quel point il était difficile de se mettre en phase avec la brise, Peter commentant après la dernière course : « Les deux bateaux gagnaient et perdaient beaucoup, mais même sur le dernier vent arrière, nous avons finalement réussi à nous mettre en phase avec la brise et à gagner de 20 à 25 secondes après un passage de la bouée de tête assez serré. Il s'agit juste d'avoir les bonnes phases et de naviguer au bon endroit ». Les Kiwis ont de la vitesse dans leur plateforme, comme ils l'ont prouvé dans les conditions plus prévisibles de Garbi plus tôt dans la régate, et l'équipe de voile a de la précision dans l'exécution du match-racing, en particulier dans le pré-départ, avec beaucoup de mouvements dans leurs manches. L'astuce pour les Kiwis est maintenant d'aligner le développement de leur bateau, en particulier de leur package aéro (voiles) avec le maintien de la précision de la course. Après la victoire, il n'y avait pas d'exubérance à bord. Ils savent qu'ils doivent se battre pour défendre la Louis Vuitton 37e America's Cup.

Luna Rossa Prada Pirelli

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Une régate incontestablement positive pour les Italiens qui peuvent se sentir à l'aise avec la vitesse de leur AC75 et l'ensemble de la mécanique et de la logistique de l'équipe, qui est de première classe. Ils sont très performants dans tous les domaines. Là où ils seront frustrés, c'est dans l'exécution finale contre Emirates Team New Zealand, qui a été surprenante pour une équipe qui s'est entraînée si dur et qui a développé un cahier des charges complet avant le départ et un plan de jeu tactique global. L'analyse, en particulier de la dernière course, sera intense et les barreurs rejoueront sans doute les différents scénarios avec leur équipe d'entraîneurs dans le simulateur avant la Louis Vuitton Cup. Pour Luna Rossa Prada Pirelli, il s'agit avant tout de peaufiner la technique, mais ils peuvent être rassurés par les performances exceptionnelles de leur équipe de contrôle de vol et de réglage, composée d'Umberto Molineris et d'Andrea Tesei, qui ont fait preuve d'un grand sang-froid sous la pression. Le développement se poursuivra au cours des prochaines semaines et Luna Rossa deviendra plus rapide, c'est certain. C'est un défi de taille pour la 37e America's Cup Louis Vuitton.

NYYC American Magic

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Une troisième place pour les Américains dans une régate avec des hauts et des bas, mais un vrai sentiment qu'ils sont sur la bonne voie et qu'il y a beaucoup plus à venir de leur plate-forme radicale AC75. A terre, le langage corporel est très positif, tandis que sur l'eau, lorsque le vent a tourné le dernier jour, leur philosophie de conception a soudainement montré son énorme potentiel. Terry Hutchinson, skipper et président des opérations de voile, a donné une interview révélatrice à la fin de la régate : "Ce sont les conditions pour lesquelles nous avons travaillé et que nous avons optimisées. En septembre, les conditions météorologiques seront très différentes. Il est donc intéressant de voir les causes et les effets des ballasts que toutes les équipes ont choisis et de leur emplacement. Certaines des choses que nous voyons nous encouragent, et certaines des choses que nous voyons chez les autres lorsqu'ils vont vraiment bien, vous pouvez en quelque sorte voir les subtilités quand cela va vraiment dans votre sens ou si vous êtes dans vos conditions. Je pense que nous essayons encore de déterminer nos forces et nos faiblesses." Le Defender a mis une marque assez dure, leur bateau est très bon et je pense que les Italiens sont tout aussi bons, mais ce que vous voyez, c'est que toutes les équipes sont très proches les unes des autres et vous n'allez pas pouvoir repérer quelqu'un à une grande distance de la ligne de départ et espérer le doubler. La fiabilité sera un point sur lequel l'équipe se concentrera avant la Louis Vuitton Cup, tout en continuant à se développer. C'est une équipe que tout le monde surveille de près.

INEOS Britannia

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Le Challenger of Record parle beaucoup de « gains marginaux » et il est certain que son équipe d'entraîneurs, composée de Rob Wilson et de Ian Williams, sept fois champion du monde de match-racing, cherchera à améliorer l'exécution sur le plan d'eau et la précision. Sir Ben Ainslie a mentionné dans un certain nombre d'interviews après la course que l'équipe était à la recherche de plus de « puissance » dans leur plate-forme AC75 musclée et avec des ressources abondantes, nous pouvons nous attendre à ce que les Britanniques sortent du premier Round Robin avec des améliorations techniques. Dylan Fletcher, le barreur de bâbord de Britannia, a certainement affiché un ton optimiste après la régate, reflétant le sentiment général de ne pas paniquer dans le camp britannique, en déclarant : « Je pense que cela a été une bonne chose : " Je pense que tout s'est bien passé et nous avons tendance à prendre beaucoup de points positifs. Oui, nous n'avons remporté que deux victoires, mais il s'en est fallu de peu pour qu'il y en ait quatre. Je pense donc que l'équipe est sur une bonne lancée et qu'il s'agit de construire sur cette base pour les Round Robins." Britannia a certainement montré des signes de son potentiel, en particulier lors de la victoire contre Alinghi Red Bull Racing, et l'équipe a fait preuve de résilience pour revenir au score contre les Français lors de la dernière course. L'équipe de voile a fait preuve de résilience en revenant de l'arrière contre les Français dans leur dernière course. La vitesse de parcours contre les équipes du podium, malgré leur retard, est tout aussi encourageante, si bien qu'il s'agit maintenant de « gains marginaux » si les Britanniques veulent aller au bout de la compétition. Avec de nombreuses ressources, les Britanniques se présentent comme les « chevaux noirs » de la Louis Vuitton 37thAmerica's Cup.

