Quentin Delapierre et son équipage sont plus motivés que jamais, déterminés à affronter un plateau relevé de onze F50, désormais équipés de foils en T et menés par des skippers de haut niveau. Loin de se laisser abattre par ce début de championnat perturbé, les Bleus comptent tirer profit des observations réalisées lors des Grands Prix de Dubaï et Auckland.« On ne blâme jamais un contretemps », affirme Delapierre. « Ce que nous avons appris depuis la terre est précieux, notamment sur la communication entre le coach et l’équipage ainsi que sur l’analyse de nos adversaires. Notre objectif est clair : soulever le trophée en fin de saison. »Cependant, le défi est de taille : le F50 français n’a été réceptionné que jeudi et n’a pu naviguer que quelques heures vendredi. « La session s’est bien déroulée, mais entrer en compétition avec un bateau tout juste sorti du chantier et donc peu fiabilisé constitue une contrainte. Nous espérons éviter les soucis techniques », souligne Bruno Dubois après la « practice race ».Un retour en force après une attente prolongéeDernièrement engagés sur l’America’s Cup à Barcelone, les Bleus retrouvent le circuit du SailGP après une longue absence due à un problème structurel sur leur aile, ce qui avait retardé la livraison de leur F50. Ce samedi, Quentin Delapierre et son équipage ont enfin pu s’élancer sur l’eau pour une première journée d’entraînement, avec une prise en main rapide du nouveau bateau.« Nous avons eu très peu de temps pour tester le bateau ce matin, ce qui était frustrant… mais il a montré un bon potentiel et nous avons pu participer aux courses d’entraînement l’après-midi. Avec SailGP, il faut sans cesse repousser les limites », explique le skipper. Malgré des conditions venteuses, les premières sensations sont encourageantes. « Nous avons de bons appuis et un réglage adapté. Il reste la frustration du manque d’entraînement, mais les nouveaux foils en T promettent d’élever encore la vitesse et d’améliorer le contrôle en vol. »
© Bob Martin for SailGP
Des renforts de choix pour renforcer l’équipeLors de la mise à l’eau de leur F50, l’équipe de France a dévoilé une nouvelle livrée bleu nuit agrémentée de touches dorées, un design en adéquation avec les nouvelles ambitions du groupe. Ces changements s’accompagnent également de l’arrivée de trois nouveaux membres apportant expertise et dynamisme. • Philippe Mourniac, ancien directeur des équipes de France de voile olympique, rejoint le staff en tant que « head coach », aux côtés de Thierry Douillard. Il apporte une vision stratégique et tactique précieuse depuis la coach booth. • Camille Lecointre, double médaillée de bronze aux Jeux Olympiques et triple championne d’Europe en 470, prend la place de tacticienne aux côtés de Manon Audinet. • Enzo Balanger, talent émergent issu de la Youth America’s Cup et 6e des derniers championnats du monde de Moth, intègre le groupe en formation.
Une reconnaissance officielle de la Fédération française de voileConfirmant le niveau d’excellence de l’équipe, la Fédération française de voile, par l’intermédiaire de son Directeur Technique National Guillaume Chiellino, renouvelle la labellisation officielle « Équipe de France » du groupe mené par Delapierre. « Ce statut récompense non seulement leurs performances mais aussi leur potentiel. Ce championnat est un formidable vecteur des valeurs du sport nautique et nous sommes fiers de les soutenir », déclare-t-il.Bruno Dubois, CEO de l’équipe de France SailGP, souligne l’importance de cette reconnaissance : « Représenter un pays est un honneur qui va au-delà des résultats sportifs. Nous portons les couleurs de la France sur la scène internationale et nous en sommes fiers. »
Un championnat toujours plus compétitifLe week-end s’annonce intense avec la présence de douze équipes sur la ligne de départ, dont deux nouvelles nations : l’Italie, emmenée par le double champion olympique et quadruple champion du monde Ruggero Tita, et le Brésil, dirigé par Martine Grael, seule femme à la barre d’un F50 à ce jour.Si certains concurrents ont vu leurs effectifs remaniés, l’équipe de France mise sur la stabilité et l’expérience. « Avoir su conserver un groupe soudé est un vrai atout. Nous avons bâti une maturité collective qui nous apportera un supplément d’âme sur l’eau », assure Delapierre.Avec l’arrivée des nouveaux foils et la montée en puissance du championnat, les spectateurs devraient assister à un spectacle de haute intensité, d’autant que les prévisions annoncent un vent médium idéal pour des régates rapides et disputées.