Alinghi Red Bull Racing


Un démâtage deux jours avant la Louis Vuitton Preliminary Regatta n'était pas la meilleure préparation pour les Suisses, mais ils ont rapidement rebondi grâce à un travail d'équipe remarquable et à des efforts à terre. Ils n'ont pas manqué de rythme sur le plan d'eau, alignant des manœuvres de match-racing très habiles. Cependant, la carte de score ne ment pas et une seule victoire en cinq courses laisse de la place à l'amélioration sur toute la ligne. A quai, on soupçonne que le « BoatOne », à l'allure radicale, a été fortement optimisé pour les conditions de vent spécifiques du mois de septembre, ce que l'entraîneur Pietro Sibello a confirmé lors d'une interview : « Du point de vue de la conception, il s'agit d'un bateau qui a été optimisé pour les conditions de vent spécifiques : « Du côté de la conception, c'est toujours une question de compromis, et il faut choisir sa fenêtre. Nous avons une fenêtre bien définie à l'esprit (je ne vais pas vous le dire !), et il se peut qu'une équipe soit assez bonne pour avoir une fenêtre plus large, mais nous savons où nous en sommes, nous savons où nous devons nous améliorer et nous avons une grande équipe sur le dos pour nous pousser, donc nous sommes bons ». L'exécution des manœuvres sera un point que les marins chercheront à améliorer, mais l'équipe de contrôle des vols et des réglages, composée de Bryan Mettraux et Nicolas Rolaz, peut tirer beaucoup de positif de ses performances combinées pendant la régate. Arnaud Psarofaghis et Maxime Bachelin ont une relation intuitive à la barre, mais il sera impératif pour l'équipe de remporter des victoires dans le premier Round Robin afin de prendre l'élan nécessaire pour progresser vers les demi-finales.

Orient Express Racing Team

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Une régate difficile pour les Français qui n'ont remporté qu'une seule victoire, par défaut, en raison d'une panne sur NYYC American Magic, mais il y a des signes d'optimisme avec les marins qui commencent à prendre en main leur rapide AC75 le dernier jour. Une course serrée contre INEOS Britannia sur cinq manches a certainement montré le potentiel inhérent à la fois au design et au talent de navigation à bord, et l'équipe cherchera à construire sur cette base pour le premier Round Robin. C'est une tâche difficile, presque une courbe d'apprentissage verticale, pour l'équipe qui a eu le moins de temps de tous les Challengers à la fois sur l'eau et dans le simulateur, mais ils ont prouvé lors de la Louis Vuitton Preliminary Regatta qu'ils sont plus que capables de remporter des courses et qu'ils ne manquent certainement pas d'habileté tactique. Kevin Peponnet, barreur à bâbord de l'Orient Express Racing Team, est conscient du défi qui attend les marins : " Nous sommes confiants dans les lignes droites au près et au portant, mais la clé réside dans les manœuvres et dans la force des départs. Nous devons donc travailler davantage sur le simulateur et sur l'eau avec les manœuvres du bateau afin de revenir plus forts lors de la Louis Vuitton Cup." Difficile mais pas impossible, Orient Express Racing Team doit marquer des points rapidement pour progresser dans la compétition.

Le décor est planté et il n'est plus temps de parler. Les équipes se réuniront pour une conférence de presse le mercredi 28 août avant le premier Round Robin, puis nous entrerons directement dans le vif du sujet lors de la première journée de la Louis Vuitton Cup, le jeudi 29 août.

La première journée verra la rediffusion de la finale de la Louis Vuitton Preliminary Regatta avec Luna Rossa Prada Pirelli contre Emirates Team New Zealand. D'autres matchs opposeront Orient Express Racing Team à Alinghi Red Bull Racing, INEOS Britannia à NYYC American Magic et Luna Rossa Prada Pirelli à Orient Express Racing Team.

Tout est en jeu. Comme le dit le célèbre dicton : "Pour gagner la Coupe de l'America, il faut d'abord gagner la Louis Vuitton Cup".

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…